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14 décembre 2018

DU MAILLON FORT AU MAILLON FAIBLE....

TRIBUNE LIBRE

"MACRON, DU MAILLON FORT AU MAILLON FAIBLE"

par Hervé Favre

mouvement démocrate,politiqueComme ses prédécesseurs, le président français a dû suspendre  la marche vers l’équilibre budgétaire déjà atteint par treize pays : il a dû consentir à marginaliser la France du code de bonne conduite budgétaire communautaire.

"Dans les moments de crise, le chiffrage est secondaire"… Cette leçon, tirée mardi soir par Emmanuel Macron devant les parlementaires de la majorité, marque un vrai tournant dans le quinquennat. Notre jeune Président, accueilli en sauveur sur la scène européenne avec en gage de sa crédibilité la promesse de remettre les comptes du pays à l’équilibre, renoue avec une tradition bien française : elle consiste à s’affranchir de la discipline budgétaire européenne à la première occasion.

Déjà, en 2008, face à la crise financière venue des États-Unis, Nicolas Sarkozy avait ouvert les vannes budgétaires avec certaines bonnes raisons. Le déficit devait culminer en 2009 à 7,9 % du PIB, mais le sauvetage du secteur bancaire et de nos constructeurs automobiles était à ce prix.

En novembre 2015, après les attaques terroristes à Paris, François Hollande enterrait à son tour son objectif de ramener à 3% en 2017 notre déficit. Mais le "pacte de sécurité" passera devant le "pacte budgétaire" avec, à la clef, 5.000 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes, ce que personne, à part les casseurs, ne regrette aujourd’hui.

À son tour encore, Emmanuel Macron suspend la marche vers l’équilibre souhaité, mais pour une raison nettement moins recevable par nos partenaires européens, dont treize (sur vingt-huit) sont en excédent, à commencer par l’Allemagne. Il s’agit cette fois de répondre aux revendications d’un mouvement social d’un nouveau genre, qu’on qualifiera lui aussi "d’exception française", même s’il déborde un peu en Belgique.

Certains diront que la paix sociale vaut bien un dépassement des 3%. Mais il sera difficile désormais au Président français de tenir le rôle de réformateur en chef de la zone euro qu’il ambitionnait au départ. En témoigne la timide amorce d’un budget de la zone euro lancée cette semaine par le Conseil européen à Bruxelles, loin, très loin même des ambitions françaises du départ.

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