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20 janvier 2020

LE POUVOIR ET LA VIOLENCE

TRIBUNE LIBRE

de  Jean-Michel BRETONNIER

"LE POUVOIR ET LA VIOLENCE"

violence.jpg- Ayant échoué à étendre le conflit au-delà de la SNCF et de la RATP, des militants tentent désormais la stratégie des coups d’éclat.
 
La démocratie n’a pas seulement le droit de se défendre, elle en a aussi le devoir. En se laissant attaquer jusqu’à être intimidée, elle renonce à protéger la liberté et la sécurité des citoyens.

Beaucoup diront "on n’en est pas là !". Nous sommes en tout cas sur cette voie, et bien engagés.

Un an après les Gilets Jaunes, les violences réapparaissent dans certaines manifestations : - on fait appel à des moyens d’actions parfaitement illégaux - on veut entraver le Président, ou ses Ministres, ou les députés de la majorité, et  ce dans leur parole et leur action, et même jusqu’à leur vie personnelle.

La violence politique ne date évidemment pas d’aujourd’hui. Mais, outre que son antériorité ne justifie pas sa persistance, elle s’exerce à une époque où l’on n’a jamais tant délibéré, tant voté, où l’on ne s’est jamais tant exprimé. D’autant plus que le fait majoritaire est de plus en plus nié, au profit de revendications minoritaires. Si le premier s’établit par l’élection ou s’élabore par la délibération, les secondes tendent à leur préférer les réseaux sociaux et les manifestations et, parfois, l’usage de la violence. Si bien que certains, de plus en plus nombreux, considèrent que plus on parle, plus on vote...., et moins on agit. La délibération et la décision s’effacent au profit de la revendication et de la véhémence.

La décision d’Emmanuel Macron de lâcher 17 milliards d’euros de dépenses sociales a été prise, il y a un an, pour faire cesser un conflit atypique, celui des Gilets Jaunes, et son infernal rythme hebdomadaire de violences. Certains s’en souviennent, et ils rappellent aux dirigeants de syndicats, pourtant jusqu’au-boutistes, qu’ils n’ont pas, eux, obtenu le retrait de la réforme après une longue et classique grève.

Mais céder maintenant devant la montée d’actes violents serait pour le chef de l’État la pire des répétitions, et le pire des encouragements à défier la démocratie.

13 janvier 2020

HALO SUR L'EMPLOI

TRIBUNE LIBRE

par Éric DUSSART

"HALO SUR L'EMPLOI"

mouvement démocrate,politiqueL’INSEE indique que la France compte cette année 260.000 créations d’emplois.

Même si ce chiffre appelle à être quelque peu relativisé - mais on le prend tout de même ! - voici quelques chiffres livrés par l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) qu’on peut ranger, d’une certaine manière, dans les bonnes nouvelles.

Avec 260.000 créations d’emplois en un an, au troisième trimestre 2019, la France vient de faire un bond en avant : c’est 70.000 de plus que l’année précédente, et l’un des résultats les plus probants depuis la crise de 2008.

D’ailleurs, un autre chiffre ne trompe pas : le taux de chômage calculé suivant les critères du Bureau International du Travail (BIT) a atteint cette année 8,5 %, le plus bas niveau depuis 2008.

Pourtant, à lire d’un peu plus près les chiffres et tableaux livrés par l’INSEE, on remarque que le nombre de demandeurs d’emploi est à relativiser par ce que l’institut appelle "le halo autour du chômage", soit "les personnes qui souhaitent un emploi sans être considérées au chômage". Un halo qui s’est considérablement épaissi entre 2008 et 2015, pour se stabiliser globalement autour de 1,6 million de personnes, tout de même.

Et puis l’INSEE indique qu’une grande majorité de ces créations d’emplois représente des contrats à durée déterminée. Même si le nombre des CDI augmente légèrement, l’immense majorité des nouveaux postes sont en CDD, dont beaucoup portent sur moins d’un mois. De quoi épaissir peut-être le halo, à terme, même si certains analystes soulignent qu’un CDD peut toujours être porteur d’un espoir d’embauche.

Alors, puisque les mêmes soulignent que les créations d’emplois touchent tous les domaines, même l’industrie, même les constructions, et que l’INSEE se risque à espérer un maintien de la tendance, voyons la nouvelle comme une lueur dans les circonstances actuelles.

Attendons les prochains chiffres à paraître en février.

06 décembre 2019

RETRAITES : LE DIALOGUE IMPOSSIBLE ?

TRIBUNE LIBRE

par  Julien Lécuyer

"RETRAITES : LE DIALOGUE IMPOSSIBLE ?"


grèves.jpg- La France est-elle condamnée à manquer tous ses rendez-vous  de dialogue social ? À rater ses grandes réformes ? On le craint.
 
Beaucoup se piquent de comparer la mobilisation de ce jeudi contre la réforme des retraites avec celle qui mena au rejet du plan Juppé en 1995. Trois arguments pour s’en convaincre :

1°/ la réforme lancée par le Président Jacques Chirac n’était pas prévue dans son programme électoral contre la "fracture sociale", à la différence de celle inscrite dans le programme du candidat Emmanuel Macron.

2°/ lorsqu’Alain Juppé s’attaque aux régimes spéciaux et de la fonction publique, sa loi est votée sans débat à l’Assemblée, dans le silence complice de l’opposition.

3°/ Alain Juppé a fini par démissionner en raison de la soudaine volte-face de Jacques Chirac qui a voulu retirer cette loi mal initiée et incomplète sous sa forme, et non en raison de la réaction de la "rue".

Rien à voir donc en comparaison avec les 2 ans de travail entre partenaires sociaux qu’a exigés le rapport du haut-commissaire chargé des retraites - Mr Jean-Paul Delevoye - complétés par 350 consultations depuis septembre, près de 9.000 contributions en ligne et des ateliers-citoyens en région.

Or, voici donc qu’après ce long temps laissé à la concertation, on en revient au bon vieux principe du bras de fer entre la "rue" et l’exécutif. Les phrases se transforment en slogans. L’intérêt général se mue en doctrine. L’argument se mesure en dizaines de milliers de manifestants ou en pourcentages délivrés par IFOP ou Odoxa. "Ma logique ne sera jamais celle de la confrontation", a déclaré Édouard Philippe. Un mantra qui supporte mal les déclarations précédentes du gouvernement sur les prétendus privilèges des "régimes spéciaux".

À l’opposé, la nécessaire critique du capitalisme, ressurgie de slogans de temps anciens, s’accommode difficilement avec la caricature d’une "classe aisée" en ennemie éternelle du peuple. L'ultime rencontre, lundi, des organisations syndicales et patronales avec le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye ne devrait pas, à ce titre, servir à présenter des conclusions unilatérales. En réalité, elle devrait aboutir à un accord.

Et on se met à rêver que les manifestations serviront à retenir les participants à la table des négociations jusqu’à ce qu’ils y parviennent.

Ce dialogue voulu à l'arraché portera-t-il enfin ses fruits ?

28 novembre 2019

NOUVELLES RÈGLES CONTRE LA RADICALISATION

"NOUVELLES RÈGLES CONTRE LA RADICALISATION"

shariah.jpg

À l'occasion de la réunion des tous les préfets réunis aujourd'hui à Paris, la lutte contre l’islamisme semble changer de braquet avec la circulaire qui leur a été remise en mains propres par le Ministère de l'Intérieur. N'est-elle pas rédigée au risque même de bousculer quelque peu les priorités sociales ?

En effet, l’heure n’est plus aux "pudeurs', mot prononcé par le Ministre de l'Intérieur lui-même. Curieuse formulation, comme si la République, jusque-là, rechignait à regarder en face la choquante nudité de la bête islamiste. Contre celle-ci, Christophe Castaner semble avoir lancé une "offensive républicaine", sous la forme de cette circulaire à effet immédiat.

Cette feuille de route n’est, ni plus ni moins, qu’une généralisation à l’ensemble du territoire de la stratégie mise en place en février 2018 dans quinze quartiers "qui avaient servi de terreau aux départs de jihadistes français".

Le bilan ? 133 débits de boisson, 13 lieux de culte et 4 écoles avaient été fermés. Des mesures de répression accompagnées, assure-t-on, par un renforcement de la présence de l’État.

La circulaire diffusée hier ne dit pas autre chose. Elle acte la "société de vigilance" défendue par le Président de la République, la "République de combat" prônée par le Ministre de l’Intérieur. Dans les faits, ces concepts devraient se traduire par une utilisation de "tous les moyens de la démocratie". En clair, la Place Beauvau revendique le droit d’user de moyens juridiques détournés (la réglementation sur les établissements accueillant du public par exemple) pour fermer les lieux qui concentreraient les soupçons de radicalisation.

En parallèle, les préfets sont appelés à travailler de manière étroite avec les élus pour recréer une offre culturelle et sportive sur ces territoires que "les associations républicaines ont désertés". Au-delà, il faut, dit-on, "développer la mixité sociale, travailler sur le bâti et le vivre-ensemble".

Vaste programme que cette radicalisation.... contre la radicalisation.

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du MoDem du Gard

24 novembre 2019

LES INCOMPATIBILITÉS D'UNE RÉFORME

TRIBUNE LIBRE

par Jean-Michel BRETONNIER

"LES INCOMPATIBILITÉS D'UNE RÉFORME"

politique,mouvement démocrate- Ouvrir la bataille pour la réforme des retraites, en commençant par reculer sur son principe fondamental, augurerait bien mal, pour le gouvernement, de la suite de la réforme envisagée. Mais force est de reconnaître que le maintien des régimes spéciaux de retraite est fondamentalement incompatible avec une réforme créant un système universel.

Du coup les syndicats, ceux partisans du statu quo, se gardent bien de défendre le principe d’un régime unique comme le préconise Mr Delevoye dans son long rapport négocié depuis 18 mois. Si ces syndicats voulaient être cohérents dans l’exigence d’un régime égal pour tous, il leur faudrait demander d’aligner toutes les conditions de retraite sur les plus favorables ! Impossible, même en allant "chercher l’argent là où il est", et même en mettant fin du jour au lendemain à la moindre fraude ou optimisation fiscale.

Du côté du gouvernement, qui souhaite cette harmonisation des situations pour plus de justice sociale et, progressivement, plus d’efficacité, on ne peut pas être moins rigoureux en termes de cohérence.

Hier, sur BFM TV, Gérald Darmanin, Ministre de l’Action et des Comptes publics, est allé dans ce sens : il a considéré que la clause dite "du grand-père" - qui ne s'appliquerait qu’aux futurs embauchés - n’était "objectivement pas possible" dans le cadre d’une réforme des retraites qui se veut universelle.

On voit bien l’intérêt de l’exécutif gouvernemental à maintenir intacts les grands principes de la réforme proposée par Mr Delevoye. Reculer, à quelques jours du rendez-vous social du 5 décembre, ne ferait que mobiliser davantage des troupes syndicales qui se sentiraient alors en position de force.

D’autant que la CGT, FO, et les partis de gauche, souhaitant faire de cette journée un point de départ pour une convergence des luttes – si souvent espérée en vain jusqu’ici ! – ne tiendraient pas le gouvernement quitte pour autant de ce recul sur un seul aspect d’une seule réforme. Il restera bien assez d’autres fronts sociaux à mener ensuite.

D’ici au 5 décembre, le gouvernement devrait donc, au contraire, tout faire pour focaliser l’attention sur la quintessence de sa réforme des retraites, son universalité, afin de préparer la bataille de l’opinion.... qui ne fait que commencer.

21 novembre 2019

LA SEULE QUERELLE QUI VAILLE....

"LA SEULE QUERELLE QUI VAILLE"

sauver.jpg- Nous vivons aujourd'hui dans un monde qui a, apparemment, perdu le sens et la raison.

Quand on voit, hier, une maison de retraite refuser d'admettre dans ses murs une personne âgée, dont la fin de vie approche, parce que cette personne refuse d'abandonner son habit religieux, marque de son engagement jusqu'à sa mort au service d'autrui, et particulièrement de ceux éprouvés dont elle était proche, on a perdu le sens et la raison de ce qu'est et doit être la laïcité.

Quand on voit, aujourd'hui, que des élus locaux veulent interdire dans leur commune la projection d'un film traitant du racisme politique, film réalisé, comme bien d'autres admirables, par l'un des plus grands cinéastes français actuels parce que celui-ci, aujourd'hui âgé de 86 ans, aurait eu, il y a près de 50 ans, alors qu'il sortait tout juste de son adolescence, des approches trop vigoureuses auprès du sexe dit "faible", et ceci au nom de la défense de ce même sexe et de ses légitimes droits, on a perdu aussi le sens et la raison de cette défense : en fait on la dessert désormais plus qu'on ne la sert. On va bientôt entendre résonner des "ras le bol" à ces campagnes outrageuses.

Quand, désormais, des français en grand nombre n'ont plus confiance en rien, qu'ils se sentent devenus inutiles dans une société hyper connectée qui les ballotte de courants en errements, qu'ils s'estiment n'être plus qu'un numéro de sécurité sociale au lieu d'avoir une véritable existence sociale, quand ils sont en proie à la désespérance, à la défiance et au déclassement, la préoccupation de nos dirigeants, plutôt que de se lamenter sur leur propre sort, devrait être de redonner du sens et de la raison à notre société plutôt que de les perdre en circonvolutions qui la désespèrent un peu plus.

Les plus anciens d'entre nous se remémorent peut-être de cette conférence de presse du Général De Gaulle, en Mai 1959, alors que la préoccupation des français était surtout la douloureuse guerre d'Algérie - dont, là aussi, les dirigeants de feue la 4° République y avaient perdu le sens et la raison d'être - on se souvient de la conclusion donnée à sa conférence :

"En notre temps, la seule querelle qui vaille est celle de l'Homme.

C'est l'Homme qu'il s'agit de sauver, de faire vivre et de développer"

Jamais ces mots n'ont été aussi actuels.

Oui, il faut redonner sens et raison à notre société en plein désarroi. C'est d'autant plus vrai à une époque où la culture de mort distille son venin par tous les pores de notre société.

Comment se fait-il qu'aujourd'hui les héritiers de Michelet, Malraux, Schumann, Aron, Rueff, voire aussi de d'Ormesson n'enfourchent-ils pas ce cheval de bataille au nom de la vie, en arborant les valeurs qui ont façonné notre société depuis des siècles et fondé celles éternelles de la France. Pourquoi ne pas mieux considérer l'Homme et ce qu'il ressent ?

C'est devenu une urgence. Celle de redonner à chacun sens et raison de vivre et d'espérer.

Parce que c'est notre seul salut.

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du MoDem du Gard

12 novembre 2019

LES AMALGAMES DE LA HONTE

TRIBUNE LIBRE

de  Jean-Michel BRETONNIER

"LES AMALGAMES DE LA HONTE"

mouvement démocrate,politiqueUne étoile jaune sur une petite fille musulmane aujourd’hui, c’est inventer une persécution qui n’existe pas et banaliser la Shoah. 

C'est une petite fille qui n’avait rien demandé à personne.

Dimanche, lors d'un défilé "contre l'islamophobie", des adultes avaient eu l’idée de coller une étoile jaune sur son manteau blanc. À côté d’elle, des manifestantes réjouies.

Personne pour lui expliquer que cette marque désigna aux yeux de tous, à partir de juin 1942 pour la France, ceux qui n’avaient plus de droits et qui seront déportés vers les camps de la mort. Faire croire aujourd’hui à une enfant, parce qu’elle est musulmane, que son sort est similaire à celui d’une petite fille qui aura fini gazée parce que juive, est ignoble.

Mais il ne s’agit pas d’une erreur isolée, produit de l’ignorance. La manifestation de dimanche a donné lieu à d’autres amalgames de cette nature. Ces amamgames ne sont pas accidentels, ils ont une double fonction, voulue par les initiateurs d’un islam politique. Il s’agit d’abord de propager, le plus largement possible parmi les musulmans de France, un sentiment victimaire : "Vous vivez dans un environnement hostile, pour vous défendre, vous devez faire corps et vous réfugier dans une pratique religieuse pure et rigoriste".

Ce parallèle entre la situation des musulmans aujourd’hui et des juifs durant la dernière guerre invente une persécution des premiers qui n’existe pas et tend à banaliser celle qui s’acharna sur les seconds. C’est l’autre fonction de ces amalgames volontaires.

L’antisémitisme n’est pas l’apanage des musulmans : il est une composante essentielle des idéologies islamistes radicales. Pour les salafistes et les Frères musulmans, il s’agit d’installer définitivement dans l’imaginaire de leurs coreligionnaires le juif comme un ennemi absolu.

Par sa présence au défilé de dimanche, une partie de la gauche, aveugle comme de coutume, a encouragé ce travail de sécession des islamistes radicaux et a renforcé un courant conservateur qui ne votera jamais pour elle.

Coup double : HONTE ET INCURIE.

05 octobre 2019

L'IMPOSSIBLE CONSENSUS

TRIBUNE LIBRE

de Jean-Marc PETIT

"L'IMPOSSIBLE CONSENSUS"

retraité.jpgEmmanuel Macron a lancé la réforme des retraites. Nous allons donc devoir travailler plus longtemps, mais dans quelles conditions ?  

Au centre d’une arène populaire habilement mise en scène, Emmanuel Macron a lancé, jeudi soir à Rodez, sa campagne pédagogique de débats publics autour de la réforme des retraites.

Mais quels débats peut-il réellement y avoir sur un sujet où chacun des Français a ses propres convictions, ses propres intérêts à défendre, ses propres interrogations en fonction de sa carrière, de son âge, de ses revenus, de ses choix de vie ?

Faire disparaître l’évidente inégalité des 42 régimes de retraite est une idée plutôt saine. Mais peut-on le faire sans recréer de nouvelles inégalités ?

Qui aujourd’hui peut dire s’il pourra partir à 62, 63, 64 voire 65 ans ? Qui peut savoir ce que sera la valeur du point demain, et donc estimer, ne serait-ce qu’à la louche, ce que représenteront ses futures pensions ?

Quelle égalité y aura-t-il entre ceux qui pourront partir à l’âge "légal" de 62 ans et ceux qui devront attendre l’âge "pivot" de 64 ans voire au-delà si l’on calcule en fonction de la durée de cotisation ? Quel jeune, aux études de plus en plus longues, entrant de plus en plus tard dans le monde du travail, avec des carrières de plus en plus hachées, peut concevoir ne serait-ce que le sens du mot retraite ?

Enfin, à l’heure des plans de départs "volontaires" à répétition, qui peut se projeter dans son entreprise au-delà de 60 ans ?

Il faudra travailler plus longtemps nous dit-on. Encore faut-il que les entreprises souhaitent (ou puissent) conserver leurs seniors, et dans de bonnes conditions : le taux d’emploi en France des 60-64 ans n’est que de 30 %, le plus faible d’Europe. Et, sur 100 retraités de 60 ans au moins, 20 sont déjà au chômage. Un paradoxe toujours pas résolu.

La réforme des retraites ? Un impossible consensus non résolu encore.

23 mai 2019

CE N'EST PAS UNE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

TRIBUNE LIBRE

de  Hervé FAVRE

élection.jpg"CE N'EST PAS UNE ÉLECTION

PRÉSIDENTIELLE"

- Tous les candidats affichent des programmes. Pourtant  ils ne pourront pas les appliquer sans alliances à 28.

"Avec nous, l’Europe sera plus écologique".

"Avec nous, l’Europe sera mieux protégée".

"Avec nous, la France retrouvera ses frontières".

Voilà ce qu'on lit sur les affiches ou les tracts qui nous sont distribués ou envoyés.

Les têtes de listes rivalisent toutes et tous de volontarisme et de promesses de changement. Mais lorsqu’on leur demande avec qui ils mettront ces beaux programmes en pratique, les réponses se font nettement plus évasives.

Avec notre habitude du scrutin majoritaire à deux tours, les campagnes européennes, en France, prennent trop souvent les allures d’une campagne présidentielle ou législative. Une tendance encore accentuée par la présence sur nos écrans de débats entre chefs de partis, à la place des têtes de listes reléguées au deuxième rang. On en a retenu, entr'autres, la passe d’armes entre Mme Marine Le Pen et Mr Laurent Wauquiez, comme s’il s’agissait de la répétition d’un possible duel de second tour en 2022.

Pour éviter cette confusion, peut-être faudrait-il passer carrément à des listes vraiment européennes, avec des candidats d’une même famille politique, mais issus de plusieurs pays ? Entendre alors nos représentants français débattre à la télévision de leurs projets européens avec des responsables allemands, italiens, espagnols, etc.… Un jour peut-être....

En attendant cette nouvelle étape, les électeurs français doivent bien comprendre que l’Union Européenne n’est pas une France à 28, qu’aucun des élus que nous allons envoyer dimanche à Strasbourg et/ou à Bruxelles ne siégera comme à notre Assemblée Nationale, au bord de la Seine, dans un groupe majoritaire : il leur faudra rechercher des alliances, qu’ils soient sur les bancs de la droite européenne (PPE), des socialistes et démocrates, des verts, des libéraux et des centristes, de la "gauche unitaire européenne" ou encore des souverainistes, aujourd’hui éclatés en plusieurs familles.

La taxe carbone aux frontières, la réforme de Schengen, l’harmonisation fiscale, le SMIC européen sans parler du RIC ? Plus facile à voir et dire à Paris, qu’à pouvoir voter à Bruxelles.... faute d'un très large consensus européen.

En France, on se trompe d'élection, une fois de plus, en mettant en exergue des candidats franco-français opposés, comme s'il s'agissait de "présidentielles".

Cette erreur risque de stériliser l'élection elle-même.

19 mai 2019

LES PATRIOTES EN CARTON-PÂTE

TRIBUNE LIBRE

de  Jean-Michel BRETONNIER

- LES "PATRIOTES" EN CARTON-PÂTE

nationalime.jpgL’étonnante affaire du Vice-Chancelier autrichien - ami étroit de pensée de Mme Le Pen - témoigne de cette étrange complaisance des nationalistes européens dits "patriotes" envers nos populations elles-mêmes, séduites par leurs beaux discours lénifiants.

Le scandale qui vient de coûter sa place au Vice-Chancelier autrichien d’extrême droite, Mr Heinz-Christian Strache, est un événement électoral considérable, ce à la veille des européennes. Mais il est aussi le révélateur d’une menace politique étrangère qui pèse sur l’Europe.

Dans des manifestations spontanées, les Autrichiens ont dit aussitôt leur écœurement : devant les faits probants de la collusion de son partenaire de droite avec la Russie, Mr Kurz, 1er Chancelier autrichien au visage sympathiquement poupin, a été contraint de rompre sa coalition créée en Décembre 2017 et de convoquer de nouvelles élections générales.

Sans doute ses partenaires de circonstance qui s'étaient rapprochés de lui étaient-ils déjà des adversaires d’une extrême droite au pouvoir. Mais certains de leurs électeurs hésiteront probablement à apporter, cette fois-ci et devant la brutalité des faits, leur voix à des candidats du FPÖ, le parti que présidait ce numéro 2 du gouvernement, lequel a été pris les doigts dans le pot de confiture.

Il faut dire que l’Autrichien pur sucre, le nationaliste impeccable, ce pourfendeur des corrompus, a fait très fort : au mépris de toute morale individuelle, de tout devoir envers son pays, il était prêt, pour qu’on l’aide à conquérir le pouvoir, à apporter sur un plateau, à un ressortissant russe, de juteux marchés et même un important journal populaire. Ce "patriote" - qualificatif qu'affectionne particulièrement Mme Le Pen - auto-convaincu de lui-même ne voyait aucun inconvénient, bien au contraire, à ce qu’un oligarque étranger intervienne dans les affaires intérieures de son pays.

Ces ennemis de la construction européenne, au nom de la "souveraineté nationale", sont le plus souvent de grands admirateurs des hommes forts, la plupart étrangers de préférence à l’Europe : ils ont un problème avec cette démocratie qui avance difficilement, prudemment, de débat en débat, et de crise en crise. Ils n'ont de faible que pour les régimes autoritaires, plus rudimentaires.

Les uns rêvent d'un Trump, les autres d'un Poutine. Or, il se trouve que le Président US déteste l’idée même d’une union d’États européens et fait tout pour la disloquer, et que le Président russe voudrait voir cette Union morte et enterrée pour être plus libre et y imposer ses intérêts.

Nos nationaux-populistes actuels ont en commun, avec ceux de l’avant-guerre de triste souvenir, cette étonnante capacité de se tromper d’adversaire : plutôt Moscou que Bruxelles, plutôt Trump que Merkel.

L'Histoire nous a appris la suite, pour qui ne veut pas l'ignorer.

À bon entendeur, salut !