Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05 novembre 2022

IL EST TEMPS D'AGIR....

TRIBUNE LIBRE

de François VAN DE VILLE

La toute récente polémique qui a suivi les propos d'un député RN démontre, s'il en était besoin, une nouvelle fois la violence des échanges à l’Assemblée Nationale, comme le décrit Philippe Berta dans son interview à Objectif Gard.

politiqueC’est un nouveau choc dont il faut, une nouvelle fois, rappeler que ce lieu - l'Assemblée - est l’écrin dans lequel doit battre le cœur de notre république et où doivent s'écrire et vivre les règles de la démocratie dont elle est le berceau.

Un choc de plus, après tant d'autres venus de tous bords qui avaient aussi, récemment, secoué les députés et tous les observateurs : qu’il s’agisse du rappel à l’ordre prononcé par la Présidente de l'Assemblée à l’encontre d’une députée "Renaissance" qui avait taxé le RN de "xénophobie", ou encore de la plus discrète mais très récente polémique qui avait suivi les propos d’une élue RN estimant que la Société Nationale du Sauvetage en Mer (SNSM) n’avait pas à y aller chercher des migrants. Passons sur ce type d'échanges qui ne servent qu'à desservir…

L’interpellation, hier jeudi, d'un député RN lançant, cette fois-ci, «qu’il retourne en Afrique», alors que s’exprimait son autre collègue, lui d'extrême gauche, est bien raciste : il ne faut pas se cacher derrière d’autres mots, qu'ils soient prononcés au pluriel (s’adressant alors aux migrants qui risquent leurs vies sur des bateaux de honte), ou prononcés au singulier, ou s’adressant au député orateur de gauche, bouleversé lui-même d’être «renvoyé à sa couleur de peau» (d'origine africaine). C’est donc un nouveau choc, un de plus, un de trop.

S’il faut dénoncer les tentatives opportunistes de récupération - et ils sont légion à tout instant comme le décrit le député MoDem Philippe Berta - il ne faut pas être naïf : ces récupérations proviennent des seuls élus, tant de gauche comme ceux de droite. 

Force est d'observer que le parti d'extrême droite - le RN - est entré en force, au printemps dernier, dans cet écrin qu'est notre Assemblée Nationale. Il y est rentré avec sa propre histoire, avec ses racines "historiques" que l'on ne connait que trop, et ses convictions aussi incertaines soient-elles mais qu'il entend bien défendre ici et là. Mais le RN, au lieu de chérir cette grandeur trouvée et née de tant de batailles précédemment perdues (et aussi due à une partie de "sa" population de plus en plus reconnue à mesure qu’une certaine classe politique ne cesse de lui faire de l’œil à la moindre occasion), le RN donc, loin d'y contribuer, se livre, de nouveau et surtout à ses vieux démons habituels et ne cesse d'électriser les débats au lieu de les faire vivre, ni de faire triompher par dessus tout la démocratie et nos valeurs républicaines. Force est aussi de reconnaître que sa "grandeur", malgré des apparences vestimentaires soignées, ne parvient pas à se hisser au dessus de ses caniveaux nauséabonds qu'il affectionne et de ses insultes indignes habituelles.

Les vieux démons sont de retour malgré les circonstances.

Mais force encore est de reconnaître que le RN n'est pas seul à mériter ces reproches : ses rivaux de l'extrême-gauche - seraient-ils issus de la même école ? -  se complaisent aussi aisément aux mêmes dérives suicidaires de notre démocratie ? La tâche que ces deux extrêmes jette sur notre Assemblée mérite bien des sanctions identiques que celles prononcées aujourd'hui pour celles et ceux qui la répandent : il est  inutile de le,cacher.

Le discours, aujourd'hui 4 Novembre, prononcé du haut de la tribune de l'Assemblée Nationale par sa Présidente laisse paraître une volonté de rétablir nos valeurs républicaines. La sanction qui a frappé aujourd'hui le député RN incriminée ce jour ne peut être ignorée quand d'autres dérives semblables sont proférées par l'un ou l'autre des camps rivaux.

C'est le prix à payer pour sauver une démocratie qui se délite par la faute de quelques-uns ou unes. Il est urgent d'agir.

03:05 Publié dans TRIBUNE LIBRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique