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23 février 2019

VOUS SEREZ TOUS MORTS EN 2050, PAS NOUS

TRIBUNE LIBRE

"VOUS SEREZ TOUS MORTS EN 2050, PAS NOUS"

par Jean-Michel BRETONNIER

cata.climat.jpgCertains jeunes, même s'ils sont encore trop rares, savent bien que, si rien ne change, ils seront contemporains de la catastrophe climatique. Ce n’est plus du tout, pour eux, ni une hypothétique, ni une lointaine menace.

En Suède, en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Suisse, au Japon, des jeunes sèchent les cours et manifestent contre le dérèglement climatique. Le mouvement doit s’étendre aux États-Unis, à l’Australie, à l’Ouganda. Vendredi, la jeune passionaria du climat, Greta Thunberg, qui lança ce mouvement d'alerte, était en France pour la manifestation parisienne.

Celle-ci a été reçue par le chef de l’État. Les adolescents et adolescentes, ou ces jeunes adultes, reprochent aujourd'hui aux gouvernements leur inaction. Mais pas à eux seulement.

Les plus âgés en prennent pour leur grade. "Vous serez morts en 2050, pas nous". Difficile d’être plus clair. Avec l’impatiente autorité de la jeunesse, ils reprochent à leurs aînés de laisser se dégrader une situation climatique pour la (mauvaise) raison qu’ils n’en souffriront pas eux-mêmes.

Autrement dit, les parents et grands-parents d’aujourd’hui seraient indifférents à l’état du monde qu’ils laisseront à leurs enfants et petits-enfants. Un jugement qu’on peut considérer péremptoire. Mais pour qui est convaincu de la catastrophe à venir, si l’on ne fait rien, l’inaction est plus qu’une faute : c’est un crime.

C’est la première fois, depuis sa naissance, que l’humanité met ainsi en péril son existence par sa propre activité. Elle y pense..., et puis elle oublie aussitôt ! C’est si loin encore, et c’est si vertigineux de devoir tout changer, ou presque, pour éviter une catastrophe qui n’est encore qu’une menace, quoique bien réelle.

La jeune génération, elle, sait bien qu’elle sera contemporaine de cet effondrement si les températures continuent de s’élever et la biodiversité de se réduire. Il faut que l’arme se rapproche de sa propre tempe, et de très près, pour que la peur déclenche, enfin, et réveille une réelle prise de conscience.

Et encore, pas chez tous en France, quoique celle-ci soit réellement menacée à terme prévisible dans ses contours actuels et ce jusqu'au sein de nos villes et campagnes environnantes.

Les rangs de ces jeunes manifestants sont, hélas, encore trop clairsemés. Mais la mobilisation de l’opinion mondiale, elle, sera cruciale ; mais elle aussi, hélas, n’est pas encore totalement acquise.

Seuls nos jeunes, parfaitement informés - il en est temps encore - de ce funeste destin dont ils seront inévitablement frappés, pourront peser pour alléger le poids de cette catastrophe annoncée.

Il est grand temps de bouger dans notre conscience collective.

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