(Tribune Libre)
Tous les habitants de Nîmes et de ses environs ne peuvent que se réjouir du projet de construction d’une “Cité de la Musique, de la Danse et de l’Art Dramatique” promise pour abriter les enseignements de notre Conservatoire actuellement logé dans des locaux éparpillés, vétustes et totalement inadaptés. Il est à espérer que cette bouffée d’espaces nouveaux permettra un élargissement des enseignements de notre Conservatoire dont nombre de disciplines sont regrettablement toujours absentes, notamment dans la palette musicale.
Je m’interroge pourtant des raisons qui conduisent à séparer ces enseignements - issus de la longue tradition des siècles passés - de ceux “actuels” contenus dans l’autre projet communautaire de la SMAC.
Pourquoi un tel clivage ? La SMAC n’est pas qu’une scène musicale - de loin s’en faut - mais tout un environnement de formations s’adressant à des musiciens étudiants, l’accueil de créateurs, de résidants et d’accompagnateurs artistiques, l’accueil aussi de danses contemporaines, de compagnies théâtrales, le développement de contenus technologiques dans les domaines du son et de l’image, etc.... C’est-à-dire un prolongement naturel des enseignements tant dans les disciplines de la musique, de la danse et de la scène - qui sont le domaine habituel de nos conservatoires - vers toutes les techniques “actuelles” qui sont inséparables des premières. Un véritable pont jeté entre la tradition séculaire, et ses projections vers notre 21ème siècle naissant.
Je ne conçois pas que ces deux projets, intimement liés quant à leur finalité, soient, sur le terrain, éloignés de plusieurs kilomètres l’un de l’autre, l’un concentré dans le panorama d’une cité à vocation essentiellement universitaire et appelée vraisemblablement à s'élargir, l’autre implanté à Courbessac dans un vaste espace ouvert à tous les moyens de communication, de stationnement et prochainement desservi par la ligne TCSP (Transport en Commun en Site Propre) qui reliera en quelques minutés l’Est de Nîmes avec l’Ouest en passant par son centre. Où est le problème ?
Ce clivage ainsi créé entre ces deux pôles d’enseignements, aussi complémentaires l’un de l’autre, ne me paraît ni justifié ni judicieux. C’est regrettable que notre future “Cité de la Musique, de la Danse et de l’Art Dramatique” ne concentre pas sur un même lieu toutes les disciplines nécessaire pour en faire une véritable Cité, largement ouverte à tous et à tous les enseignements, et non pas frileusement repliée sur elle-même.
François VAN DE VILLE
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