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02 juin 2011

LE CHOIX DÉSASTREUX DE L'ALLEMAGNE

TRIBUNE LIBRE

 

Le choix de l’Allemagne d’abandonner l’énergie nucléaire à très bref délai est un grave échec.

 

Un échec pour l’Europe qui est toujours dans l’incapacité chronique de définir une politique énergétique commune à l’ensemble de ses états. Mais aussi un échec pour l’écologie, l’avenir de notre planète, et les accords internationaux qui tendaient à faire réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et, dans cet objectif, les centrales nucléaires avaient cet avantage de nous préserver totalement de ces émissions-là, malgré d'autres risques, mais à la probabilité nettement moindre.

 

Si tout pouvait être résolu par le seul moyen des économies d’énergie (même s'il faut s'en soucier avec détermination), ou encore par le développement des énergies renouvelables (il faut le poursuivre sans relâche, notamment avec plus de volonté politique en France), ce serait très bien. Mais comme ces énergies ne peuvent se suffire à assurer le développement de la croissance économique, et les allemands n’ayant pas renoncé à cette dernière face à ses (ou nos) concurrents étrangers, ou ceux des pays émergents qui ne partagent pas du tout le même souci, l’Allemagne a fait le choix aberrant de redévelopper.... les centrales à énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) ! Or ce sont ces dernières qui contribuent le plus à la destruction de la couche d’ozone et au réchauffement de la planète. Et leurs émissions ont une durée de vie de ±100 ans pour s’éliminer de l’atmosphère. Donc la planète entière va devoir subir leurs effets nocifs pendant des générations entières.

 

C’est désastreux.

 

Mais comme les gouvernements allemands nous ont habitués depuis longtemps à des volte-faces spectaculaires et répétées en cette matière, espérons que la raison finira par l’emporter et qu’ils nous éviteront le redémarrage de ces usines à détruire notre planète. La décision actuelle, nous l'espérons, ne peut être que d'opportunité politique intérieure d'un moment en particulier où ils en avaient besoin.

 

Il n'y a guère que des écolos à courte vue pour se réjouir d'une telle bévue dont ils ne mesurent pas toutes les conséquences.

 

Comme d'habitude.

 

François VAN DE VILLE

Commentaires

Bonjour à tous,
François je ne suis pas d'accord avec toi parce que, comme je l'ai écrit dans mon blog, l'Allemagne a fait le choix de faire un nouvel effort colossal pour maintenir sa croissance et sa compétitivité sans l’atome. Cela nous rappelle un peu la réévaluation du mark en 1969, qui avait été décidé par le gouvernement de l’époque (Willy Brand) alors que l’économie allemande tournait à plein régime, réévaluation qui par parenthèse avait permis de renforcer les effets de la dévaluation du franc (11.1% en août 1969).

Ces ajustements monétaires avaient profité dans un premier temps à la France, malgré des tensions inflationnistes fortes, car la croissance avait progressé de 5.4% en moyenne sur la période 1969-1972. Mais après le premier choc pétrolier, le pays qui a bénéficié le plus de la nouvelle richesse des pays exportateurs de pétrole avait été l’Allemagne. Celle-ci en effet, du fait de sa réévaluation, avait été obligé de faire un très gros effort d’investissement pour maintenir ses parts de marchés et sa compétitivité, alors que les autres pays avaient vécu sur leurs acquis. Le même phénomène va se passer dans les dix ou quinze prochaines années, avec une Allemagne qui aura anticipé sur l’avenir, qui aura développé une économie sans nucléaire avec un fort taux d’énergies nouvelles, alors que la France, arc-boutée sur son industrie nucléaire, n’aura plus les moyens, non seulement d’entretenir son parc de centrales ni, plus grave encore, de suivre le mouvement amorcé par l’Allemagne. L’histoire est un éternel recommencement !

En revanche je suis d'accord avec toi en ce qui concerne l’incapacité chronique de l'Europe pour définir une politique énergétique commune à l’ensemble de ses Etats, mais chacun sait hélas que cette incapacité est avérée sur nombre d'autres domaines.

Écrit par : Michel ESCATAFAL | 03 juin 2011

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