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17 mars 2019

LA VIOLENCE FACE À L'IMPUISSANCE DU POUVOIR

TRIBUNE LIBRE

LA VIOLENCE FACE À L'IMPUISSANCE DU POUVOIR

par Jean-Michel BRETONNIER

GJ.jpgPlusieurs jours après, les violences de samedi à Paris apparaissaient encore plus insupportables, et leur déroulement plus incompréhensible.

Il est temps, plus que temps, pour le chef de l’État, que son gouvernement mette fin aux violences du samedi. Sinon, les "black blocs" finiront par prendre un abonnement SNCF hebdomadaire pour Paris, suivis par des Gilets Jaunes fascinés eux, irrésistiblement, par ces silhouettes noires qui les initient à l’émeute urbaine.

Les attaques contre les membres des forces de l’ordre, les incendies aux rez-de-chaussée d’immeubles haussmanniens finiront par tuer.

Dans le brouillard moral où nous sommes, on se demande si la responsabilité de ces homicides ne sera pas, "in fine", attribuée au pouvoir plutôt qu’aux incendiaires.

À travers les reportages, comme sur les réseaux sociaux, on constate une justification de la violence de la part des militants autonomes, mais aussi de français à la vie jusqu’ici bien rangée, qui ont désormais intégré les raccourcis intellectuels de l’extrême gauche. Les dégradations ne seraient que "matérielles", tandis que les souffrances sociales, elles, seraient "humaines". La violence économique légitimerait donc toutes les exactions, surtout contre les "symboles" du pouvoir. Il n’y a plus de citoyens responsables collectivement d’un bien commun (forcément imparfait), mais des victimes d’une injustice institutionnalisée. Et les victimes, par définition, auraient tous les droits.

Plus le chef de l’État et le gouvernement paraissent impuissants à empêcher ces destructions systématiques, plus ils les banalisent et encouragent les professionnels de l’émeute et les amateurs fraîchement ralliés. Or, les dommages aux biens, qui affectent des vies d’ores et déjà, manquent rarement de se transformer tôt ou tard en violences contre les personnes. C’est la paix civile qui est menacée.

La première mission d’un État est de protéger les personnes et des biens.

Samedi dernier, une fois de plus, cette protection ne fut pas assurée. Il est temps et impératif qu'elle le soit désormais.

15 mars 2019

LES FAUX COMPTES DE Mme LE PEN

LES FAUX COMPTES de Mme LE PEN

Politique,Mouvement DémocrateInvitée de "L’Émission Politique" sur France 2, ce dernier jeudi, Mme Marine Le Pen, Présidente du Rassemblement National, en a profité pour réitérer de fausses affirmations. C'est, chez elle, décidément récurent.

Quelques exemples :

Sur le traité d’Aix-la-Chapelle.

Questionnée sur ses affirmations, Marine Le Pen a redit que le texte prévoyait le "partage du siège permanent de la France" au Conseil de sécurité de l’ONU avec l’Allemagne. Le texte de ce traité est précis et il n’y est pas question, dans celui-ci, de modifier, de quelque façon que ce soit, le siège permanent de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU. Par contre, il  y est suggéré simplement que l’Allemagne, de son côté, en obtienne également un, ce qui est bien différent et ne dépend pas du traité par lui-même. Mme Le Pen a menti.

Sur le "migrant fraîchement débarqué".

Selon Mme Le Pen, "le migrant toucherait davantage qu’un modeste retraité". Interpellée sur cette affirmation réitérée par elle depuis plusieurs semaines, Mme Le Pen, en guise de réponse et comme pour se défausser de cette question embarassante, s’en est prise..... aux médias ! Et d'ensuite proposer un curieux calcul incluant • ET "le logement" (à hauteur de 480 €) • ET "la gratuité des soins" (à hauteur de 250 €) • ET "l’allocation" (à hauteur de 204 €), pour un total de "934 € par mois". Ce qui, pour les migrants, serait supérieur aux 868 € mensuels de l’allocation de solidarité attribuée aux personnes âgées (ASPA).
Mais, pour parer ce calcul mensonger, Mme Le Pen surévalue d'abord ce que peuvent toucher les migrants, et sous-évalue ensuite ce que peuvent toucher les retraités :
"côté migrants", Mme Le Pen prend le cas des "demandeurs d’asile" (ceux-ci ne représentent que moins de la moitié des migrants, soit ±122.000 demandes d’asile, en 2018, sur le total des ±255.000 délivrances de titres de séjour). Mme Le Pen additionne ensuite "l’allocation pour demandeur d’asile" (ADA) avec le fait d’être accueilli dans un "centre d’accueil" (qui, rappelons-le, est loin d’être un logement traditionnel) et, ensuite, les éventuels "soins médicaux" pris en charge. Le tout, réuni, ne peut constituer d'aucune manière, un "revenu".
"côté retraités", outre l’ASPA, ceux-ci peuvent aussi, de fait, avoir droit aux "soins gratuits" et, en plus, toucher les "allocations pour le logement" (à raison de ±250 € par mois). Le tout fait bien plus que ce que peut toucher un "demandeur d’asile", même si cela reste évidemment bien peu. Le calcul de Mme Le Pen est donc mensonger.

Sur le montant du Smic.

Mme Le Pen estime qu'il est, en France, de 36 € l'heure. En réalité, il est de 10,03 €. Décidément, Mme Le Pen a des problèmes avec la vérité des chiffres.

On se souvient déjà des grossières approximations de Mme Le Pen lors du débat de l'entre-deux tours des présidentielles de 2017. Mme Le Pen n'a pas beaucoup changé depuis dans ses estimations.

Espérons que les français, et les françaises, seront assez lucides pour forger leur jugement sur ce type de personnage, ses recettes illusoires "passe-partout", truffées de comptes spécieux.

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du MoDem du Gard

23 février 2019

VOUS SEREZ TOUS MORTS EN 2050, PAS NOUS

TRIBUNE LIBRE

"VOUS SEREZ TOUS MORTS EN 2050, PAS NOUS"

par Jean-Michel BRETONNIER

cata.climat.jpgCertains jeunes, même s'ils sont encore trop rares, savent bien que, si rien ne change, ils seront contemporains de la catastrophe climatique. Ce n’est plus du tout, pour eux, ni une hypothétique, ni une lointaine menace.

En Suède, en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Suisse, au Japon, des jeunes sèchent les cours et manifestent contre le dérèglement climatique. Le mouvement doit s’étendre aux États-Unis, à l’Australie, à l’Ouganda. Vendredi, la jeune passionaria du climat, Greta Thunberg, qui lança ce mouvement d'alerte, était en France pour la manifestation parisienne.

Celle-ci a été reçue par le chef de l’État. Les adolescents et adolescentes, ou ces jeunes adultes, reprochent aujourd'hui aux gouvernements leur inaction. Mais pas à eux seulement.

Les plus âgés en prennent pour leur grade. "Vous serez morts en 2050, pas nous". Difficile d’être plus clair. Avec l’impatiente autorité de la jeunesse, ils reprochent à leurs aînés de laisser se dégrader une situation climatique pour la (mauvaise) raison qu’ils n’en souffriront pas eux-mêmes.

Autrement dit, les parents et grands-parents d’aujourd’hui seraient indifférents à l’état du monde qu’ils laisseront à leurs enfants et petits-enfants. Un jugement qu’on peut considérer péremptoire. Mais pour qui est convaincu de la catastrophe à venir, si l’on ne fait rien, l’inaction est plus qu’une faute : c’est un crime.

C’est la première fois, depuis sa naissance, que l’humanité met ainsi en péril son existence par sa propre activité. Elle y pense..., et puis elle oublie aussitôt ! C’est si loin encore, et c’est si vertigineux de devoir tout changer, ou presque, pour éviter une catastrophe qui n’est encore qu’une menace, quoique bien réelle.

La jeune génération, elle, sait bien qu’elle sera contemporaine de cet effondrement si les températures continuent de s’élever et la biodiversité de se réduire. Il faut que l’arme se rapproche de sa propre tempe, et de très près, pour que la peur déclenche, enfin, et réveille une réelle prise de conscience.

Et encore, pas chez tous en France, quoique celle-ci soit réellement menacée à terme prévisible dans ses contours actuels et ce jusqu'au sein de nos villes et campagnes environnantes.

Les rangs de ces jeunes manifestants sont, hélas, encore trop clairsemés. Mais la mobilisation de l’opinion mondiale, elle, sera cruciale ; mais elle aussi, hélas, n’est pas encore totalement acquise.

Seuls nos jeunes, parfaitement informés - il en est temps encore - de ce funeste destin dont ils seront inévitablement frappés, pourront peser pour alléger le poids de cette catastrophe annoncée.

Il est grand temps de bouger dans notre conscience collective.

14 février 2019

JUPPÉ : LA FIN D'UNE ÉPOQUE

TRIBUNE LIBRE

"JUPPÉ : LA FIN D'UNE ÉPOQUE"

par Jean-Michel BRETONNIER

juppe.jpgLa politique, si décriée, pourrait ne plus attirer "les meilleurs d’entre nous". Les poujadistes et démagogues auraient-ils enfin raison ?
 
On peut être "droit dans ses bottes" et très émotif. Il est même possible que les deux traits de caractère soient liés. Alain Juppé est longtemps passé pour une machine intellectuelle brillante, mais froide. Le Premier Ministre qu’il fut avait un peu de mal à penser qu’il pût se tromper. Y compris quand ses décisions sur les retraites et la sécurité sociale avaient provoqué la colère des syndicats, soutenus par l’opinion. Les Français et la classe politique lui firent payer cher ce grand tort d’avoir eu raison trop tôt.

Jusqu’à ce qu’il ressuscite d’entre les morts politiques et qu’il devienne l’archi-favori de la dernière présidentielle. Mais, considéré comme "trop dur" en 1995, il fut jugé "trop mou" par les sympathisants des Républicains lors de la primaire de la droite en 2016. Il faut dire qu’en vingt ans, la procrastination des gouvernements successifs avait créé une situation économique marquée par une faible croissance et de lourds déficits, et une situation sociale tendue par un chômage de masse. Avec, pour résultat, une crise politique et culturelle.

Pour Alain Juppé, abandonner Bordeaux est "un crève-cœur". Le lien affectif que lui refusèrent longtemps les Français, les Bordelais l’avaient noué. Il avait redonné un élan à cette ville et il avait, dit-il, "encore plein de projets". Parce qu’il arrive à ces politiques - qu’il est de bon ton aujourd'hui de haïr ou de mépriser - d’être des hommes ou des femmes de conviction et de tempérament. Quand ils sont du calibre d’Alain Juppé, leur action et leur style profitent de ce rare et précieux mélange entre enthousiasme et lucidité.

Alain Juppé quitte la politique en évoquant "un esprit public devenu délétère". Lui qui affectionnait Bordeaux, sa ville, pierre par pierre pour l'avoir transformée en profondeur, le saccage dont elle fait, semaines après semaines à l'occasion des manifestations des "gilets jaunes", l'a profondément blessé dans sa chair.

Il faut craindre que cette déliquescence du monde, accentuée plus vivement depuis peu de mois, qu'elle soit politique ou sociétale, ne finisse par dissuader "les meilleurs d’entre nous" de s’engager désormais dans l’action publique.

Et il n'y a pas qu'à Bordeaux que cette déliquescence générale pousse "les meilleurs" à ne plus se préoccuper désormais du bien public et laisser les "nouveaux prophètes du moment" à leurs jeux pour un avenir plus qu'incertain.

10 février 2019

LE CONFLIT, JUSQUE QUAND ?

"LE CONFLIT, JUSQUE QUAND ?"

violences.jpgLes Français se sont, maintenant et étrangement, habitués aux manifestations du samedi, d'une part aux violences elles-mêmes qu'elles génèrent bien malgré leurs organisateurs, mais aussi d'autre part aux outrances des porte-paroles des GJ (gilets jaunes).
 
Même si les GJ ne se confondent pas tous avec les "casseurs", force est de constater qu'ils ne renoncent pas pour autant à leurs sempiternels cortèges du samedi, bien qu’ils savent pertinemment que les autres "casseurs" seront inévitablement présents à leurs côtés et qu’ils casseront. Quoiqu'on en dise, faire perdurer une telle situation en pleine connaissance de ces inévitables déchaînements violents, c'est participer de fait à cette "casse".

Certes, les "derniers GJ", devenus aujourd'hui très clairsemés, sont plus acharnés que ne le furent leur prédécesseurs, lesquels étaient de surcroît autrement plus nombreux. Mais ce constat ne suffit pas à rassurer : si le soutien de l’opinion au mouvement a nettement régressé en raison de ses outrances, il reste à un niveau encore élevé sur ses motivations d'origine, malgré ses bégaiements, ses contradictions, ses divisions internes qui se multiplient - parfois "physiquement" - entre tendances opposées, et ce malgré les mesures déjà fort coûteuses en cours d'application, comme le "grand débat" qui entraîne déjà des centaines de milliers de contributions à travers tout le pays.

Si l'on cherche les raisons de cette apparente sympathie, on constate que sa persistance tient essentiellement aux racines réelles et profondes de ce mouvement, c'est-à-dire à une société où réside une population qui se sent négligée et oubliée : sa situation économique et sociale a, de façon incontestable, beaucoup stagné, voire peut-être apparemment diminué, depuis de nombreuses années, alors que le sentiment s'est parallèlement aussi développé que les plus "aisés" semblaient, eux, être "épargnés". Cependant, un examen attentif démontre que ceux-ci (les plus "aisés") contribuent aussi largement à l’effort fiscal exigé et à la redistribution sociale : en effet 10% de cette population paye maintenant l'IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques) à hauteur de 70% de la contribution nationale totale.

Mais, hélas, aucun parti politique, aucun syndicat, aucun candidat en passe de gouverner n’a pourtant pris à temps la mesure de ce sentiment de frustration des Français. C’est donc une colère impuissante, impuissante parce que celle-ci est et reste sans aucun débouché envisageable à très court terme, et tout débouché déterminant exigera de longs mois pour en cueillir les fruits.

La conséquence de cette attente, malgré les premiers signes perçus récemment, est que tout un pays s’installe dans un conflit qui perdure et dont nul n'en voit la fin.

Le drame est aussi qu’une large proportion de Français s’habitue à un certain simplisme des problèmes et s'imagine que ces problèmes peuvent être résolus comme par un coup de baguette magique.  La population s'habitue - et c'est aussi un autre drame - à l’outrance des slogans et, désormais, aux seuls rapports de force. Cette radicalisation ne peut profiter qu’à des formations qui réduisent la politique à des solutions miracles fondées sur des analyses bâclées et nourries de préjugés stériles.

Pourtant, parallèlement et curieusement, on apprend qu'un tout récent sondage de l'opinion (IFOP) révèle que si l’élection présidentielle avait lieu aujourd’hui, Marine Le Pen ne recueillerait que 44 % des suffrages exprimés au second tour (soit 10 points seulement de mieux qu'il y a deux ans), face à un Emmanuel Macron qui, lui, emporterait largement cette élection avec plus des 50% nécessaires.

Ceci révèle donc que le mouvement des GJ est devenu porté, face à l'opinion, surtout par les violences qui accompagnent ses cortèges hebdomadaires, violences qui terrorisent les populations et impactent les activités de toutes natures. Mais ce mouvement est largement moins porté de fait par son poids réel, c'est-dire ne représentant que moins de 1% de la totalité de la population française. Et ses divisions internes qui se lèvent d'un peu partout ne font que diminuer encore cette situation de faiblesse.

Dommage pour les GJ pionniers de ce mouvement au début bien sympathiques, qui manifestaient alors avec des revendications autrement plus réalistes et de simple bon sens. Mais les choses ont bien changé depuis.

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du MoDem du Gard

07 février 2019

LE VETO CONTRE UNE SUPER-INDUSTRIE FERROVIAIRE EUROPÉENNE

"LE VETO CONTRE UNE SUPER-INDUSTRIE

FERROVIAIRE EUROPÉENNE"

politique,mouvement démocrateLe veto de la Commission à la fusion d’Alstom et Siemens enterre  le projet de géant européen face à la concurrence chinoise.

Pouvait-on imaginer entendre un jour, il y a peu encore, Mme Marine Le Pen féliciter la Commission européenne ? C’est pourtant arrivé hier à l’annonce du veto opposé par la Commission à la Concurrence à la fusion des deux industriels européens du ferroviaire, le français Alstom et l’allemand Siemens.

Pour la Présidente du Rassemblement National, le savoir-faire français, en matière de TGV, ne sera donc pas "vendu" au voisin allemand. Quelle erreur de stratégie ! Ou plutôt quelle vision exclusivement électoraliste à l'approche du scrutin européen de Mai prochain pour glaner quelques voix sur le thème de la "défense du ferroviaire franco-français".

Même si Alstom a actuellement un carnet de commandes bien garni qui ne le met pas en danger immédiat, si l'Europe ferroviaire veut exister demain, elle doit voir au delà de ses propres frontières, avoir des ambitions mondialistes face à la concurrence gigantesque du groupe chinois CCCR, devenu - et de loin ! - le numéro un mondial avec, en catalogue, des TGV capables de rouler à 350 km/h (et plus encore), vendus 30% moins chers que ceux "made in EU". Et celui-ci a déjà posé de solides jalons dans plusieurs pays d'Europe, y compris en France. Il a même emporté récemment une ligne TGV en Allemagne que ni Siemens, ni Alstom n'ont pu concurrencer face aux chinois.

Les dirigeants d'Alstom ne se font d'ailleurs, dès aujourd'hui, aucune illusion : seul et isolé, et sans moyen de devenir un super-géant du ferroviaire, Alstom est voué à être confronté à de très grandes difficultés concurrentielles, même celle de disparaître à terme, face au monstre chinois aux potentiels si considérables, notamment ceux ("discrets") de l'État chinois lui-même. Et l’annonce de ce veto a aussi ravi, mais pour d’autres raisons purement commerciales, le canadien "Bombardier", présent chez nous, mais pas du tout pressé de voir naître un autre géant européen en plus de celui chinois et qui le concurrenceraient tous deux.

Du côté des deux gouvernements concernés, c’est au contraire haro sur la Commission européenne, en des termes fort peu diplomatiques. "Mauvaise décision", "mauvais coup à l’industrie européenne", "extravagant" : devant les députés, le Premier Ministre, Édouard Philippe, a lâché ses coups en accusant la Commission d’en rester à une vision de la concurrence "purement européenne" et de "fermer les yeux" sur la mondialisation qui a rebattu les cartes. Il n'a pas tort.

La Commission européenne, saluée lorsqu’elle mettait Google et Apple à l’amende pour les milliards soustraits au fisc européen, prend un visage moins sympathique lorsqu’elle applique la règle de la "concurrence libre et non faussée" gravée dans les traités par les États-membres. La fusion Alstom-Siemens créerait, dit-elle, un "quasi-monopole capable d’imposer ses conditions aux compagnies ferroviaires européennes avec un effet négatif sur les tarifs appliqués à leurs clients". La Commission pense, elle, aux consommateurs européens...., et la France, comme l’Allemagne, pensent toutes deux et surtout, à la survie de leurs industries menacées : deux logiques inconciliables.

La seule question qui, aujourd'hui, s'impose : comment empêcher l’arrivée, à très grande vitesse demain sur nos marchés, du concurrent chinois CCCR qui engloutira fatalement les trop modestes industries ferroviaires de notre - encore étroit - continent européen ?

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du MoDem du Gard

30 janvier 2019

LE SYMPTÔME Maxime NICOLLE

TRIBUNE LIBRE

"MAXIME NICOLLE, UN PARFAIT SYMPTÔME"

par Jean-Michel BRETONNIER

nicolle.jpgStar des réseaux sociaux, Mr Maxime Nicolle a fini par croire à sa propre gloire et à son importance. Au point de "menacer" de quitter le pays, si…  

Maxime Nicolle est l'un des porte-paroles des "Gilets Jaunes", version complotiste et populiste.

Dans une vidéo postée sur FaceBook, Maxime Nicolle pose un ultimatum au Président de la République : si, dans les quinze jours qui suivent, celui-ci n’a pas augmenté le pouvoir d’achat d’à peu près tous les français, Maxime Nicolle quittera la France, et se battra jusqu’à ce qu’il en crève lui-même !

Le pays se remettrait certainement assez vite de l’auto-expatriation de Mr Nicolle.

Mais si sa déclaration est intéressante, c’est qu’elle fait de son auteur un parfait symptôme de la maladie qui nous affecte : d’autres que lui, et pas seulement chez les "GJ", considèrent qu’on peut régler le problème du pouvoir d’achat en deux coups de cuillère à pot. Et puisque c’est si facile, et si le Président ne le fait pas, c’est qu’il ne le veut pas. Et s’il ne le veut pas, c’est parce qu’il est le Président des riches, ou parce que l’Union Européenne l’en empêche.

Devant tant de cruauté gratuite ou de honteuse capitulation, comment ne pas être en colère ? C’est justement l’état quasi permanent de M. Nicolle, et de tant d’autres de ses congénères GJ.

C’est le carburant principal de la viralité sur les réseaux sociaux : l’indignation de ce porte-parole est offerte à ses milliers d’"amis" sur FaceBook qui, eux-mêmes, la partagent largement à leur tour.

La plateforme FaceBook a changé récemment son algorithme : plus d’amis, plus de groupes, moins de marques et moins de médias. Ses utilisateurs sont donc désormais enfermés dans les mêmes réseaux, qui pensent de la même manière. Un effet de répétition qui conforte chacun dans ses certitudes et crée des sortes de fraternités, avec leur solidarité et leur sectarisme.

Isolés dans leur étroite communauté, ils ne fraient plus, même de loin, avec des gens qui ne pensent pas comme eux : Ils se condamnent à ressasser ensemble la même colère impuissante.

Mr Nicolle va donc quitter la France ? Bon débarras et bonne route à lui dans son nouvel exil.

19 janvier 2019

LE COMMENCEMENT....

"LE COMMENCEMENT…."
politique,mouvement démocrate,débats de sociétéLe mouvement des "gilets jaunes" (GJ) n’arrive pas à conclure : tout simplement parce qu’il ne se résout pas à entrer dans le jeu politique classique, et représentatif.

Ce mouvement continue de s’effilocher, malgré la persistance d'un noyau "dur" et résistant. Beaucoup de GJ ont abandonné, fatigués par la répétition des mobilisations, déçus par les bisbilles internes, lassés par les batailles d’ego de leurs porte-paroles, partiellement satisfaits par les concessions présidentielles, ou attendant les résultats du grand débat. Mais le mouvement perdure, comme si les derniers GJ craignaient qu’en quittant la scène de l’actualité ils ne redeviennent invisibles, et pour longtemps.

Cette crise sociale et politique reste toujours aussi énigmatique. Elle le fut dans son déclenchement "inattendu", puis dans son fonctionnement, lui, "inorganisé", et enfin dans ses revendications, elles, "désordonnées". Cette crise l’est maintenant dans cette façon de décliner sans vouloir mourir, dans cette incapacité à conclure. Ce n’est pas une bonne nouvelle, ni pour les GP, ni pour le pouvoir, ni pour le pays. Cette impossibilité à sortir de la crise est un signe d’impuissance collective.

Le chef de l’État et le gouvernement ont su faire retomber quelque peu la tension et empêcher le blocage du pays. Mais ils n’ont pas rassuré les catégories les plus inquiètes. Les partis politiques ont vécu le mouvement comme une "divine surprise". Pour les modérés, c’était un coup porté à un Président qui les avait laminés. Pour les radicaux, c’était l’espoir (enfin pour eux !) de renverser le pouvoir. Si tous ont soufflé sur les braises, aucun d’eux n’est apparu comme porteur d’espoir pour les GJ : ils tournent désormais en rond.

Les acteurs de ce mouvement, en ne concluant pas, démontrent qu’ils ne savent pas comment transformer une longue mobilisation sociale en action politique.

Plusieurs certitudes sont aujourd'hui évidentes : • le Président Macron ne démissionnera pas • l’Assemblée Nationale ne sera pas dissoute • la démocratie représentative ne disparaîtra pas. Aucune des conditions nécessaires pour quelqu'une ou autre de ces éventualités n'est remplie pour répondre aux attentes des uns ou des autres. Même nos textes législatifs ne sont pas prêts d'y faire face sans retomber dans les mêmes pièges dénoncés aujourd'hui : il faut œuvrer d'abord, et avec profonde réflexion concertée, avant d'agir.

Pour obtenir légalement d’autres résultats, les GJ vont donc devoir faire de la Politique, celle qui s'écrit avec un "P" majuscule comme il se doit. Car, à ce jour, on n’a rien inventé de mieux pour que ça change. Le débat ne fait donc que commencer. Et il ne le sera pas qu'avec les maires : tous seront inévitablement concernés.

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du LoDem du Gard

16 janvier 2019

L'ÉCHANGE....

"L'ÉCHANGE..."

debat.jpgHier, ce 15 Janvier 2019, le "grand débat" souhaité par le Président de la République a commencé, en Normandie, par une longue séance entre le chef de l’État lui-même et des centaines d’élus locaux.
 
De l’air, enfin !

On avait oublié, depuis deux mois, que les nombreux problèmes que ne peut manquer de connaître toute société  pouvaient être exposés avec conviction, précision et pondération.

On croyait, depuis deux mois encore, le pays menacé par la misère, voire la famine, façon Victor Hugo "Les Misérables". On pensait aussi la démocratie confisquée par une oligarchie cosmopolite. On imaginait enfin le pays au bord de l’insurrection, dernier recours d’un peuple qu’on ne voulait pas écouter.

Or, hier, il  nous a été permis d’assister à une rencontre entre le Président de la République et plus de 600 élus locaux de Normandie, en guise de lancement de ce "grand débat". On découvrait des hommes et des femmes connaissant par cœur leur commune et ses habitants, maîtrisant les dossiers, sévères parfois dans leurs critiques, mais modérés dans leur jugement, engagés et capables de distance et, parfois même, d’humour. Grâce à eux, la France cessait d’être un enfer fantasmé pour redevenir un pays vivant, aux prises avec des difficultés, mais décidé à les régler collectivement.

Ces maires, bien placés pour connaître les revendications des "gilets jaunes" - et souvent pour les partager - sont aussi apparus comme l’exact contraire de ces "porte-parole auto-désignés" de ce mouvement : ces maires, eux, ne déblatèrent pas, par rapport aux autres avachis dans leur sofa, s'exprimant d’un ton faussement dégagé mais fréquemment provocateur, et l'œil toujours rivé sur les connexions pendant d’interminables et délirants "Facebook live" ou autres plateaux médiatiques. Les maires et ces élus, eux, ne s’arrangent pas avec la vérité : ils affrontent le monde réel, pas celui de romans anciens ré-exhibés d'imaginations délirantes.

Pour un débat politique et citoyen, c’était un bon début. Mais, ne nous trompons pas, ce très riche échange n'est aussi qu'une première : il faudra garder le même contact emprunt de vérité.

Le débat doit se prolonger un peu partout en France pendant deux mois. Il ne faut pas qu'il se rompe et perde cette qualité d'échanges. Sinon, gare aux dégâts !

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du MoDem du Gard

13 janvier 2019

NI ÉLECTION, NI RÉFÉRENDUM....

TRIBUNE LIBRE

"NI ÉLECTION, NI RÉFÉRENDUM"...

par Hervé FAVRE

débat.jpgLe succès du "grand débat national" lancé par Emmanuel Macron dépendra de la participation, ou de l’abstention !
 
Le Président, comme il l’avait annoncé, a pris sa plume pour s’adresser aux Français et leur proposer une sortie de crise par le haut, afin écrit-il de "transformer avec vous les colères en solutions". Annoncé le 10 décembre, au lendemain de la plus violente des manifestations parisiennes des gilets jaunes, le "grand débat national" est désormais officiellement ouvert et se prolongera jusqu’au 15 mars.

Avant d’en décliner les principaux thèmes, le Président rappelle aux Français qu’ils ont la chance de vivre dans une démocratie où tout le monde a accès à l’éducation à la santé, à la justice, "indépendamment de la situation et de la fortune", une démocratie où "chaque citoyen a le droit de choisir celles et ceux qui porteront sa voix" et donc de les révoquer à l’élection suivante s’ils n’ont pas rempli leur engagement !

Bref, le contraire de la dictature dans laquelle certains gilets jaunes sont persuadés de vivre, à force d’entendre les discours des partis extrémistes qui les soutiennent dans le seul but de jouer la revanche de la présidentielle avant 2022 !

Refusant "la pression et l’insulte", à l’égard des responsables politiques, comme des journalistes, aujourd’hui de plus en plus souvent pris pour cibles, Emmanuel Macron fixe ses règles du jeu. "Pas de questions interdites" mais pas non plus de demi-tour sur des décisions prises depuis son élection, comme la suppression de l’impôt sur la fortune dont la gauche réclame le retour, au nom de la justice fiscale.

En revanche, la question d’un recours plus fréquent au référendum est bien sur la table ainsi que celle de son initiative citoyenne. Comme le rappelle Emmanuel Macron ce "grand débat" n’est "ni une élection, ni un référendum". Mais, pour juger de sa réussite ou pas, on retiendra d’abord la participation, ou l’abstention !

Comme dit la chanson : "Je vous écris une lettre que vous lirez peut-être…"