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30 août 2009

MODEM : VIVRE OU MOURIR

TRIBUNE LIBRE

 

Les temps sont durs pour les courants centristes. L'Alliance centriste est groupusculaire et inaudible. Le Nouveau Centre fait preuve d'une telle absence de courage politique qu'il est 100% transparent, buvant sa honte jusqu'à la lie : le voilà allié avec le MPF ce que refusait la Nouvelle UDF. Finalement, il y a plus de courage au sein de l'UMP, avec quelques voix originales qu'au Nouveau Centre. C'est un bien triste constat à faire. Reste le MoDem. De source autorisée, je crois comprendre que la ligne générale pour les prochaines régionales, c'est l'autonomie, au moins au premier tour, à peu près partout. Au second tour, dans certaines régions, il est possible qu'il y ait des accords.

 

C'est pourtant un chemin bien dangereux, mais en même temps nécessaire que nous prendrons ainsi. Le Nouveau Centre doit nous servir de contre-exemple. S'inféoder à un de deux partis majoritaires, c'est signer son arrêt de mort.

 

Le PS nous appelle à rejoindre la gauche. Désolé, nous ne sommes pas de gauche. Et nous ne soutiendrons pas le PS ni la gauche partout où elle se présente, parce que cette option ne nous intéresse pas. Nous pourrons nous accorder sur des majorités d'idée - peut-être - mais certainement pas sur des majorités de gauche.

 

Et en même temps, nous savons qu'à moins de 10%, nous sommes à la merci du bon vouloir d'éventuels alliés. Or, jamais nous ne sommes parvenus à franchir la barre des 10% dans une élection.

 

Les Régionales peuvent signer le glas de notre mouvement, nous devons en être conscients ; nous avons deux manières de mourir : par malnutrition (aucun élu) ou par absorption (mangés par le PS).

 

Finalement,tant au niveau des idées que de la tactique, ce qui aurait un sens, ce serait de faire alliance avec les Verts dans certaines régions, là où ils ne sont pas sectaires, évidemment. Le problème, c'est qu'en dehors de Cohn-Bendit (qui les a pourtant menés à la victoire) et de quelques verts assez ouverts, la majorité des membres de ce parti est fermée et braquée sur des positions frisant souvent celles de l'extrême-gauche dans bien des domaines. Ce n'est pourtant pas ce qu'attendent les Français, et les Verts ont pu le vérifier lors des élections précédentes. Les Français sont bien plus sensibles à une écologie pragmatique comme celle que prône Cohn-Bendit.

 

Ce qui serait heureux, pour des régionales, c'est un mariage entre le MoDem et les Verts qui le veulent bien : nous avons des électorats proches et des préoccupations écologiques très proches également. En outre, nous pesons des potentiels électoraux assez voisins. Ce serait donc une alliance équilibrée, sensée et logique.

 

Mais, très vraisemblablement, les Verts tiendront à aller seuls au premier tour, ce qui est assez logique, somme toute.

 

Dans tous les cas de figure, une chose est certaine : nous ne gagnerons pas si nous courons après les thématiques que développent les autres. A Paris, tous les partis ont voulu imiter Delanoë. Les Parisiens ont préféré l'original à la copie. Nul doute que la mode va être aux préoccupations écologiques lors des Régionales.

 

Il s'agira pour nous de ne pas chercher à emboîter le pas au landernau médiatique, mais bien de créer la surprise et la nouveauté, comme avait su le faire François Bayrou en 2007 avec par exemple la question de la dette.

 

Je crois profondément que c'est dans la qualité, la pertinence et l'originalité de notre programme que peut résider notre force, à condition de profiter des opportunités médiatiques qui nous seront données pour le mettre intelligemment en avant.

 

Nous gaspillons beaucoup d'énergie à parler de sa démocratie interne, de Sarkozy et de l'UMP ou encore de ses alliances. Il n'existe quasiment aucun travail programmatique à quelques exceptions près. Il faut dire que nos leaders ne montrent pas non plus l'exemple. Il y a eu le dictionnaire de Marielle, Vivre Autrement de Corinne Lepage, un abécédaire de Sylvie Goulard sur son blog, et puis plus rien. Heureusement que nous avons encore le programme présidentiel de François Bayrou et les propositions de Cap21 !

 

Il y a une très belle arborescence sur le wiki des commissions démocrates, mais c'est un arbre sans feuilles ni fruits à l'heure actuelle : les cases sont vides, les titres ne suffisent pas.

 

Nous serions donc très inspirés de nous mettre au travail sans tarder au lieu de consacrer une énergie considérable à nous tirer une balle dans le pied. Je constate, hélas, que c'est souvent là l'activité favorite des militants qui s'agitent sur la Toile, et qu'ils y prennent un plaisir que je qualiferais de pathologique, d'autant qu'il est en totale contradiction avec les valeurs qu'ils proclament. Et après, on accuse Nicolas Sarkozy de brasser du vent...

 

Il est grand temps de commencer à se remuer, notamment pour réagir aux difficultés des Français qui se foutent comme de l'an 40 de nos petits conflits de démocratie interne, et d'autre part pour déterminer ce que nous allons bien pouvoir leur dire et leur proposer lors des élections régionales.

 

Et nous avons intérêt à être percutants !

 

L'HÉRÉTIQUE

26 août 2009

LES MAUVAISES HABITUDES

TRIBUNE LIBRE

 

Il est étrange de constater combien le Mouvement Démocrate - dont certains croyaient déjà célébrer la mort - est au centre de tant de débats dans la plupart des diverses réunions politiques de cet été et sujet de tant de déchirements internes au sein des partis politiques. Une (r)évolution culturelle est bien en marche.

Invitée de son côté à participer, en sa qualité de Vice-Présidente du Mouvement Démocrate, à un forum interne du Parti Socialiste, Marielle De Sarnez a jeté, au travers d’une intervention au ton nouveau qui a surpris tout le monde, adhérents du MoDem compris, un véritable pavé dans la mare.

Sans juger du fond de cette intervention, je constate, une fois de plus, que ce virage qu’il implique s’est fait sans aucune consultation préalable des adhérents. Alors que le Mouvement est à quelques jours d’une université de rentrée qui doit réunir, pour en débattre, plusieurs milliers d’adhérents, et à peu de semaines d’une réunion nationale qui doit décider des orientations du Mouvement pour les échéances à venir.

Décidément, au Mouvement Démocrate, les mauvaises habitudes persistent. Démocrate, dites-vous ? Bizarre

 

François VAN DE VILLE

 

Post-scriptum :

 

À la suite de cet article, repris dans la presse nationale, un responsable du Parti Socialiste (ex-député) a adressé le message suivant à son auteur :

 

"Cher François,

"La difficulté du MODEM et de son leader réside dans le non choix de société.

 

Avec le temps, je crois toujours que le centre n'existe pas.

 

À gauche, comme à droite, il y a des histoires, des évolutions qui assurent une large palette d'engagements politiques.

 

Il faudra bien que le MODEM choisisse un jour son camp, la Droite ou la Gauche.

 

Cordialement."

 

RÉPONSE de François VAN DE VILLE à ce responsable socialiste :

"Certes, en géométrie, le centre n’est qu’un point virtuel.

 

En politique le centre doit être le point de rencontre des citoyens attachés aux valeurs de la République (qu’il nous faut aujourd’hui restaurer) et qui ne veulent ni d’un système libéral où l’homme (et particulièrement les plus démunis) est impitoyablement broyé, ni d’un autre non débarrassé encore des scories du stalinisme et qui broie tout autant par son étroite idéologie.

 

Le choix du MoDem, c’est de refuser d’admettre qu’il n’y a d’autre solution qu’entre ces deux systèmes, aussi détestables l’un que l’autre et qui s’appellent “droite” ou “gauche”.

 

Le MoDem n’a pas vocation d’être un parti mais un rassemblement de ces citoyens qui refusent ce duo complice.

 

La voie est étroite et inconfortable tant elle veut ignorer les chemins habituels hérités de décennies de tracés tout faits, mais que nous refusons de suivre désormais."

 

(Échange de correspondance parue sur Facebook le 26 Août 2009)

23 août 2009

DÉCÉS D'ADRIEN ZELLER

zeller.jpgFrançois BAYROU a tenu à rendre hommage à Adrien ZELLER, Président de la région Alsace.

 

Même si celui-ci avait quitté ces dernières années les rangs de notre formation politique, il laisse l'image d'un responsable politique appartenant bien à notre famille de pensée et situé hors des clans habituels. Il est une grande perte pour cette région qui l'avait constamment réélu, démontrant qu'elle appréciait l'homme et les valeurs qu'il défendait avec talent.

22 août 2009

INTERVENTION de Marielle de SARNEZ

À LIRE ABSOLUMENT

 

sarnez.jpgMarielle de SARNEZ, Vice-Président du Mouvement Démocrate (et très proche de François BAYROU), était invitée au forum de "l'Espoir à Gauche" à Marseille, une des mouvances du Parti Socialiste.

 

Elle y a prononcé un discours que l'on peut considérer comme majeur et qui peut préfigurer les prochaines journées de rentrée du Mouvement Démocrate à La Grande Motte.

 

Au moment où l'on cherche les grandes orientations que pourra prendre notre Mouvement dans les prochains mois, et à la veille de grandes échéances, il nous parait important qu'on prenne connaissance de ce document. Il préfigure certainement  la démarche qui sera la nôtre face aux défis de notre temps.

20 août 2009

UNIVERSITÉ D'ÉTÉ DE LA GRAND'MOTTE

Dans quelques jours, nous connaîtrons en détail le programme de cette Université. Dont la liste de tous les intervenants attendus.

Mais déjà, voici une première liste des intervenants qui ont d'ores et déjà confirmé leur présence :


  • Alice AUDOUIN, Directeur du développement durable de Havas Media France

  • Jean-Paul BRIGHELLI, Professeur de lettres, auteur de « La fabrique du crétin »

  • Philippe DESSERTINE, Directeur de l’Institut de Haute Finance

  • Frédéric ENCEL, Consultant en géopolitique

  • Jean-Claude GUILLEBAUD, Écrivain essayiste

  • Daniel LEBEGUE, Président de l’Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises

  • Issouf ag MAHA, ancien Maire de la commune de Tchirozérine (Niger)

  • Patrick PELLOUX, Président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF)

  • François de RUGY, Député de Loire-Atlantique

  • Antoine SFEIR, Directeur des Cahiers de l’Orient

  • Alain-Gérard SLAMA, Professeur à Sciences Po Paris, éditorialiste au "Figaro"

  • Jean-François TCHERNIA et Pierre BRECHON, Sociologues, auteurs de « La France à travers ses valeurs »

  • Guy VERHOFSTADT, Premier Ministre de Belgique de 1999 à 2008, Président du groupe ADLE au Parlement Européen

 

Voilà déjà une liste qui promet des interventions riches d'enseignement.

 

POUR S'INSCRIRE :

 

L'Université de Rentrée se déroulera du Vendredi 4 au Dimanche 6 Septembre inclus à La Grande Motte (Hérault).

Tous renseignements et inscriptions sont accessibles sur le site de l'Université de Rentrée.

10 août 2009

QUAND UN VICOMTE....

TRIBUNE LIBRE

 

On connaissait bien la chanson : Jean Nohain en avait écrit les paroles, l’incomparable Mireille la musique et Maurice Chevalier en avait assuré l’immense succès. C’était en 1935....

villiers.jpg L’histoire est parfois un éternel recommencement. Un exemple ? “Le” vicomte actuel de France, survivance de siècles qu’on croyait révolus mais toujours présent en plein 21° - Mr Philippe De Villiers pour éviter toute confusion - bien connu pour avoir initié avec succès le spectacle du Puy du Fou, en assure l’illustration.

Une histoire de fous ! Jugez-en :

Chacun sait l’ardeur que manifestait notre vicomte dès lors que, à ses yeux, l’indépendance de la patrie était en jeu. Il avait même fondé un parti politique, non sans quelques éphémères succès - le "Mouvement pour la France" (MPF) - digne de la légende des chouans, se présentant à toutes les élections pour croiser le fer et clamer son acte de foi. Il s’élevait avec grandiloquence à chaque fois qu’il estimait le danger imminent. Un “blanc chevalier" digne de nos plus anciennes légendes à inspirer maints scénaristes de films à succès.

Il vouait - naturellement et fidèlement - les actuels dirigeants de l’UMP à toutes les gémonies...., et notamment son père fondateur : un certain Nicolas Sarkozy. Pensez donc : n’était-ce pas ce parti-là (et cet homme-là) qui ont fait adopter par un Parlement à leur entière dévotion le “traître” accord de Lisbonne, livrant la France à des mains supranationales. N’est-ce pas toujours les mêmes - UMP et Sarkozy - qui, récemment encore, ont fait réintégrer les armes françaises au sein de l’OTAN, donc chez les “étrangers” ! De quoi faire retourner dans leur tombe toutes les mânes des ancêtres de Mr De Villiers !

En grand démocrate qu’il est, Mr De Villiers a donc convoqué le “Comité National” de son parti. Et d’expliquer à ses dirigeants et militants qu’il fallait désormais balayer toutes ces réticences, qu’il fallait rallier désormais l’UMP au sein d’un “comité de liaison” ad hoc où il ne côtoierait désormais que du "beau linge" : l’ex-socialiste Besson, le "traître" (ex-UDF) Morin, et bien d’autres renégats de tout poil de la patrie qui n’ont eu de cesse de livrer la France aux “étrangers”.

Les membres de ce Comité, convoqués donc par leur vicomte, n’en sont toujours pas revenus. Mieux : ils ont ensuite appris qu’ils avaient voté ce retournement de “cape et d’épée”.... à l’unanimité. Petit détail gênant quand même : le vicomte, à son école particulière de la démocratie, s’est bien gardé de faire voter quoique ce soit par qui que ce soit. C’est çà l’unanimité à la mode de l’ancien régime ! Et maintenant, “silence dans les rangs !” : on coupera la tête des récalcitrants éventuels (1789 et ses guillotines de la Terreur ont quand même laissé quelques traces chez ces gens-là !).

Voici donc notre vicomte  “souverainiste” du Puy du Fou gagnant les rivages rutilants de cette majorité - qu’hier encore il maudissait - et les subsides les accompagnant : il est vrai que depuis les récents déboires électoraux, notre vicomte a sa cassette un peu vide.


Et tout ceci pendant qu’un autre “souverainiste” - Mr Dupont-Aignan - a quitté de son côté ces mêmes rivages de l'UMP, avec son parti “Debout la France” (peut-être que là on se couche moins facilement ?): il n’en est pas encore revenu et se frotte les mains de l’aubaine que lui offre le vicomte du Puy du Fou. Un boulevard pour carrosses !

Tout ceci s’est passé en été, en plein week-end où les “juilletistes” croisaient sur le chemin du retour les “aoûtiens” partant prendre leurs places encore bien chaudes.

La politique, çà peut être aussi çà : les places laissées libres par les uns sont vite occupées par d’autres amateurs d’agapes qu’ils espèrent bien juteuses. Par ici la bonne soupe !

On ne s’ennuie pas trop pendant les vacances des français.

P.S. : Dernière minute : il paraît, selon la presse, que Mr De Villiers, en vraie nouvelle vedette de la politique, a reçu à son tour un courrier un peu "particulier" accompagné.... d’une balle de 9 m/m. Promis-juré : je ne suis pas l’expéditeur de cet envoi si généreux ! Qu’on se le dise....

 

François VAN DE VILLE

05 août 2009

LA RÉFORME ÉLECTORALE ET L'ARTICLE 4

TRIBUNE LIBRE

 

Le gouvernement s’apprête à réformer en profondeur la carte électorale : certains départements dont la population s’est accrue verront le nombre de leurs députés épouser cette tendance, et, inversement, ceux dont la population accuse un déficit démographique seront amputés d’un ou plusieurs sièges.

Quoiqu’on ne puisse éluder qu’il y ait dans cette “cuisine” quelques arrière-pensées électorales manipulatrices - comment y échapper totalement ? - une fois de plus on reste dans les demi-mesures : aucune réforme en profondeur de notre système électoral n’est envisagée.

Et pourtant....

Quand, par exemple, on voit un parti politique ultra-groupusculaire - le Nouveau Centre - qui n’a jamais jamais recueilli, au mieux des scrutins, qu’un peu moins de 2% des suffrages exprimés, mais peut s’enorgueillir cependant de compter aujourd’hui un peu plus de 20 députés à l’Assemblée Nationale, et qu’un autre parti “cousin” - le Mouvement Démocrate - qui, même dans les moins bons scrutins pour lui, a récolté 4 fois plus de suffrages.... mais ne s’est vu attribuer que 3 sièges de députés, on ne peut pas dire que nous sommes dans un système réellement démocratique. C’est même une honteuse caricature !

 

La Constitution devrait pourtant éviter de tels excès : il suffit simplement, pour çà, qu’elle soit appliquée. Dans son article 4 voté lors de la révision de Janvier dernier, la Constitution précise désormais que le scrutin doit assurer "une représentation équitable" des différents groupes politiques. Voilà : c'est dit, c’est clair, c’est tout.

Il suffit donc d’appliquer la Loi telle qu’amendée, notamment dans cette réforme voulue en Janvier 2009.

Il n’est pas concevable d’introduire, pour autant, un scrutin à la proportionnelle intégrale : ce serait le retour au régime des partis, des combinaisons et petits arrangement “entr’amis”, la recherche de majorités introuvables où ce serait finalement des partis minuscules qui, par leurs appoints, constitueraient et dicteraient ces majorités. Il suffit de regarder d’ailleurs ce qui se passe là où de tels systèmes sont en application : en Israël, par exemple, on aboutit au système le plus antidémocratique concevable, passé sous les fourches de minorités extrémistes qui ne représentent qu'elles-mêmes.

Comment faire donc ?

L’exemple du système adopté par l’Allemagne devrait pourtant pouvoir inspirer nos législateurs : tout en maintenant le système majoritaire, il y est introduit parallèlement une dose de proportionnelle. C’est ce que proposait d’ailleurs François BAYROU lors de la campagne de 2007.

Le gouvernement aurait donc pu saisir l'occasion de cette réforme de la carte électorale pour rendre - enfin ! - “équitables” (par simple application légale de l'article 4 de la Constitution révisée) nos futures représentations nationales. Mais rien ne se fait.

Retailler donc les circonscriptions en fonction des évolutions démographiques est une nécessité légale : mais il y a aussi la manière de le faire. Là, il est évident que les propositions adoptées ne désavantageront pas le parti au pouvoir... Une façon de faire qui n'est d'ailleurs pas propre à ce gouvernement. Mais, surtout, on veille à garder jalousement un système inique qui réussit si bien à conforter l’actuelle majorité hyper-dominatrice de l’UMP.

Rien ne change, donc : on continue comme avant....

 

François VAN DE VILLE

À LA CROISÉE DES CHEMINS

TRIBUNE LIBRE

 

La rentrée politique sera remplie pour les formations politiques qui se réclament du Centre ou qui se positionnent au centre de la vie politique. Elles vont devoir préparer les prochaines échéances politiques dont les élections régionales de 2010 avec l’idée de se compter pour exister, exercice périlleux pour la plupart d’entre elles et qui aura certainement des répercussions sur leur devenir à court et moyen terme.

 

Que le Mouvement Démocrate fasse à nouveau un mauvais résultat et ses chances de peser sur la vie politique et de concourir pour la victoire aux présidentielles pourraient s’évanouir pour un temps indéterminé. Que le Nouveau Centre ne parvienne pas à percer électoralement (encore faut-il qu’il se présente à une élection!) et son existence sera remise en question, en tout cas sa réelle indépendance politique vis-à-vis de l’UMP et, à terme, sa fusion avec elle sera sa seule alternative à moins qu’un puissant mouvement de réunification centriste l’oblige à s’y raccrocher. Que l’Alliance Centriste fasse de la figuration lors des régionales, alors sa volonté – et son but – de regrouper rapidement toute la famille centriste sous une même bannière confédérale sera plus difficile que prévu, voire remise à des jours meilleurs. Que le Parti Radical continue à se fondre totalement dans l’UMP sans la moindre originalité et sa crédibilité comme parti indépendant et parti le plus vieux de France (mais les partis meurent aussi!) sera largement entamée malgré les circonvolutions écologiques de son président. Que les Radicaux de gauche n’aillent pas, une nouvelle fois, à la bataille électorale comme pour les Européennes et le radicalisme progressif et social se verra en danger de disparition définitive, ne parvenant pas à trouver sa place entre un centrisme de gauche du Mouvement Démocrate et une gauche modérée du Parti Socialiste.

 

Mais, avant ces élections, il va falloir exister pour que les citoyens, une fois devenus électeurs, votent pour les partis qui se positionnent au centre. Ainsi, le Mouvement Démocrate va devoir devenir une force de proposition et non une force d’opposition systématique et de dénigrement. Le Nouveau Centre doit montrer qu’il a une dynamique propre qui justifie son existence et non un suivisme où quelques gestes de mauvaises humeurs face aux comportements hégémoniques de l’UMP ne font pas une politique. L’Alliance Centriste va devoir préciser ses idées et montrer ses capacités de rassemblement par des comportements et des gestes forts alors que les portes se refermeront d’abord avant de s’ouvrir si le parti n’est pas un feu de paille. Quant aux radicaux, ils vont devoir choisir entre n’être plus que des témoins d’un passé glorieux qui ne veut pas s’éteindre mais qui n’est plus capable d’inspirer la vie politique française et un vrai aggiornamento qui ne peut passer que par une réunification où chacun apportera le meilleur de son camp.

 

Oui, la rentrée sera sans doute agitée pour les partis centristes. Mais c’est sans doute le seul moyen de faire comprendre à leurs dirigeants qu’ils ont devant eux un pays sociologiquement au centre mais loin de l’être politiquement…

 

Jean-Louis POMMERY

Directeur des études du CREC