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18 décembre 2018

LE GRAND DÉBAT

"LE GRAND DÉBAT"

débat.jpgLes conditions d’organisation du "grand débat" national restent très floues, tout comme les sujets qui seront mis sur la table.
 
Emmanuel Macron a annulé le déplacement qu’il devait faire à Biarritz pour préparer le futur G7, alors qu'il lui revenait de le présider à son tour. Il s'était aussi promis d'assister à la cérémonie d'investiture de la nouvelle Présidente de la Lettonie (d'origine française) : il a demandé à Nicolas Sarkozy de le représenter…. lequel n'a apparemment pas refusé cet honneur.

Le Président a donc décidé de rester à l’Élysée pour préparer, avec le gouvernement, le "grand débat" promis en réponse au mouvement des gilets jaunes.

Peut-être devra-t-il aussi remettre un peu d'ordre dans le fonctionnement actuel de l'état, certaines communications - initiées probablement par Bercy - croisant aussitôt leur propre annulation à quelques heures d'intervalle, nouvelles et démentis volant actuellement en escadrilles dans le ciel des médias. Mais peut-être est-ce là une bonne nouvelle que le "politique" reprenne - enfin ! - ses droits face à la technocratie des quais de Seine ? Je le réclamais moi-même il y a peu dans un récent billet.

Il y a donc effectivement urgence car le flou le plus complet règne sur une initiative censée être ouverte depuis le 15 décembre et pour trois mois. Où ? Quand ? Comment ? Avec qui ? Et pour quoi faire ? Autant d’interrogations encore sans réponse précise se questionnait récemment l'un de mes confrères dans la presse.

Il y a d'autre part - et déjà ! - un conflit latent entre, d'une part, la "Commission Nationale du Débat Public", autorité administrative indépendante présidée par Mme Chantal Jouanno et en charge de son organisation et, d'autre part, l’Élysée soupçonné, à tort ou à raison, de vouloir garder la main. L’ancienne Ministre de l’Écologie de Nicolas Sarkozy n’était d’ailleurs pas conviée hier soir à la réunion préparatoire autour d’Emmanuel Macron. Curieux présage.

Comme l’a révélé une antenne radio, la Commission, sous la plume de Mme Jouanno, s'est ouverte par écrit au Premier Ministre pour le prévenir qu’elle "veillera à ce que les réunions du grand débat ne soient en aucun cas des meetings politiques ni pour le gouvernement, ni pour la majorité". Fermez le ban !

Mais qu’en sera-t-il si les gilets jaunes se présentent sous leurs propres couleurs fluo aux élections européennes comme cela se chuchote déjà ?

Du côté de l’exécutif, on espère "canaliser la contestation" en lui donnant un cadre institutionnel autour de quatre thèmes : • transition écologique • fiscalité • organisation de l’État • démocratie et citoyenneté, ce dernier volet un peu fourre-tout qui pourra aussi, éventuellement, accueillir la question de l’immigration comme suggéré initialement par le Président.

Il ne reste qu'à vérifier que tout ce charivari se déroulera dans une sérénité retrouvée et hors les outrances "couleur fluo" de ces dernières semaines. On peut le souhaiter.

François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du MoDem du Gard

14 décembre 2018

DU MAILLON FORT AU MAILLON FAIBLE....

TRIBUNE LIBRE

"MACRON, DU MAILLON FORT AU MAILLON FAIBLE"

par Hervé Favre

mouvement démocrate,politiqueComme ses prédécesseurs, le président français a dû suspendre  la marche vers l’équilibre budgétaire déjà atteint par treize pays : il a dû consentir à marginaliser la France du code de bonne conduite budgétaire communautaire.

"Dans les moments de crise, le chiffrage est secondaire"… Cette leçon, tirée mardi soir par Emmanuel Macron devant les parlementaires de la majorité, marque un vrai tournant dans le quinquennat. Notre jeune Président, accueilli en sauveur sur la scène européenne avec en gage de sa crédibilité la promesse de remettre les comptes du pays à l’équilibre, renoue avec une tradition bien française : elle consiste à s’affranchir de la discipline budgétaire européenne à la première occasion.

Déjà, en 2008, face à la crise financière venue des États-Unis, Nicolas Sarkozy avait ouvert les vannes budgétaires avec certaines bonnes raisons. Le déficit devait culminer en 2009 à 7,9 % du PIB, mais le sauvetage du secteur bancaire et de nos constructeurs automobiles était à ce prix.

En novembre 2015, après les attaques terroristes à Paris, François Hollande enterrait à son tour son objectif de ramener à 3% en 2017 notre déficit. Mais le "pacte de sécurité" passera devant le "pacte budgétaire" avec, à la clef, 5.000 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes, ce que personne, à part les casseurs, ne regrette aujourd’hui.

À son tour encore, Emmanuel Macron suspend la marche vers l’équilibre souhaité, mais pour une raison nettement moins recevable par nos partenaires européens, dont treize (sur vingt-huit) sont en excédent, à commencer par l’Allemagne. Il s’agit cette fois de répondre aux revendications d’un mouvement social d’un nouveau genre, qu’on qualifiera lui aussi "d’exception française", même s’il déborde un peu en Belgique.

Certains diront que la paix sociale vaut bien un dépassement des 3%. Mais il sera difficile désormais au Président français de tenir le rôle de réformateur en chef de la zone euro qu’il ambitionnait au départ. En témoigne la timide amorce d’un budget de la zone euro lancée cette semaine par le Conseil européen à Bruxelles, loin, très loin même des ambitions françaises du départ.

08 décembre 2018

LE PÉRILLEUX MESSAGE PRÉSIDENTIEL....

LE PÉRILLEUX MESSAGE PRÉSIDENTIEL

macron.jpgL’intervention prochaine annoncée du Président Macron sera décisive pour la suite  de son quinquennat. Il devra, en effet, montrer qu’il peut rassurer et réformer.

Sans être de tout repos, la journée de ce samedi 8 Décembre fut moins violente à Paris que les deux précédents samedis. Le Président de la République attendait ce moment pour, enfin, parler.

Qu’on le soutienne ou pas, on ne peut que lui souhaiter bon courage, tant il lui sera difficile de solder le mouvement, de rassurer l’opinion et de maintenir sa mission réformatrice tout en préparant les prochains rendez-vous électoraux.

D’autant qu’il aura cristallisé toute la détestation et la hargne qui se sont exprimées. Il va lui falloir s’adresser à une opinion dont la part la plus contestataire ne veut même pas l’entendre. Or, ce qu’il aura à dire nécessitera l’attention la plus vive. Parce que la crise qu’on traverse est aiguë et qu’il faut des gestes forts pour en sortir. Et parce que les raisons profondes du malaise exigent des explications qui ne peuvent être réduites à quelques formules.

La majorité des Français attend du Président qu’il prouve, par des décisions concrètes et d’application immédiate, qu’il a compris le désarroi de ceux qui travaillent et ne s’en sortent pas. Ce qui ne sera déjà pas facile mais de surcroît déjà insuffisant.

Les causes de cette révolte ne se réduisent pas à une insuffisance de revenus. La mondialisation et la numérisation de l’économie tuent des métiers et en créent d’autres, elles affaiblissent les classes moyennes, elles précarisent leurs enfants, elles cassent l’ascenseur social quand, au contraire, elles réussissent à d’autres, mieux formés, plus urbains, plus mobiles.

Or, le Président Macron est perçu comme le Président de ces seconds.

Pour devenir le Président de tous les Français, il doit améliorer le sort des perdants de la mondialisation et les protéger comme il l’avait promis. Il doit aussi expliquer ce grand bouleversement du monde et donner des assurances sur la capacité du pays à l’affronter. Et parier sur la capacité des Français à résister à la tentation démagogique.

Dure et périlleuse mission que ce message à faire passer.

François VAN DE VILLE

Secrétaire Général du MoDem du GARD

01 décembre 2018

L'ARGUMENT DE LA COHÉRENCE : SES LIMITES....

TRIBUNE LIBRE

 
mouvement démocrate,politiqueNous sommes dans une impasse, et elle est violente.
 
La responsabilité du chef de l’État est d’en sortir le pays. Même s’il est très seul. 

On finit toujours par tuer les porteurs de mauvaises nouvelles, en espérant qu’elles disparaîtront avec lui. On reproche ainsi aux chaînes d’information en continu de montrer complaisamment les scènes de vandalisme, et ainsi de les encourager, comme si l’humanité avait attendu la création de BFM TV pour se livrer à la violence, l’une de ses constantes passions. Il est, au contraire, utile de donner à voir les débordements d’un conflit, afin que les citoyens et les dirigeants regardent en face chacune de ses réalités.

L’écrasante majorité des Gilets Jaunes ne voulait pas qu’on attaque des policiers, ni qu’on souille l’Arc de Triomphe, ni qu’on incendie des voitures, ni qu'on pille des magasins ou qu'on incendie des résidences privées.
 
Mais chacun savait pertinemment que le risque de voir se répéter les actes de violence de samedi dernier était maximal. Ce danger n’a pas dissuadé pour autant les Gilets Jaunes de manifester de nouveau au cœur de Paris ; il n’a pas empêché un ancien Président de la République - François Hollande - d’encourager le mouvement ; il n’a pas conduit davantage les dirigeants de l’opposition à choisir la voie de la responsabilité et de la dignité.
 
Une classe politique qui attise les braises pour précipiter l’alternance ou l’avènement d'un "grand soir" inespéré, et des Gilets Jaunes qui ne parviennent pas à sortir d’une colère sincère pour enfin faire de la politique, comme il se doit en démocratie : le Président de la République est le seul capable de sortir le pays de cette impasse. Et c’est son rôle.
 
Or, sa dernière intervention sur la transition énergétique n’a fait que radicaliser le mouvement : il ne peut opposer éternellement sa cohérence face à une révolte, ni la raison face aux passions.
 
Il faut qu’il fasse, lui aussi, de la politique, en prenant une initiative forte. Or il ne s’est pas adressé une seule fois aux Français, directement, les yeux dans les yeux, depuis le début du mouvement.
 
Ceci est étonnant. Est-ce une stratégie ? N'a-t-on pas atteint ses limites ? L'avenir nous le dira bientôt.