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27 mars 2024

ECONOMIES : LE BON CHOIX ?

TRIBUNE LIBRE

de François VAN DE VILLE

Chacun se souvient de cette apostrophe du Président Macron lorsque, répondant à un jeune chômeur qui l'abordait alors, il lui répondit : "Je traverse la rue et je vous trouverai un travail". On se souvient combien cette réplique avait, alors, suscité d'abondantes réactions, parfois indignées.

Voici donc que maintenant, alors  que la France se trouve aujourd'hui confrontée à une situation financière plus que périlleuse pour les années à suivre et les facilités sociales qu'elle s'est accordées (peut-être un peu prématurément généreuses ?), alors qu'il convient de toute urgence de prendre des mesures pour endiguer cette menace de naufrage de notre économie, il semble à beaucoup que l'intervention du Premier Ministre semblerait stigmatiser prioritairement la question du chômage comme remède placé en exergue pour répondre à celle-ci.

Les faits semblent cependant, (en apparence peut-être :?), démentir cette situation : si un réajustement de "l'assurance chômage" était à nouveau (et déjà) en étude pour être mis en œuvre d'ici la fin de cette année, si l'on s'en remet ensuite aux travaux de l'INSEE, il s'avèrerait que notre taux de chômage en France resterait assez stable. Voire même : il serait actuellement le plus bas depuis 2008, soit à ±7,2% sur le plan national. Mieux : il se trouverait aujourd'hui que plusieurs centaines de milliers d'emplois sont offerts sur le marché du travail mais ne trouvent pas de preneurs, ce qui provoqueraient de graves problèmes à des dizaines de milliers d'entreprises dont les activités seraient même menacées par ce manque d'intérêt des chômeurs en cours qui n'accourent pas pour les saisir.

Pourtant, et c'est là  une autre réalité, c'est  méconnaître les difficultés pour les femmes ou les hommes, de retrouver un emploi lorsqu'ils s'en trouvent privés. Nous voilà donc en pleine contradiction face à ce constat surprenant.

Notre Premier Ministre propose cependant plusieurs mesures pour activer au plus tôt ces prises d'emploi aujourd'hui boudées : * faire baisser la durée d'indemnisation des chômeurs en la passant de 18 à 12 mois * faire baisser la durée du travail œuvré précédemment par le futur chômeur pour bénéficier ensuite de son assurance chômage  * réexaminer le montant payé au titre de cette assurance * etc...

Est-cela la seule, ou l'une des principales, portes ouvertes pour tendre à de sérieuses économies dont la France a grand besoin de toute urgence ? Mais est-ce là aussi le bon choix, voire celui prioritaire avant tout autre poste à examiner ? Certes, il est louable de vouloir faire baisser à bref délai le taux de chômage de ±7,5% actuellement à 5%. Mais faut-il pour autant grignoter les droits des demandeurs d'emploi comme principale source d'économies alors que le réservoir des économies possibles est vaste à fouiller dans de nombreux autres domaines ?

Les autres sources d'économies sont très nombreuses. Pourquoi choisir celle-là et la mettre en exergue, avant toutes les innombrables autres ? Mais il est vrai que celle-ci est la plus facilement abordable, alors que tant d'autres exigent une autre vertu : celle d'avoir le courage politique de les aborder. Et la situation actuelle ne s'y prête guère, il faut le reconnaître.

Vastes débats qui s'ouvrent donc devant nous, mais auxquels nous ne pourrons échapper.

L'été promet d'être chaud. Très chaud même !

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