Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02 juin 2011

LE CENTRE, C'EST QUOI ?

 TRIBUNE LIBRE

À une époque où le centre est l'objet de toutes les convoitises, beaucoup de français se demandent, mais c’est quoi le centre ?
 
Je crois que l’on peut dire qu’aujourd’hui, il y a deux visions de la France qui s’opposent : il y a celle de la bipolarisation de la vie politique et il y a celle d’une France multipolaire.
 
Les adeptes de la vision à deux dimensions sont, tout d’abord, ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change, c’est-à-dire les artisans de la vision gauche/droite qui ont compris que c’est ce modèle qui leur permet à tour de rôle de prendre les commandes et au final de ne pas disparaitre, puisque tout tourne autour d’eux.
 
Puis il y a ceux qui se prétendent du centre comme le Nouveau Centre, La Gauche Moderne, le Parti Radical, etc, qui,  tout en gardant cette vision bipolaire, adoptent une vision bipartite au sein de leur camp.
 
Ceux-là ont une stratégie différente puisqu’ils visent à devenir majoritaire dans leur camp afin de prendre les commandes à droite ou à minima pour les autres à négocier des « places ». En fait, devenir calife à la place du calife ou peser pour exister. Ces personnes représentent la droite modérée mais pas le centre qui par définition est indépendant.
 
Et c’est ici que tout se joue, car leur camp c’est bien la droite, et ces « centristes », comme ils aiment à s’appeler, ne font aucun doute sur leur appartenance à la majorité actuelle.
 
D’ailleurs M Borloo vient de déclarer, suite aux mises en garde de M Copé vis-à-vis d’un éventuel 21 avril à l’envers,  «A partir du moment où je serai candidat à la présidence de la république, l’UMP peut se poser, dans ce cas-là, la question de sa propre présence.»
 
C’est donc clairement la psychologie de l’ancienne politique, de combats et de conquêtes qui prime.
 
Cette concurrence à droite, montre clairement que ce centre n’est pas au centre mais bien à droite !
 
Est-ce que la France doit continuer à se résumer à ce vieux modèle rouge/bleu ?
 
À cette vision à deux dimensions, nous opposons une vision à trois dimensions, qui est clairement en rupture avec ce modèle bipolaire. À la philosophie de la lutte des pouvoirs, nous opposons la politique du dialogue, du droit à la différence, du droit à l’expression, de la recherche du consensus et en aucun cas celle de la tiédeur.
 
J’entends parfois certaines personnes dire « le problème de François Bayrou, c’est qu’il ne sait pas s’il est à gauche ou à droite ». Pour pouvoir se poser une telle question, il faut avant tout avoir une rigidité d’esprit (sans doute due à des décennies d’habitudes), qui empêche de voir qu’il y a troisième couleur qui existe, qui est un centre indépendant de la gauche et de la droite.
 
Peut-on demander au blanc du drapeau français s’il est plus bleu que rouge ?
 
En quoi est-ce que ce modèle est différent, et en quoi est-ce qu’il peut changer la face et le fonctionnement de la France ?
 
Ce que ce modèle a de fondamentalement différent, c’est qu’il change le rapport à la politique. À une politique de confrontation, nous opposons une politique de dialogue, une politique d’écoute, en d’autres termes une politique où les différentes parties ne sont pas en confrontation mais en concertation. Où les rapports entre les personnes permettent de pouvoir travailler ensemble. Cela demande le respect de chacun et la juste représentation de tous. C’est pour cela que nous privilégions la représentation proportionnelle.
 
Comment accepter qu’un mouvement qui fait 19% à la présidentielle comme le Mouvement Démocrate, par la voix de François Bayrou, soit quasiment exclu de la représentation à l’Assemblée Nationale ? Comment accepter qu’il en soit de même pour le Front National, même si l’on ne partage pas ses idées ? C’est cela la démocratie ! Et c’est cette absence de représentation qui crée le vote contestataire, car les français, déçus par l’habituelle dualité gauche/droite, ne savent plus comment se faire entendre.
 
Certains nous disent : " mais avec qui allez-vous gouverner ? " en pensant qu’ils pointent une faiblesse de notre modèle ?
 
Si nous gardons une psychologie de gouvernance basée sur la confrontation et la trop grande domination d’un camp, évidemment cela sera difficile. Et c’est en cela qu’il s’agit d’un nouveau modèle puisqu’il nous oblige à revoir le mode de gouvernance en le basant sur la concertation, sur l’écoute et le partage.
 
Pour quelle raison, un parti devrait-il avoir raison sur tout pendant 5 années ? Quel être humain peut être à ce point présomptueux pour imaginer ainsi détenir la vérité ?
 
La France est le pays de la diversité, le pays de la démocratie. La France est le pays des Droits de l’Homme, celui où, au nom de ces valeurs, se doit d’exister une troisième force politique qu’on appelle le centre.
 
Le centre ouvre vers une nouvelle méthode, vers de nouvelles règles démocratiques.
 
Ces méthodes ne sont pas celles où l’on cherche la concentration des pouvoirs, où l’on cherche à avoir la main mise sur les médias : ces méthodes ne sont pas celles qui cherchent à monter les français les uns contre les autres, ce modèle, en favorisant l’expression démocratique du plus grand nombre, lutte contre les inégalités et cherche le rapprochement des positions, l’écoute de toutes les sensibilités.
 
Ce modèle nous l’appelons humaniste : il cherche à faire vivre les français les uns avec les autres, il cherche à ce que les outils industriels, technologiques et financiers servent les hommes plutôt que ne se servent des hommes.
 
 
Ce modèle ne permet pas une domination d’un camp sur les autres comme l’oriente le modèle bipolaire gauche/droite. Ce modèle oblige les politiques à s’écouter, à se parler et, bien évidemment, à mieux se comprendre, alors que l’actuel favorise la confrontation.
 
Et c’est seulement si le centre est indépendant, que s’annule la bipolarisation. Cela oblige à un fonctionnement différent, avec un respect, une écoute et, au final, un partage.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cette indépendance nous aimerions la trouver, par exemple chez les Verts. Mais leur allégeance à la gauche leur enlève toute crédibilité.
 
L’écologie n’est pas une source clivante : tous les partis aujourd’hui sont écologistes et, au final, la seule manière d’exister pour les Verts est de se radicaliser par une position antinucléaire dogmatique, ou par des positions d’extrême gauche dont tout le monde perçoit l’utopie.
 
Ce centre-là, indépendant,  n’est pas un compromis entre la gauche et la droite  mais un interlocuteur de plus pour les français.
 
C’est un interlocuteur de plus qui, en diversifiant l’offre politique, permet aux français d’affiner la direction qu’ils souhaitent donner au pays.
 
Les clivages politiques sont nombreux et sur plein de sujets (conservateurs/réformistes, conservateurs/progressistes, égalitaristes/libéraux, etc).
 
Les français, du fait de l’évolution des modes de communications (multiplication des chaines de télévision, internet), sont mieux renseignés et utilisent plus de critères pour améliorer la direction politique qu’ils souhaitent donner au pays par leur vote et, naturellement, se sentent chaque jour plus à l’étroit dans un système bipolaire gauche/droite.
 
Une voie de plus qui ne soit pas à la marge, est un moyen de plus pour les français : cela constitue au final une amélioration de la richesse démocratique pour le pays.
 
Cette " danse du centre " à laquelle on assiste est, en réalité, seulement une manœuvre pour donner des voix en plus à la droite et n’enrichit pas le visage politique du pays. Cette fausse monnaie sanctuarise les « manœuvres politiques » qui visent à confisquer le pouvoir aux français au profit « des professionnels » de la politique.
 
Le Mouvement Démocrate souhaite, au contraire, que les personnes qui s’engagent en politique soient d’abord des hommes ou des femmes qui aient fait leurs preuves dans la vie réelle.
 
La politique ne doit pas, ne doit plus, être un métier car, alors, la motivation première des personnes qui l’exercent n’est plus de servir les français mais de servir en priorité leur mandat et leur prorogation, voire leur cumul.
 
Le centre est maintenant une réalité, une possibilité nouvelle pour la France, pour la démocratie et c’est le Mouvement Démocrate qui incarne cette nouvelle voie.
 
 
Patrick REVOL

Les commentaires sont fermés.