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30 janvier 2019

LE SYMPTÔME Maxime NICOLLE

TRIBUNE LIBRE

"MAXIME NICOLLE, UN PARFAIT SYMPTÔME"

par Jean-Michel BRETONNIER

nicolle.jpgStar des réseaux sociaux, Mr Maxime Nicolle a fini par croire à sa propre gloire et à son importance. Au point de "menacer" de quitter le pays, si…  

Maxime Nicolle est l'un des porte-paroles des "Gilets Jaunes", version complotiste et populiste.

Dans une vidéo postée sur FaceBook, Maxime Nicolle pose un ultimatum au Président de la République : si, dans les quinze jours qui suivent, celui-ci n’a pas augmenté le pouvoir d’achat d’à peu près tous les français, Maxime Nicolle quittera la France, et se battra jusqu’à ce qu’il en crève lui-même !

Le pays se remettrait certainement assez vite de l’auto-expatriation de Mr Nicolle.

Mais si sa déclaration est intéressante, c’est qu’elle fait de son auteur un parfait symptôme de la maladie qui nous affecte : d’autres que lui, et pas seulement chez les "GJ", considèrent qu’on peut régler le problème du pouvoir d’achat en deux coups de cuillère à pot. Et puisque c’est si facile, et si le Président ne le fait pas, c’est qu’il ne le veut pas. Et s’il ne le veut pas, c’est parce qu’il est le Président des riches, ou parce que l’Union Européenne l’en empêche.

Devant tant de cruauté gratuite ou de honteuse capitulation, comment ne pas être en colère ? C’est justement l’état quasi permanent de M. Nicolle, et de tant d’autres de ses congénères GJ.

C’est le carburant principal de la viralité sur les réseaux sociaux : l’indignation de ce porte-parole est offerte à ses milliers d’"amis" sur FaceBook qui, eux-mêmes, la partagent largement à leur tour.

La plateforme FaceBook a changé récemment son algorithme : plus d’amis, plus de groupes, moins de marques et moins de médias. Ses utilisateurs sont donc désormais enfermés dans les mêmes réseaux, qui pensent de la même manière. Un effet de répétition qui conforte chacun dans ses certitudes et crée des sortes de fraternités, avec leur solidarité et leur sectarisme.

Isolés dans leur étroite communauté, ils ne fraient plus, même de loin, avec des gens qui ne pensent pas comme eux : Ils se condamnent à ressasser ensemble la même colère impuissante.

Mr Nicolle va donc quitter la France ? Bon débarras et bonne route à lui dans son nouvel exil.

19 janvier 2019

LE COMMENCEMENT....

"LE COMMENCEMENT…."
politique,mouvement démocrate,débats de sociétéLe mouvement des "gilets jaunes" (GJ) n’arrive pas à conclure : tout simplement parce qu’il ne se résout pas à entrer dans le jeu politique classique, et représentatif.

Ce mouvement continue de s’effilocher, malgré la persistance d'un noyau "dur" et résistant. Beaucoup de GJ ont abandonné, fatigués par la répétition des mobilisations, déçus par les bisbilles internes, lassés par les batailles d’ego de leurs porte-paroles, partiellement satisfaits par les concessions présidentielles, ou attendant les résultats du grand débat. Mais le mouvement perdure, comme si les derniers GJ craignaient qu’en quittant la scène de l’actualité ils ne redeviennent invisibles, et pour longtemps.

Cette crise sociale et politique reste toujours aussi énigmatique. Elle le fut dans son déclenchement "inattendu", puis dans son fonctionnement, lui, "inorganisé", et enfin dans ses revendications, elles, "désordonnées". Cette crise l’est maintenant dans cette façon de décliner sans vouloir mourir, dans cette incapacité à conclure. Ce n’est pas une bonne nouvelle, ni pour les GP, ni pour le pouvoir, ni pour le pays. Cette impossibilité à sortir de la crise est un signe d’impuissance collective.

Le chef de l’État et le gouvernement ont su faire retomber quelque peu la tension et empêcher le blocage du pays. Mais ils n’ont pas rassuré les catégories les plus inquiètes. Les partis politiques ont vécu le mouvement comme une "divine surprise". Pour les modérés, c’était un coup porté à un Président qui les avait laminés. Pour les radicaux, c’était l’espoir (enfin pour eux !) de renverser le pouvoir. Si tous ont soufflé sur les braises, aucun d’eux n’est apparu comme porteur d’espoir pour les GJ : ils tournent désormais en rond.

Les acteurs de ce mouvement, en ne concluant pas, démontrent qu’ils ne savent pas comment transformer une longue mobilisation sociale en action politique.

Plusieurs certitudes sont aujourd'hui évidentes : • le Président Macron ne démissionnera pas • l’Assemblée Nationale ne sera pas dissoute • la démocratie représentative ne disparaîtra pas. Aucune des conditions nécessaires pour quelqu'une ou autre de ces éventualités n'est remplie pour répondre aux attentes des uns ou des autres. Même nos textes législatifs ne sont pas prêts d'y faire face sans retomber dans les mêmes pièges dénoncés aujourd'hui : il faut œuvrer d'abord, et avec profonde réflexion concertée, avant d'agir.

Pour obtenir légalement d’autres résultats, les GJ vont donc devoir faire de la Politique, celle qui s'écrit avec un "P" majuscule comme il se doit. Car, à ce jour, on n’a rien inventé de mieux pour que ça change. Le débat ne fait donc que commencer. Et il ne le sera pas qu'avec les maires : tous seront inévitablement concernés.

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du LoDem du Gard

16 janvier 2019

L'ÉCHANGE....

"L'ÉCHANGE..."

debat.jpgHier, ce 15 Janvier 2019, le "grand débat" souhaité par le Président de la République a commencé, en Normandie, par une longue séance entre le chef de l’État lui-même et des centaines d’élus locaux.
 
De l’air, enfin !

On avait oublié, depuis deux mois, que les nombreux problèmes que ne peut manquer de connaître toute société  pouvaient être exposés avec conviction, précision et pondération.

On croyait, depuis deux mois encore, le pays menacé par la misère, voire la famine, façon Victor Hugo "Les Misérables". On pensait aussi la démocratie confisquée par une oligarchie cosmopolite. On imaginait enfin le pays au bord de l’insurrection, dernier recours d’un peuple qu’on ne voulait pas écouter.

Or, hier, il  nous a été permis d’assister à une rencontre entre le Président de la République et plus de 600 élus locaux de Normandie, en guise de lancement de ce "grand débat". On découvrait des hommes et des femmes connaissant par cœur leur commune et ses habitants, maîtrisant les dossiers, sévères parfois dans leurs critiques, mais modérés dans leur jugement, engagés et capables de distance et, parfois même, d’humour. Grâce à eux, la France cessait d’être un enfer fantasmé pour redevenir un pays vivant, aux prises avec des difficultés, mais décidé à les régler collectivement.

Ces maires, bien placés pour connaître les revendications des "gilets jaunes" - et souvent pour les partager - sont aussi apparus comme l’exact contraire de ces "porte-parole auto-désignés" de ce mouvement : ces maires, eux, ne déblatèrent pas, par rapport aux autres avachis dans leur sofa, s'exprimant d’un ton faussement dégagé mais fréquemment provocateur, et l'œil toujours rivé sur les connexions pendant d’interminables et délirants "Facebook live" ou autres plateaux médiatiques. Les maires et ces élus, eux, ne s’arrangent pas avec la vérité : ils affrontent le monde réel, pas celui de romans anciens ré-exhibés d'imaginations délirantes.

Pour un débat politique et citoyen, c’était un bon début. Mais, ne nous trompons pas, ce très riche échange n'est aussi qu'une première : il faudra garder le même contact emprunt de vérité.

Le débat doit se prolonger un peu partout en France pendant deux mois. Il ne faut pas qu'il se rompe et perde cette qualité d'échanges. Sinon, gare aux dégâts !

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du MoDem du Gard

13 janvier 2019

NI ÉLECTION, NI RÉFÉRENDUM....

TRIBUNE LIBRE

"NI ÉLECTION, NI RÉFÉRENDUM"...

par Hervé FAVRE

débat.jpgLe succès du "grand débat national" lancé par Emmanuel Macron dépendra de la participation, ou de l’abstention !
 
Le Président, comme il l’avait annoncé, a pris sa plume pour s’adresser aux Français et leur proposer une sortie de crise par le haut, afin écrit-il de "transformer avec vous les colères en solutions". Annoncé le 10 décembre, au lendemain de la plus violente des manifestations parisiennes des gilets jaunes, le "grand débat national" est désormais officiellement ouvert et se prolongera jusqu’au 15 mars.

Avant d’en décliner les principaux thèmes, le Président rappelle aux Français qu’ils ont la chance de vivre dans une démocratie où tout le monde a accès à l’éducation à la santé, à la justice, "indépendamment de la situation et de la fortune", une démocratie où "chaque citoyen a le droit de choisir celles et ceux qui porteront sa voix" et donc de les révoquer à l’élection suivante s’ils n’ont pas rempli leur engagement !

Bref, le contraire de la dictature dans laquelle certains gilets jaunes sont persuadés de vivre, à force d’entendre les discours des partis extrémistes qui les soutiennent dans le seul but de jouer la revanche de la présidentielle avant 2022 !

Refusant "la pression et l’insulte", à l’égard des responsables politiques, comme des journalistes, aujourd’hui de plus en plus souvent pris pour cibles, Emmanuel Macron fixe ses règles du jeu. "Pas de questions interdites" mais pas non plus de demi-tour sur des décisions prises depuis son élection, comme la suppression de l’impôt sur la fortune dont la gauche réclame le retour, au nom de la justice fiscale.

En revanche, la question d’un recours plus fréquent au référendum est bien sur la table ainsi que celle de son initiative citoyenne. Comme le rappelle Emmanuel Macron ce "grand débat" n’est "ni une élection, ni un référendum". Mais, pour juger de sa réussite ou pas, on retiendra d’abord la participation, ou l’abstention !

Comme dit la chanson : "Je vous écris une lettre que vous lirez peut-être…"