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13 août 2008

À PROPOS DU CAUCASE....

(Tribune Libre)

....OU L'ÉNORME RESPONSABILITÉ DE L'EUROPE

Cet article ayant été repris et publié sur AGORAVOX, il figure dans la revue de presse ci-contre.

02 août 2008

KARADZIC et les "ARRANGEMENTS" AMÉRICAINS

DE L'ÉTHIQUE EN DIPLOMATIE...            

Éditorial de Daniel RIOT

Ceux qui se prétendent réalistes ont souvent une très mauvaise perception du réel. Et la réalpolitik qui autorise tous les cynismes et toutes les pratiques amorales ou immorales, au nom de bonnes intentions mal servies par des intérêts mal évalués à court terme, conduit souvent à des catastrophes.

La nouvelle “affaire Karadzic” qui est d'abord un  nouveau “scandale yankee” en est une nouvelle illustration. Vieilles questions de la “fin et des moyens”, du “pardon” et du “repentir” politique, de “la morale et de l'efficacité” en matière de Justice et des “sales boulots” de la diplomatie secrète.

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Le Nouvel Observateur, dans des informations exclusives, confirme que l'ex-leader des Serbes de Bosnie, jugé à la Haye pour génocide, s'était bel et bien vu garantir par les Américains d'échapper à la justice internationale en échange de son retrait de la vie politique, comme il l'a affirmé jeudi dès sa première apparition devant le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie.

Accord secret il y a eu. Conclu avec le négociateur américain, Richard Holbrooke, “pour tenter de mettre fin à la guerre”. En échange de son retrait de la vie publique, le leader serbe bosniaque s'était vu garantir d'échapper à la justice internationale. Merci pour tous ceux qui pense que “l'ordre mondial” à établir doit se fonder sur des règles de droit et non sur les calculs ou les caprices des ”puissants”.

Richard Holbrooke a aussitôt démenti jeudi, dans un entretien sur CNN, avoir passé un tel accord. Évidemment. L'art de démentir est souvent une face du mentir. La “vérité” officielle, en ce domaine plus que partout ailleurs, “est officielle, pas véridique” :

Le Président du Tribunal a été surpris par les révélations de Karadzic, mais le “Pol Pot des Balkans” avait déjà lui-même fait état de ce marchandage dans une interview inédite datant de 1997... Il y a visiblement des “trous” dans le dossier de “l'instruction”...

Jean-Baptiste Naudet l'explique sur "NouvelObs.com" : L'inculpé par le Tribunal pénal international de La Haye avait alors déclaré que "la capitale des Pays-Bas n'aura pas le privilège de m'héberger. Richard Holbrooke m'a proposé le compromis de me retirer dans l'anonymat en échange de la protection américaine face au Tribunal de La Haye. J'ai respecté ma partie". Cette interview a été réalisée en janvier 1997, à Pale, "capitale" des Serbes de Bosnie, dans le cadre d'un documentaire historique. Elle a été vue par un journaliste du Nouvel Observateur et authentifiée par deux proches de Karadzic. (Voir l'article publié en 2002 dans le Nouvel Observateur : "Karadzic. Le secrets d'une traque")
 
Richard Holbrooke avait expliqué, de son coté, que son projet d'accord prévoyait que Karadzic “quitterait la Bosnie et se soumettrait au Tribunal pénal international”, dans son livre, “To End a War”, (“Pour finir une guerre”). Mais, après négociations avec Radovan Karadzic, cette clause a disparu de l'accord public, publié le 19 juillet 1996.

Jean-Baptiste Naudet poursuit : "Contacté par le Nouvel Observateur, Luka Karadzic, le frère de Radovan Karadzic, qui a été en relation avec Pierre-Richard Prosper, l'ambassadeur américain itinérant pour les crimes de guerre, a estimé que les Américains n'ont pas tenu leur parole". "L'accord Holbrooke-Karadzic était un gentleman's agreement, pas un accord écrit noir sur blanc. Radovan devait se retirer de la vie politique et ils le laisseraient tranquille", a-t-il déclaré au Nouvel Observateur.

Cette affaire mérite réflexion, bien sûr. Personne ne peut condamner des “accords” destinés à “finir une guerre”. Toute guerre, surtout “civile”, qui ne se termine pas par l'écrasement d'un camp par l'autre ne peut trouver une issue que par des compromis entre les vainqueurs et les vaincus.

L'Histoire de l'Humanité est aussi une suite "d'arrangements”. C'est d'ailleurs ce qui devrait nous inciter à davantage de prudence dans les définitions et les qualifications manichéennes des “forces du mal” quand “l'ennemi” est diabolisé à outrance...

Ce sont ces “arrangements” qui transforment parfois, souvent, un “terroriste” en “héros respectable”, et permettent à des “criminels de guerre” de se “refaire une santé”, sous une nouvelle identité. Avec de nouvelles activités. Surtout quand ils sont “récupérés” pour  servir les intérêts de ceux qu'ils combattaient...

Dans ce type d'affaires, tous les pays ont “des cadavres dans les placards”, selon la  formule de l'ancien ministre britannique Georges Brown...

Combien d'anciens chefs nazis ont-ils pu “vivre heureux” (ou presque) parce que jugés “utiles” par les “services” (américains, notamment) dans les luttes contre le communisme, par exemple.

Ces “arrangements” conduisent parfois, souvent, à sacrifier le moyen et le long terme aux impératifs du présent... et à conclure des paix (fausses) ou des trêves (artificielles) qui annoncent d'autres séismes, d'autres catastrophes. “Finir une guerre” n'est pas “Établir la paix”...

Au nom du “les ennemis de mes ennemis sont mes amis”, que de sottises criminelles ont été commises, y compris dans cette époque dite “moderne” !

La carte géopolitique du Proche-Orient résulte en grande partie de ce type de mauvais calculs. Qui a favorisé les forces “intégristes” des “Fous d'Allah” au Liban et dans les “territoires” ? Ceux qui, à Washington et à Jérusalem, ont pensé que les ennemis palestiniens et arabo-islamistes d'Arafat et de l'O.L.P. pouvaient “servir les intérêts de la paix”...

Et ne parlons pas de l'Afghanistan où les Occidentaux ont eu raison de combattre “l'invasion soviétique” mais tort de renforcer les Talibans...

Des constats de ce type sont à faire sur tous les continents. A propos de tous les “points chauds”, ou presque. Excès d'indulgence hypocrite et cynique ici. Excès d'erreurs de jugements et de calculs à trop court terme, là...

Si l'Europe n'a pas pu être pacifiée après la tuerie de la “der des der”, c'est parce que la Justice s'est résumée à la loi des vainqueurs.

Si l'unification européenne a pu se forger après l'indicible Tragédie appelée “deuxième guerre mondiale”, c'est  parce que les vainqueurs ont eu la sagesse (donc le vrai réalisme) de vouloir “gagner la paix”, ce qui est évidemment plus difficile que de mettre seulement fin à des combats.

Or la paix ne se gagne pas par des “arrangements”. Elle se gagne par le respect de règles de droit qui donnent du sens au mot “valeur” et par une intelligence d'action qui repose sur une éthique diplomatique et politique partagée.

Promettre l'impunité à Karadzic, c'était insulter ses victimes, donner bonne conscience à ses supporters et encourager ses partisans à poursuivre les luttes contrariées. C'était faire prospérer cette idéologie “national-populiste”, ce “fascisme rouge-brun”, cette “soif de purification ethnique” qui a déjà fait tant de ravages... C'était aussi illustrer le mépris dans lequel les autorités américaines tiennent le concept même de “justice internationale”. C'était, surtout, peut-être trahir les “valeurs” proclamées par ceux qui se prennent pour les “gendarmes du monde”. En oubliant que les “gendarmes” ne doivent pas être des juges... En oubliant surtout que le vrai réalisme, en démocratie, c'est  d'agir en respectant ses propres valeurs. Par morale et par souci d'efficacité durable...

Daniel RIOT

31 juillet 2008

J.O. : UN JEUNE ÉLU MoDem RÉAGIT

(Tribune Libre)

PÉKIN BAFOUE LA LIBERTÉ... EN TOUTE LIBERTÉ...

JO.gifJe tiens d'abord à mettre un avertissement en préambule de l'article qui va suivre. Mes propos vont peut-être vous paraître exagérés, mais ils témoignent bien de mon état d'esprit. Un peu à la manière de C. Ginisty, je ne fais jamais de brouillon pour mes notes, j'écris sur l'instant, sans vraiment prendre le temps de nuancer mes propos. Après tout, n'est-ce pas à ce prix qu'on peut s'exprimer le plus honnêtement...?

Tout ça pour dire que je suis outré, scandalisé au plus haut point après avoir appris que pendant le simulacre de Jeux Olympiques qui vont s'ouvrir dans 9 jours maintenant, la Chine censurera internet même pour les journalistes qui couvriront l'événement sur place. Et le CIO ferme son clapet et dit "amen" !! qu'est-ce que cela veut dire ? Pour qui prend-on la presse, et indirectement le monde qui a les yeux rivés sur Pékin ?

Revenant donc sur une promesse faite à demi-mot, le gouvernement autoritaire interdira donc aux 21500 journalistes l'accès à des sites tels que ceux d'opposants pro-Tibet ou d'organisations comme RsF. Bel exemple de liberté de la presse et de liberté d'opinion ! Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est une question de culture ou de point de vue : les droits de l'homme sont sans frontières! 

Cela serait naïf de dire que je croyais en la bonne volonté de la Chine ! Nous savons tous les transgressions des droits de l'homme qui y sont pratiquées au vu et au su de tous, même du CIO ! Il est sans doute trop tard et inutile de revenir la dessus, mais pourquoi avoir accordé les JO à Pékin (sur ce point là je concède que cela aurait pu pousser la Chine à faire des efforts qu'elle n'a manifestement pas faits) ? (Entre parenthèses, je ne sais pas trop quoi penser de la note de C. Ginisty qui nous dit que l'accès à un réseau libre est impossible en Chine pour des raisons techniques)

Cela montre en tout cas plusieurs choses :

- la pusillanimité du CIO qui ne peux pas imposer de règles minimales en ce qui concerne les libertés dans un pays qui accueille les JO.  Je pense à cet instant à la réaction du baron de Coubertin et à l'esprit qu'il voulait insuffler à ces jeux olympiques modernes, cet esprit de rassemblement que symbolise le serment olympique...

-  l'absence de volonté de la part des comités olympiques nationaux et des athlètes, je dirais même l'absence de courage : celui de refuser de participer à des compétitions dans ces conditions inacceptables. Un pays qui claquerait la porte au dernier moment, ça ça aurait de la gueule !

- la perte désormais totale de tout intérêt et de toute crédibilité des Jeux Olympiques. La formule n'a-t-elle pas mal vieilli ? Faut-il arrêter les JO? l'avenir nous le dira mais je pense que sous cette forme là, l'olympisme meurt irrémédiablement... Et dire qu'on vient de refaire la même erreur avec Sotchi..

Je me refuse à cautionner tout cela. Je ne regarderai définitivement aucune image venant de Chine entre le 8 et le 24. Attitude sans intérêt, sans conséquences, puérile diront certains ? Peut-être mais j'aurai ma conscience pour moi !

Raphaël TASSIN

Jeune Élu MoDem Vosgien

(extrait de son blog

24 juillet 2008

LE P.S. ET LES FRANçAIS

(Tribune Libre)

Au lendemain d’un vote du Congrès sur la Constitution au cours duquel le “oui” ne l’a emporté que de si peu, les socialistes réalisent qu’il s’en est fallu de presque rien pour la victoire d’un “non” qu’ils appelaient de leurs vœux. D’ailleurs pour de bien obscures raisons.

Cette très relative défaite leur laisse aujourd’hui un goût amer. Mais, aussitôt, voici qu’ils nous livrent de nouveau un de ces spectacles dont ils ont seuls le secret : celui de désigner un bouc émissaire pour expliquer cette nouvelle déconvenue. Et c’est l’ineffable Jack Lang qui trinque ! Inénarrable !

Que se passe-t-il donc au P.S. ?

Certains affirment que ce parti n’a plus d’idées, qu’il n’aurait plus rien à proposer aux français. Peut-être. D’autres avancent que le P.S. n’a plus de leader et que c’est désormais la débandade générale : il est vrai que le P.S. - qui est pourtant un parti hyper-démocratique - n’a jamais si bien fonctionné que quand il avait un leader qui savait le rassembler : Jaurès, Blum, Mitterrand. Depuis, c’est plutôt le vide. Ou peut-être aussi le trop plein : il y a aujourd’hui cinq, six, voire sept leaders potentiels, tous très dispersés les uns des autres. (On est tout-à-fait à l’opposé de l’UMP où on ignore cette pratique de la démocratie). Et, pour désigner un leader lors du congrès de Reims, on a déposé pas moins de près d’une trentaine de motions : bon courage pour la synthèse de tant de courants aussi nombreux que diversifiés. Un remake du duel Royal - Strauss Kahn - Fabius d’avant la présidentielle qui n’a fait qu’aboutir à la cacophonie des messages qui s’entrecroisaient ensuite sans jamais se rencontrer. Le P.S. ne sait que trop le résultat où cela l’a conduit.

Il faut donc qu’il se trouve un homme (ou une femme) capable de dominer toutes ces factions. Cette attente est devenue aujourd’hui essentielle et n’est pas sans susciter quelques nervosités ici ou là. Mais nul ne voit pourtant un tel "leader suprême” à l’horizon de ce congrès : il est à craindre, pour les socialistes, que le voyage de Reims n’aboutisse à rien du tout. Ce d’autant que ce congrès est trop loin de toute échéance électorale : on observe que c’est toujours "à chaud" que surgissent les vrais leaders. Faute donc d’échéance, le P.S. ne pourra, après Reims, incarner d'opposition lisible. Il n’aura donc toujours rien à proposer aux français, pas plus une rupture claire avec Besancenot, qu’une alliance compliquée avec le centre, ou encore une troisième voie sur le modèle de la sociale démocratie anglaise.

Au-delà de ces stratégies, au-delà de cette absence de leader, il y a aussi une question de fond (et pas seulement programmatique). Il y a cette impasse faite par le P.S. sur la question sociale : le pouvoir d’achat, le rapport avec les syndicats, la démocratie sociale, toutes les mesures qui relèvent de la société civile, ceux qui peinent à boucler leurs fins de mois, etc.... Impasse, je dis, parce que la droite ne s’est jamais vraiment intéressé à la question sociale : son “affaire”, c’est surtout d’adapter le pays à la mondialisation. Par conséquent, on est dans une phase libérale au sens économique du terme. La droite fait sauter tous les verrous qui bloquent l’adaptation de notre vieux pays à la mondialisation : on ferme des classes, on supprime des postes de travail, des petits hôpitaux, des casernes, des postes de magistrats, etc.... La droite française est aujourd’hui championne du monde de la “suppression”. Mais, du coup, Besancenot peut occuper confortablement un créneau, créneau complètement “délirant” mais qui sait animer avec succès toutes les tribunes : sa côte de popularité dans les sondages ne cesse de progresser. Personne n’y croit sincèrement, mais “çà marche” et c’est identifiable. Et, entre les deux, le P.S. se retrouve “le cul entre deux chaises”. C’est ce que j’appelle l’impasse.

Le P.S. fait penser à ces livres qu’on place sur une cheminée : il faut de part et d'autre deux petits éléphants en bronze pour les faire tenir debout, sinon ils se barrent. Pour le P.S., ces deux éléphants sont, d’un côté, Besancenot, et de l’autre côté la droite. Pour Besancenot, le P.S. est à droite ; pour la droite il est à gauche. Et le P.S. va donc devoir aligner ses contributions dans ce contexte si étroit : mais on sait déjà que nul, après le congrès, ne s’en préoccupera plus du tout.

Par contre, si le P.S. succombait à la tentation des alliances, même avec le Mouvement Démocrate de Bayrou, je pense que son avenir s’assombrirait encore davantage. Et quant à une alliance avec Besancenot, ce serait une totale aberration : impensable!

Pourtant ce genre de personnages (par exemple Besancenot) - parfois fort sympathiques quand ils cachent leurs dents - ont toujours recueilli un certain succès en France : la bourgeoisie française, et les milieux “branchés”, ont toujours raffolé de se trouver face à ces sortes “d’épouvantails à moineaux” (on se souvient encore du truculent Marchais) qui “décoiffent”, ou font de la politique “autrement”.

Mais, évidemment, au moment de voter, tout cela s’effondrait....

Étrange paradoxe donc que ce parti - le P.S. - qui est abandonné de tous, sauf du public qui ne lui fait plus gagner que des "petites" élections locales (municipales, régionales, etc....) et lui fait perdre les “grandes” (présidentielles). Le P.S. ne parvient donc plus à avoir un véritable leadership national, mais il en garde encore un local bien établi dans les profondeurs de son électorat.

Le P.S. a donc un vrai problème politique : il n’a personne pour incarner un nécessaire et réel réformisme, un Rocard ou un Strauss-Kahn de nouvelle génération. Il a aussi un problème identitaire.

le P.S. se doit donc, désormais, de trouver sa vérité en lui-même : en a-t-il la capacité ? Là est la question.

Georges DELIESSE 

22 juillet 2008

LES FAUX SEMBLANTS

(Tribune Libre)

Ainsi donc cette réforme de notre Constitution que nous attendions depuis tant d’années et à propos de laquelle tant d’encre a coulé, tant de belles paroles assorties de tant de belles promesses entendues ici ou là, cette réforme a failli n’être pas adoptée, malgré manœuvres, pressions, authentiques chantages venus de si haut et combien indignes de notre République. Une voix ! Une seule voix pour obtenir gain de cause pour une réforme bâclée. Quel gâchis !

Pourquoi une si faible “majorité” ? Y a-t-il eu finalement un sursaut de quelques-uns de nos députés qui ont compris à la dernière minute, plus nombreux que prévus, ce faux-semblant d’une réforme déjà perçue comme ratée ? On pourrait le croire. Mince consolation que voilà.

Goût amer que cela nous laisse. De quoi avons-nous hérité dans cette Constitution ainsi corrigée ? Pour le moins d’un sommet d’hypocrisies entretenues de calculs parfaitement inavouables.

congres.jpg
Oh, je ne dirai pas qu’il n’y a, ici ou là, dans cette réforme aucune chose souhaitable. Heureusement. Mais elles sont si rares. Je relève notamment cette deuxième réforme de notre Constitution - qui n'est qu'un compromis plutôt "alambiqué" - à propos des futurs élargissements de l'Union Européenne, avec la Turquie en arrière-plan. Sans omettre non plus la possibilité d'organiser des "référendums d'initiative populaire" mais qui nécessitent préalablement 4 millions de signatures pour être effectifs : parions qu'avec une barre si haut placée nous n'aurons pas trop souvent à nous rendre aux urnes.

À n’examiner que quelques-unes des réformes adoptées ce lundi 21 Juillet, ou plutôt celles qu’on a pas eu le courage d’adopter par simples calculs politiciens, je citerai en tête de tous les maux de notre démocratie ce refus d’inscrire dans notre Constitution l’introduction d’une petite dose de proportionnelle dans notre Assemblée. Ô, on a bien évoqué cette éventualité pour aussitôt la ranger dans le domaine du "réglementaire", domaine dont on sait le caractère aléatoire, livré au gré des majorités de circonstance. C’est-à-dire, dans les circonstances actuelles, une réforme renvoyée aux "calendes grecques".

J’entends encore aujourd'hui des députés amis, alors membres de l’UDF et que je rencontrais fréquemment, et qui, en toutes circonstances, mettaient cette introduction d’une part de proportionnelle en tête de toutes les priorités pour redonner un sens au mot “démocratie”. Et quelles campagnes n’ont-ils pas menées autour de cette rénovation essentielle ! Hélas, afin d’assurer leur réélection, devenus les supplétifs du parti dominant, ils versent aujourd’hui une larme de crocodile sur cette réforme rejetée par leurs tuteurs  “amis”. Non qu’ils n’en aient pas un regret sincère, mais, entre temps, les calculettes ont fonctionné et ils se sont aperçu qu’une telle réforme, même à petite dose, aurait donné à François Bayrou un groupe parlementaire plus important que le leur actuel. Et comme ils ne sont pas fous, ils ont renié promesses et convictions.
 
Autre réforme adoptée : la maîtrise de l’ordre du jour du Parlement. Dans le contexte d’une Assemblée où, par le jeu d’une loi électorale inique, moins de 30% des électeurs sont représentés au Parlement par 70% des sièges, on a osé affirmer qu’en accordant 15 jours par mois à l’ordre du jour fixé par le Gouvernement, plus 14 jours à celui fixé par la majorité parlementaire (toute dévouée au Gouvernement dont elle est l’otage de fait), en accordant enfin 1 seul jour par mois à l’ordre du jour présenté par l’opposition, il paraît qu’on a fait "œuvre d’ouverture". Un sommet d’hypocrisie.

Autre réforme encore : la nomination des dirigeants des grandes entreprises. Ceci a pris une tournure particulière quand on sait que, notamment, les directeurs de l’information (radios et télévisions publiques) seront désormais désignés, comme au bon vieux temps de l’ORTF, directement par le Président. Le Parlement aura un "droit de veto” à une majorité des 2/3 pour avaliser ces nominations. Belle  farce que voilà quand on sait que, par la loi électorale actuelle, ce ne sera que simple formalité. De qui se moque-t-on ?

Autre réforme qui, à mon sens, ouvre la voie à toutes les aventures : un député nommé Ministre selon le bon plaisir de l’occupant momentané de l’Élysée, pourra, dès que révoqué, retrouver automatiquement son siège au Parlement sans passer par un nouveau vote de ses électeurs. Il y aura désormais à l’Assemblée deux sortes de députés : les titulaires qui ont échappé à cet “honneur” bien passager d’être Ministre, mais aussi et surtout des suppléants qui ne seront plus qu’une sous-catégorie de députés intérimaires de second rang car révocables, sur simple décision de l’Élysée, à chaque changement de ministre. Au train où vont les choses, on pourra, au gré du prince du moment, avoir des “tournantes” de ministres selon qu’on aura ou non ses faveurs. Quelle dérive !

Autre réforme encore : le Président de la République ne pourra plus exercer que deux mandats consécutifs. Tout porte à nous féliciter d’une telle mesure. Mais elle n’est pas sans inconvénients : quand un Président arrivera aux approches d’une ou deux années du terme de son second mandat, quelle autorité lui restera-t-il pour gouverner ou représenter la France quand ses partenaires sauront qu’il en est “à la fin” ? L’exemple que nous livrent régulièrement les USA montre toujours, en telles circonstances, des Présidents affaiblis et sans plus aucune autorité réelle. Et encore les Présidents US ont-ils la chance d’avoir à leur côté un Vice-Président qui peut toujours laisser entendre son intention de succéder au Président titulaire, ce qui permet de limiter les dégâts d’une telle impuissance constitutionnelle. Je crains fort qu’en France, quand on sait le rôle clef que joue le Président solitaire, une telle impuissance vienne à paralyser régulièrement le fonctionnement de nos institutions. Était-ce si indispensable d’en faire une réforme inscrite dans le marbre et ainsi ôter aux citoyens le droit d’en décider eux-mêmes le moment venu.

Je passe pour mémoire un certain nombre de gadgets, comme le droit inscrit désormais dans notre Constitution qui accorde au Président celui de s’exprimer devant le Congrès. Quand on sait la force de l’image et de la parole dont usent nos Présidents par le biais de la télévision, qu’est-ce cela va changer que cette solennelle réunion du Congrès ? Et si encore c’était pour rendre régulièrement compte de l’état de la France devant la représentation nationale ? Non : l’ordre du jour de ces interventions sera laissé à la discrétion du seul Président. Un gadget sans intérêt. Et quel sera désormais le rôle du Premier Ministre face au Parlement si celui-ci sera régulièrement appelé à se faire "doubler" par le Président ? La fonction de Premier Ministre prend désormais un aspect surréaliste : tant qu'à faire, il fallait aller jusqu'au bout de cette logique du "Président omni-présent". Les tenants d'une "VI° République" trouvent là un argument de poids. Sont-ils tant que çà dans l'erreur ?

Je passerai encore sous silence ce qui était un projet cher à l’UDF et à ses députés (avant qu’ils ne se divisent) : l’exigence de ne voter désormais que des budgets en parfait équilibre. C’est une victoire à la Pyrrhus que celle obtenue par les amis de Mr Morin : ils ont obtenu cet équilibre sur des budgets pluriannuels, c’est-à-dire qu’on pourra continuer à voter chaque année des budgets en déficit sur la simple promesse que le dernier effacera les déficits précédents. On a réinventé le système du “demain on rasera gratis”. Une vraie farce.

J’arrêterai ici l’énumération de mes observations sur ce gigantesque loupé qu’est cette fausse réforme constitutionnelle.
 
La France se devait d’avoir rendez-vous avec elle-même pour établir plus de démocratie dans ses institutions. Elle a raté ce rendez-vous. Ce n’est plus qu’alignement de faux semblants. Un gigantesque gâchis.
 
François VAN DE VILLE
(extraits du site http://www.francois-van-de-ville.com/) 

03 juillet 2008

REMOUS au CONSEIL RÉGIONAL D'IDF

(Tribune Libre)

REMOUS AU CONSEIL RÉGIONAL D'ILE DE FRANCE

par Rafaël VIDAL-DJAÏM

La division au Conseil régional d’Ile-de-France couvait après la création du Mouvement Démocrate et du Nouveau Centre : dans la dernière édition du journal du Conseil Régional d’Ile-de-France (n°17, juillet-août 2008), un nouveau groupe "Centre et apparentés" vient de publier sa première tribune en page 23. Le groupe compte 8 membres et la tribune est signée par Laurent Lafon, Maire (Nouveau Centre) de Vincennes.

Voici ce qui dit la tribune de ce nouveau groupe qui lance en titre "Rassemblons les centristes !" : "La fidélité à nos convictions et le respect des engagements pris envers nos électeurs : voilà ce qui motive notre décision de créer le groupe Centre et Apparentés. Notre ambition : rassembler toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans l’UDF, ce mouvement humaniste et réformateur indispensable à l’équilibre de la majorité présidentielle. Rejoignez-nous !"

Rassembler les centristes... Paradoxalement à ce message, ce groupe du Nouveau Centre, qui est désormais lié à la majorité UMP présidée par l’actuel ministre Roger Karoutchi, s’est séparé du groupe originel de l’UDF, devenu celui du Mouvement démocrate et baptisé depuis 2007 "Groupe Démocrates et Centristes" qui compte 17 membres et présidé par Bernard Lehideux, député européen. [1]

Mais autre division aussi à gauche au Conseil Régional d’Ile-de-France : les radicaux de gauche ont créé leur propre groupe "RDG et Apparentés", comptant 6 membres et présidé par Elizabeth Boyer. Le credo de ce groupe : "Le groupe rassemble des élus venus d’horizons différents voulant agir et enrichir la majorité régionale de leurs convictions humanistes, solidaires et écologistes." Le groupe des radicaux de gauche soutient donc le groupe socialiste présidé par Jean-Paul Huchon, un peu comme le groupe Nouveau Centre avec celui de l’UMP.

Rappelons que ces divisions nouvelles ont aussi des objectifs électoraux, en raison du scrutin de listes prévu pour les prochaines élections régionales de 2010.

Dans la serie "Tout va très bien, Madame la Marquise!!!!!!!"

01 juillet 2008

LES ENJEUX de la PRÉSIDENCE FRANçAISE

(Tribune Libre)

CE QU'IL EST POSSIBLE DE FAIRE CONCRÈTEMENT en EUROPE
(synthèse des notes prises lors de la réunion des Points Europe
de la Région Languedoc Roussillon à Lattes le 27 juin 2008)
par Éric CHARTIER 

 

images.jpg1°) LE CONTEXTE

• Des dossiers entre la Slovénie et la Tchéquie et la Suéde

Il faut continuer les dossiers en cours et préparer l'avenir, comme pour toutes les présidences de six mois de tous les pays.

• Le «NON » de l'Irlande et ses suites

Tenter des solutions va être difficile pour la France. Ne pas oublier que les irlandais ont collecté les petites phrases gaffeuses françaises, notamment de B. Kouchner sur « ce petit pays », et « tout ce qu'il a retiré de l'Europe » (pas faux d'ailleurs)
Cette situation irlandaise peut étonner. A ce jour elle reste encore bénéficiaire. Depuis 1973, elle est passée du pays le plus pauvre au 2ème le plus riche en PIB en Europe. Ses succès sont encore probants avec 4,7% de croissance et un chômage à 5,5%. Ce pays va passer « contributeur net » dans la pespective de l'aide aux pays de l'Est.
(il est fait une parenthèse sur la question de la démocratie européenne, sur les « eurolassés » et les « eurosceptiques »)
Une réunion est prévue le 11 juillet à Dublin pour une analyse et le 15 octobre « pour examiner les pistes à suivre ».

• la Tchéquie est inquiéte car elle doit faire ratifier le traité de Lisbonne en plus de sa présidence prochaine

(Dernière minute du 1er juillet qui plombe le dossier dès le premier jour de la présidence française : le refus de signer le Traité du Président Polonais !)

• Le temps qui manque dans tous les cas

6 mois passent très vite. Ne pas oublier que si l'on retire juillet et août, et à partir de la mi-décembre, il ne reste plus que 3,5 à 4 mois de travail. C'est très peu (d'où cette réunion du 15/10)


2°) QUE PEUT IL SE PASSER ?

Dans ce contexte sur quoi la France peut elle peser dans sa Présidence ?

• L'union pour la méditerranée ?

Après Barcelone il y a 10 ans, ce n'est pas un succès à ce jour. Le projet de N. Sarkosy fait des méfiants. Comment mettre autour de la même table des algériens (ils ont dit « non »), des israéliens, Kadhafi malgré Paris, la ligue arable et l'Unité Africaine ?...

• Le réchauffement climatique ?

IL reste toujours possible d'annoncer -20 % en 2020 ! Mais en dehors du slogan, les avancèes concrètes seront certainement très modestes.

• La Défense ?

Il n'y a pas de problème particulier mais le contexte ne se prête pas non plus à des projets importants.

• La PAC ?

En dehors des promesses toujours possibles, il ne faut pas oublier que dans tous les cas, 2013 sera l'année de la remise à plat de la PAC, et certainement pas avantageuse pour la France

• L'immigration ?

Là c'est possible que cela soit signé assez rapidemment.


CONCLUSIONS :

• Beaucoup de mots seront prononcés et plus de 300 évènements sont prévus pendants ces six mois de présidence française.  Cela n'est sans doute pas complètement inutile pour le sentiment européen toujours à optimiser.

• Cela dit, même si l'on ne pourra pas le reprocher spécifiquement à N. Sarkosy, à son type de gouvernement et à la France, il est à craindre qu'il ne se passera pas grand chose de très concret...

29 juin 2008

LA RÉAPPARITION DE LA DIVINE

(Tribune Libre) 

"Nicolas Sarkozy avait promis la rupture et je constate aujourd'hui, que la France vit une déchirure".

L'euphorie spontanée de Ségolène Royal me laisse bien perplexe. La Maison de la Chimie, en décorum, un petit parterre de "guest-stars, et la Divine, qui fait son apparition, le sourire blanchi (..).

Une contribution qui ressemble plus à l'ébauche d'un programme. 

images.jpg« Combattre et Proposer »

Des slogans aux relents marxistes (Redéfinir le rapport de force entre le capital et le travail),

Des clins d'oeil énamourés vers le Centre (Fédérer la gauche et attirer les démocrates),

Un travail de « synthèse », illustré par une absence intellectuelle, teinté de nombrilisme et s'enfonçant dans des visions passéistes, Je n'oublie pas sa justification à sa défaite : la faiblesse du projet socialiste (..). L'espérance face à la déchirure (!!),

Ségolène Royal, en « guest/star », piochant allégrement dans le répertoire de François Bayrou et se projettant déjà dans ses rêves élyséens.

Ségolène Royal, me donne l'impression d'un trou noir, qui absorbe tout et dont rien ne ressort.

Avec de telles allusions, le Prince Jean sera devenu roi, à la place du Père (,,),

Les élites politiques n'ont pas l'intention de remettre en cause le désordre libéral dont ils tirent leurs revenus (..). Ils jouent sur des sentiments plus médiatiques et électoralistes, que les idées et contribuent (..).

Ségolène Royal, comme les autres, s'en tient à un pathos convenu sur la Misère du Monde, en omettant, que la misère s'explique et se combat, par une analyse et une action économique fondamentale, Redéfinir le capitalisme autrement qu'en se noyant dans les brumes prétextes de la Mondialisation, penser l'Europe et la place que nous y avons, redéfinir le rôle de l'état dans notre économie (..). Votre « synthèse » ne peut en aucun cas, sortir le pays du marasme où il est plongé,

Les défections se succèdent autour de votre candidature, la dernière en date, Michel Sapin se ralliant à François Hollande, Gérard Collomb jouant la prudence (..).

Le poste de Premier secrétaire du Parti Socialiste n'est qu'une marche pour assouvir vos ambitions démesurées, comme nombre de vos adversaires, c'est bel et bien l'AMBITION, qui vous endoctrine.

Nicolas Sarkozy est effrayé par une victoire de Ségolène Royal à la direction du PS (!!).

Ridicule. A droite, mais pas seulement. Olivier Besancenot et François Bayrou rêvent aussi d'une victoire de la Madone. Car la déferlante qui s'en suivra, provoquera un schisme parfaitement prévisible. La direction serait profondément remaniée. Une partie du PS, proche de DSK, voire de Delanoë, lancerait des regards énamourés en direction de Bayrou, la frange la plus à gauche, ne voulant surtout pas subir les humiliations de la Divine et ses visions doctrinaires, s'en ira rejoindre le petit postier.

La conclusion : il ne restera plus qu'un PS ségolien, obtenant péniblement de 15 à 17 % des voix d'un électorat « désabusé ».

Le comble : faire que Ariane Mnouchkine soit l'incarnation d'un socialisme nouveau, cela va en faire réfléchir plus d'un (..).

Madame Royal a beau prôner l'espérance,,On ne vit pas au quotidien d'espoir, mais de faits et de réalités.

Michel 

DROIT DANS LE MUR

(Tribune Libre)
 
images.jpgLa dette publique de la France s’est de nouveau aggravée de 41,1 milliards d’euros au cours du 1er trimestre 2008. Elle s’élevait au 31 Mars 2008 à 1.250,6 milliards. Elle a encore augmenté de 1,4% par rapport au dernier trimestre 2007. Elle était à ±1.100 milliards lors de l’élection, il y a moins d'un an à cette date, de Mr Sarkozy. Et encore faut-il rajouter à ces chiffres ±900 milliards pour la retraite des fonctionnaires, retraite jamais provisionnée jusqu’ici et prélevée directement dans la poche des contribuables via leurs impôts.

Quand Mr Sarkozy promet un équilibre budgétaire en 2012, on peut douter - comme tous les experts économistes internationaux le font unanimement - de la validité de cette promesse. Et cet équilibre, même s’il était atteint, ne résout pas pour autant la question de son remboursement dont le paiement des seuls intérêts représente chaque année plus que le budget global de notre Sécurité Sociale.

Mr Sarkozy ne prend que des mesurettes style "poudre aux yeux" et ne fait, finalement, que creuser davantage le trou de notre déficit. Il nous conduit droit dans le mur.
 
Plusieurs générations de français pas encore nés devront payer l'incurie de ces gouvernants successifs dont Mr Sarkozy n’est qu’un successeur de plus. Nous laissons à ces enfants à naître un héritage qui devient de jour en jour de plus en plus insupportable et explosif pour toute nos sociétés à venir. Et, pourtant, il leur faudra bien passer par la caisse, quoiqu'ils en pensent et en disent.
 
Bien triste succession que Mr Sarkozy leur laissons là.
 
Jean BART

25 juin 2008

CITÉ DE LA MUSIQUE à NÎMES

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(Tribune Libre)

    Tous les habitants de Nîmes et de ses environs ne peuvent que se réjouir du projet de construction d’une “Cité de la Musique, de la Danse et de l’Art Dramatique” promise pour abriter les enseignements de notre Conservatoire actuellement logé dans des locaux éparpillés, vétustes et totalement inadaptés. Il est à espérer que cette bouffée d’espaces nouveaux permettra un élargissement des enseignements de notre Conservatoire dont nombre de disciplines sont regrettablement toujours absentes, notamment dans la palette musicale.

    Je m’interroge pourtant des raisons qui conduisent à séparer ces enseignements - issus de la longue tradition des siècles passés - de ceux “actuels” contenus dans l’autre projet communautaire de la SMAC.

 
    Pourquoi un tel clivage ? La SMAC n’est pas qu’une scène musicale - de loin s’en faut - mais tout un environnement de formations s’adressant à des musiciens étudiants, l’accueil de créateurs, de résidants et d’accompagnateurs artistiques, l’accueil aussi de danses contemporaines, de compagnies théâtrales, le développement de contenus technologiques dans les domaines du son et de l’image, etc.... C’est-à-dire un prolongement naturel des enseignements tant dans les disciplines de la musique, de la danse et de la scène - qui sont le domaine habituel de nos conservatoires - vers toutes les techniques “actuelles” qui sont inséparables des premières. Un véritable pont jeté entre la tradition séculaire, et ses projections vers notre 21ème siècle naissant.

    Je ne conçois pas que ces deux projets, intimement liés quant à leur finalité, soient, sur le terrain, éloignés de plusieurs kilomètres l’un de l’autre, l’un concentré dans le panorama d’une cité à vocation essentiellement universitaire et appelée vraisemblablement à s'élargir, l’autre implanté à Courbessac dans un vaste espace ouvert à tous les moyens de communication, de stationnement et prochainement desservi par la ligne TCSP (Transport en Commun en Site Propre) qui reliera en quelques minutés l’Est de Nîmes avec l’Ouest en passant par son centre. Où est le problème ? 

    Ce clivage ainsi créé entre ces deux pôles d’enseignements, aussi complémentaires l’un de l’autre, ne me paraît ni justifié ni judicieux. C’est regrettable que notre future “Cité de la Musique, de la Danse et de l’Art Dramatique” ne concentre pas sur un même lieu toutes les disciplines nécessaire pour en faire une véritable Cité, largement ouverte à tous et à tous les enseignements, et non pas frileusement repliée sur elle-même.

François VAN DE VILLE