19 janvier 2019
LE COMMENCEMENT....
"LE COMMENCEMENT…."
Le mouvement des "gilets jaunes" (GJ) n’arrive pas à conclure : tout simplement parce qu’il ne se résout pas à entrer dans le jeu politique classique, et représentatif.
Ce mouvement continue de s’effilocher, malgré la persistance d'un noyau "dur" et résistant. Beaucoup de GJ ont abandonné, fatigués par la répétition des mobilisations, déçus par les bisbilles internes, lassés par les batailles d’ego de leurs porte-paroles, partiellement satisfaits par les concessions présidentielles, ou attendant les résultats du grand débat. Mais le mouvement perdure, comme si les derniers GJ craignaient qu’en quittant la scène de l’actualité ils ne redeviennent invisibles, et pour longtemps.
Cette crise sociale et politique reste toujours aussi énigmatique. Elle le fut dans son déclenchement "inattendu", puis dans son fonctionnement, lui, "inorganisé", et enfin dans ses revendications, elles, "désordonnées". Cette crise l’est maintenant dans cette façon de décliner sans vouloir mourir, dans cette incapacité à conclure. Ce n’est pas une bonne nouvelle, ni pour les GP, ni pour le pouvoir, ni pour le pays. Cette impossibilité à sortir de la crise est un signe d’impuissance collective.
Le chef de l’État et le gouvernement ont su faire retomber quelque peu la tension et empêcher le blocage du pays. Mais ils n’ont pas rassuré les catégories les plus inquiètes. Les partis politiques ont vécu le mouvement comme une "divine surprise". Pour les modérés, c’était un coup porté à un Président qui les avait laminés. Pour les radicaux, c’était l’espoir (enfin pour eux !) de renverser le pouvoir. Si tous ont soufflé sur les braises, aucun d’eux n’est apparu comme porteur d’espoir pour les GJ : ils tournent désormais en rond.
Les acteurs de ce mouvement, en ne concluant pas, démontrent qu’ils ne savent pas comment transformer une longue mobilisation sociale en action politique.
Plusieurs certitudes sont aujourd'hui évidentes : • le Président Macron ne démissionnera pas • l’Assemblée Nationale ne sera pas dissoute • la démocratie représentative ne disparaîtra pas. Aucune des conditions nécessaires pour quelqu'une ou autre de ces éventualités n'est remplie pour répondre aux attentes des uns ou des autres. Même nos textes législatifs ne sont pas prêts d'y faire face sans retomber dans les mêmes pièges dénoncés aujourd'hui : il faut œuvrer d'abord, et avec profonde réflexion concertée, avant d'agir.
Pour obtenir légalement d’autres résultats, les GJ vont donc devoir faire de la Politique, celle qui s'écrit avec un "P" majuscule comme il se doit. Car, à ce jour, on n’a rien inventé de mieux pour que ça change. Le débat ne fait donc que commencer. Et il ne le sera pas qu'avec les maires : tous seront inévitablement concernés.
François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du LoDem du Gard
23:47 Publié dans TRIBUNE LIBRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, mouvement démocrate, débats de société
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