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08 janvier 2010

RÉSULTATS des PRIMAIRES en LANGUEDOC-ROUSSILLON

Les 6 - 7 et 8 Janvier, les adhérents des 5 Fédérations du Mouvement Démocrate du Languedoc-Roussillon ont été appelés à désigner le candidat qui sera en tête de liste du Mouvement pour les prochaines élections régionales de Mars prochain.


Étaient en piste 2 "tickets" : l'un conduit par Mme Catherine LABROUSSE, avec comme co-listier Mr Patrice DREVET, l'autre conduit par Mr Marc DUFOUR, avec comme co-listière Mme Dominique CANU.


Sur l'ensemble de la région, c'est le "ticket" de Mr DUFOUR qui est arrivé en tête avec 60,94% des suffrages exprimés, celui de Mme LABROUSSE ayant obtenu de son côté 36,30 % de ces suffrages, 2,76% ayant voté "blanc".


Quoique les chiffres officiels ne soient pas encore publiés, l'on observe cependant, d'ores et déjà, une grande disparité entre les 5 Fédérations. C'est ainsi que, de source officieuse, dans la Fédération du GARD où son Président - Mr Philippe BERTA - soutenait clairement la candidature de Mme Catherine LABROUSSE, il apparait que c'est celle-ci qui est largement arrivée en tête à une écrasante majorité, face à celle de Mr DUFOUR.


Ce résultat conforte largement l'action de la majorité qui soutient déjà dans le GARD le Président BERTA et son équipe au sein du Conseil Départemental..


Dans la mesure où, hélas, la campagne qui a précédé cette élection n'a pas été exempte d'éclats très regrettables, il est certain que la tâche est aujourd'hui de tenter de réconcilier et faire oublier les égarements de quelques individus qui ont oublié les règles les plus élémentaires de la démocratie et le respect que l'on doit à chacun de ses "adversaires" dans toute campagne électorale. Surtout quand ceux-ci font partie de la même famille politique.


Maintenant, chaque Fédération va être appelée, par l'intermédiaire de ses propres instances, à désigner ses propres candidats départementaux, lesquels se joindront à la liste régionale réunie par Mr DUFOUR.


La vraie "bataille" des régionales peut maintenant commencer. Son lancement officiel est prévu fin Janvier.

Philippe BERTA sur TÉLÉ MIROIR

Philippe BERTA a été interrogé sur "Télé Miroir" à propos des "primaires" en Languedoc-Roussillon en vue de désigner le duo qui sera "tête de file" aux prochaines élections régionales.

 

Voici cette interview (sujet présenté dans le 1er quart de l'émission du "JT du Mercredi 6 Janvier").

05 janvier 2010

VOTE des 6 - 7 - 8 JANVIER

Mercredi 6 Janvier, Jeudi 7 et le Vendredi 8

(jusque 20 heures),

 

tous les adhérents du Mouvement Démocrate des 5 départements du Languedoc-Roussillon sont appelés à voter, via Internet, pour désigner le “ticket” leader en vue des prochaines élections régionales de Mars 2010.

Pour cela, chaque adhérent a reçu début décembre les codes nécessaires pour participer à ce scrutin.

Pour ceux qui les auraient égarés, ils peuvent en demander une nouvelle communication par mail en appelant l’un des 3 numéros suivants :

01 53 59 20 18 ou 20 21 ou 26 33

Deux “tickets” en binone “homme/femme” ou “femme/homme”, comme le souhaitait François BAYROU lors de sa visite à MONTPELLIER le 19 Décembre dernier, se sont déclarés pour se présenter face au vote des adhérents.

L’un est un “ticket” Marc DUFOUR-Dominique CANU qui, si on s’en réfère aux déclarations et documents publiés via Internet, est proche du Président socialiste sortant de la Région - Mr Georges FRÊCHE - et, sans même attendre le résultat du 1er tour des élections régionales de Mars, exprime déjà sa préférence pour une alliance avec ce candidat P.S. pour le second tour.

L’autre est un “ticket” Catherine LABROUSSE-Patrice DREVET. Ce binone réaffirme la totale indépendance du Mouvement Démocrate tant vis-à-vis de l’UMP que du P.S.. Il veut constituer une troisième voie, notamment en développant aussi un réflexe écologique “raisonnable” que garantit la présence de Patrice DREVET issu, lui, de la société civile et qui défend déjà une culture écologique au sein d’une alliance indépendante.

Chacun peut  donc mesurer l’importance de l’enjeu dans le choix que feront nos adhérents ces 3 prochains jours.

VOTER LES 6 - 7 ou 8 JANVIER EST UN IMPÉRATIF

L’avenir des orientations de notre Mouvement en Languedoc-Roussillon est en jeu.

Nous comptons sur votre participation.


LE MOUVEMENT DÉMOCRATE DU GARD

04 janvier 2010

Hervé MORIN et la FIN DU CENTRE

morin.jpgHervé Morin ne parvient pas à introduire le Nouveau Centre dans l'échiquier politique. A force de ne pas vouloir se compter, le Nouveau Centre risque bien de ne plus compter.

Le Nouveau Centre peut-il exister en dehors du créneau réducteur du simple parasitisme du Modem ?

La course au centre est menacée par deux facteurs majeurs :
- la présidentialisation du régime qui conduit à un renforcement de la bipolarisation,
- la personnalisation quasi-extrême du mandat de Nicolas Sarkozy qui crée un nouvel alignement pour la présidentielle 2012.

Les institutions de 1958 ont installé un régime mixte. Mais, la réduction du mandat présidentiel à 5 ans a constitué dans les faits une évolution décisive dans l'émergence d'une présidentialisation incontestable. Le rapprochement des élections législatives du scrutin présidentiel a accentué cette évolution.

Toute la vie politique française est désormais axée sur la mise en oeuvre du contrat passé entre le Président et les Français lors du vote présidentiel, seul scrutin où la France constitue une réelle circonscription unique.

Cette situation modifie le paysage politique dans de nombreux domaines dont :
- la bipolarisation des forces politiques est renforcée,
- un parti politique ne pourra exister durablement que s'il a capacité à porter en son sein un vrai présidentiable,
- la fonction de Premier Ministre est appelée à connaître des aménagements majeurs,
- la majorité parlementaire ne peut que se positionner par rapport au contrat présidentiel.

Cette tendance institutionnelle s'accompagne d'une donnée plus ponctuelle liée à la personnalité même de Nicolas Sarkozy.

Le Président occupe la totalité de l'espace politique et médiatique. Si bien que l'élection 2012 s'annonce d'abord comme un referendum sur la personnalité même de Nicolas Sarkozy.

L'élection présidentielle 2012 fait beaucoup penser à l'élection américaine de 1980. C'est l'élection qui n'a respecté aucun des fondamentaux traditionnels.

Pourquoi ?

La fin du mandat de Jimmy Carter avait été dominée par un tel sentiment de pagaille et d'échec que les électeurs voulaient tourner la page au plus vite.

Ce choc électoral fut tel que cette élection est devenue un sujet privilégié d'études universitaires.

Qu'en ressort-il ?
- les électeurs n'ont pas voté pour Reagan par souci de conservatisme. 11% d'entre eux ont voté pour Reagan parce qu'il était conservateur,
- mais seulement 37 % des électeurs de Jimmy Carter en 1976 lui sont restés fidèles en 1980,
- le climat particulier de 1980 a conduit des groupes électoraux dont les Noirs et les Hispanos en cause leurs soutiens classiques.

Tout tournait à un scrutin sur le tempérament de Carter.

Bref, ce fut l'élection du désalignement.

Pour des raisons très différentes, l'élection présidentielle 2012 s'esquisse comme l'élection du désalignement ou plutôt celle d'un nouvel alignement : pour ou contre la personnalité de Nicolas Sarkozy.

Les études actuellement disponibles montrent que l'enjeu sera bien davantage une appréciation sur le tempérament même du Chef de l'Etat que sur la politique mise en oeuvre. Dans ces circonstances, l'espace politique du Nouveau Centre est quasi-inexistant.

Il l'est d'autant plus que le Nouveau Centre ne dispose ni d'un leader charismatique ni d'un programme spécifique dont il est serait le garant.

Pour toutes ces raisons, il est voué à une dilution dans la majorité présidentielle en dehors de temps forts exceptionnels conduits en total accord avec cette majorité présidentielle en vue de nuire à l'audience du Modem dans l'ex-électorat UDF.

Artcle publié sur Exprimeo

03 janvier 2010

RÉUNION RÉGIONALE à NÎMES

Labrousse.jpgLes 6 - 7 & 8 Janvier, les adhérents du Languedoc-Roussilllon du Mouvement Démocrate seront appelés, selon le souhait exprimé par François BAYROU, à voter (par Internet) pour désigner leur chef de file régional pour les prochaines élections régionales.


Catherine LABROUSSE, élue montpellieraine, candidate, sera présente à NÎMES le

 

LUNDI 4 JANVIER à 18h30

au Bar "Le Pharaon" (Avenue Jean Jaurès)

 

drevet.jpgpour rencontrer les adhérents du GARD, en compagnie de son co-listier Patrice DREVET (Génération Écologie), aux côtés de Philippe BERTA, candidat pour conduire la liste dans le GARD.

 

Ils discuteront librement avec les adhérents présents autour de "Quel projet pour notre Région ". Les réponses du MoDem.

31 décembre 2009

VŒUX de Philippe BERTA

Ph_Berta.jpg
Le 31 Décembre 2009

Chers ami(e)s,

L'année 2009 a été une année, en tous points, difficile, la crise financière sans précédent et par là-même la crise du capitalisme ayant été supportées comme toujours par les foyers les plus modestes.

Crise de modèle, nécessité d'un autre modèle qui soit rassembleur, incarné par l'humanisme, seul apte à remettre l'homme au cœur des préoccupations.

La situation française d'aujourd'hui me rappelle en de nombreux points les années de fin du Thatchérisme que j'ai eu à vivre en Angleterre à la fin des années 80 :  la mort programmée des services publics, le mépris du peuple, des villages entiers de "home-less" et ses centaines de morts, chaque hiver, un faible pourcentage de la population concentrant richesses et avantages, issue essentiellement de la “City” et de la spéculation financière et, pour finir, l'absurdité de la taxe carbone dans le format proposé, qui forme un rappel à la “poll tax” de Thatcher qui avait vu les plus grandes manifestations que l'Angleterre ait connu dans son histoire.

Mais tout ceci, nous au “MoDem”, ne nous surprend pas : François BAYROU en avait eu l'analyse juste il y a déjà bien longtemps.

2009 a été aussi une année difficile pour le “MoDem” avec la déception des Européennes et, localement, par la lenteur de sa mise en place liée à la difficulté d'absence de moyens et de structures.

(Je ne peux pas ne pas mentionner l'activisme de quelques individus pour servir des intérêts qui nous mettent bien loin de ce qui doit être l'âme de notre engagement : l'intérêt général, une démarche originale et authentique, empreinte d'honnêteté. Bref, une façon de faire de la politique autrement, loin des petites combinaisons désuètes et de sincérité qui discréditent un peu plus chaque jour leurs auteurs. Ils nous trouveront toujours face à eux car, pour nous, c'est l'écoute de nos concitoyens, la construction d'une maison commune dont il s'agit, dans laquelle chacun doit trouver sa place).

Ce combat est long et difficile. Nous le menons aux côtés de François BAYROU depuis bien longtemps. 2010 l'intensifiera encore.

Je sais compter sur vous pour poursuivre ce chemin, et je me veux optimiste pour les mois à venir, car nous avons appris à nous connaître et nous apprendrons encore mieux à le faire grâce, aussi enfin, à un lieu de travail et de convivialité que nous aurons la joie d'inaugurer ensemble bien vite.

Alors, oui, 2010 nous appartient. Prenons encore plus notre destin en mains.

Je vous souhaite à tous, et à tous ceux qui vous sont proches, la meilleure des années et j’attends avec impatience de vous retrouver.

Amitiés démocrates


Philippe BERTA
Président du Mouvement Démocrate du Gard

26 décembre 2009

CE QUE PROPOSE SARKOZY, C'EST LA HAINE DE L'AUTRE

TRIBUNE LIBRE

d'Emmanuel TODD

Démographe et historien, ingénieur de recherche à l'Institut national d'études démographiques (INED)

todd.jpgInspirateur du thème de la fracture sociale, repris par Jacques Chirac lors de sa campagne présidentielle de 1995, il observe depuis longtemps la coupure entre élites et classes populaires. Il livre pour la première fois son analyse du débat sur l'identité nationale. Sans dissimuler sa colère. "Si vous êtes au pouvoir et que vous n'arrivez à rien sur le plan économique, la recherche de boucs émissaires à tout prix devient comme une seconde nature", estime-t-il.

Que vous inspire le débat sur l'identité nationale ?

Je m'en suis tenu à l'écart autant que possible, car ce débat est, à mes yeux, vraiment pervers. Le gouvernement, à l'approche d'une échéance électorale, propose, je dirais même impose, une thématique de la nation contre l'islam. Je suis révulsé comme citoyen. En tant qu'historien, j'observe comment cette thématique de l'identité nationale a été activée par en haut, comme un projet assez cynique.

Quelle est votre analyse des enjeux de ce débat ?

Le Front national a commencé à s'incruster dans le monde ouvrier en 1986, à une époque où les élites refusaient de s'intéresser aux problèmes posés par l'intégration des populations immigrées.

On a alors senti une anxiété qui venait du bas de la société, qui a permis au Front national d'exister jusqu'en 2007. Comme je l'ai souligné dans mon livre, Le Destin des immigrés (Seuil), en 1994, la carte du vote FN était statistiquement déterminée par la présence d'immigrés d'origine maghrébine, qui cristallisaient une anxiété spécifique en raison de problèmes anthropologiques réels, liés à des différences de système de moeurs ou de statut de la femme. Depuis, les tensions se sont apaisées. Tous les sondages d'opinion le montrent : les thématiques de l'immigration, de l'islam sont en chute libre et sont passées largement derrière les inquiétudes économiques.

La réalité de la France est qu'elle est en train de réussir son processus d'intégration. Les populations d'origine musulmane de France sont globalement les plus laïcisées et les plus intégrées d'Europe, grâce à un taux élevé de mariages mixtes. Pour moi, le signe de cet apaisement est précisément l'effondrement du Front national.

On estime généralement que c'est la politique conduite par Nicolas Sarkozy qui a fait perdre des voix au Front national...

Les sarkozystes pensent qu'ils ont récupéré l'électorat du Front national parce qu'ils ont mené cette politique de provocation, parce que Nicolas Sarkozy a mis le feu aux banlieues, et que les appels du pied au FN ont été payants. Mais c'est une erreur d'interprétation. La poussée à droite de 2007, à la suite des émeutes de banlieue de 2005, n'était pas une confrontation sur l'immigration, mais davantage un ressentiment anti-jeunes exprimé par une population qui vieillit. N'oublions pas que Sarkozy est l'élu des vieux.

Comment qualifiez-vous cette droite ?

Je n'ose plus dire une droite de gouvernement. Ce n'est plus la droite, ce n'est pas juste la droite... Extrême droite, ultra-droite ? C'est quelque chose d'autre. Je n'ai pas de mot. Je pense de plus en plus que le sarkozysme est une pathologie sociale et relève d'une analyse durkheimienne - en termes d'anomie, de désintégration religieuse, de suicide - autant que d'une analyse marxiste - en termes de classes, avec des concepts de capital-socialisme ou d'émergence oligarchique.

Le chef de l'Etat a assuré qu'il s'efforçait de ne pas être "sourd aux cris du peuple". Qu'en pensez-vous ?

Pour moi, c'est un pur mensonge. Dans sa tribune au Monde, Sarkozy se gargarise du mot "peuple", il parle du peuple, au peuple. Mais ce qu'il propose aux Français parce qu'il n'arrive pas à résoudre les problèmes économiques du pays, c'est la haine de l'autre.

La société est très perdue mais je ne pense pas que les gens aient de grands doutes sur leur appartenance à la France. Je suis plutôt optimiste : quand on va vraiment au fond des choses et dans la durée, le tempérament égalitaire des Français fait qu'ils n'en ont rien à foutre des questions de couleur et d'origine ethnique ou religieuse !

Pourquoi, dans ces conditions, le gouvernement continue-t-il à reprendre à son compte une thématique de l'extrême droite ?

On est dans le registre de l'habitude. Sarkozy a un comportement et un vocabulaire extrêmement brutaux vis-à-vis des gamins de banlieue ; il les avait utilisés durant la campagne présidentielle tandis qu'il exprimait son hostilité à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne dans un langage codé pour activer le sentiment antimusulman. Il pense que cela pourrait marcher à nouveau.

Je me demande même si la stratégie de confrontation avec les pays musulmans - comme en Afghanistan ou sur l'Iran - n'est pas pour lui un élément du jeu intérieur. Peut-être que les relations entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, c'est déjà pour lui de la politique extérieure ? On peut se poser la question...

Si vous êtes au pouvoir et que vous n'arrivez à rien sur le plan économique, la recherche de boucs émissaires à tout prix devient comme une seconde nature. Comme un réflexe conditionné. Mais quand on est confronté à un pouvoir qui active les tensions entre les catégories de citoyens français, on est quand même forcé de penser à la recherche de boucs émissaires telle qu'elle a été pratiquée avant-guerre.

Quels sont les points de comparaison avec cette période ?

Un ministre a lui-même - c'est le retour du refoulé, c'est l'inconscient - fait référence au nazisme. (Christian Estrosi, le 26 novembre, a déclaré : "Si, à la veille du second conflit mondial, dans un temps où la crise économique envahissait tout, le peuple allemand avait entrepris d'interroger sur ce qui fonde réellement l'identité allemande, héritière des Lumières, patrie de Goethe et du romantisme, alors peut-être, aurions-nous évité l'atroce et douloureux naufrage de la civilisation européenne.") En manifestant d'ailleurs une ignorance de l'histoire tout à fait extraordinaire. Car la réalité de l'histoire allemande de l'entre-deux-guerres, c'est que ce n'était pas qu'un débat sur l'identité nationale. La différence était que les nazis étaient vraiment antisémites. Ils y croyaient et ils l'ont montré. La France n'est pas du tout dans ce schéma.

Il ne faut pas faire de confusion, mais on est quand même contraint de faire des comparaisons avec les extrêmes droites d'avant-guerre. Il y a toutes sortes de comportements qui sont nouveaux mais qui renvoient au passé. L'Etat se mettant à ce point au service du capital, c'est le fascisme. L'anti-intellectualisme, la haine du système d'enseignement, la chasse au nombre de profs, c'est aussi dans l'histoire du fascisme. De même que la capacité à dire tout et son contraire, cette caractéristique du sarkozysme.

La comparaison avec le fascisme, n'est-ce pas excessif ?

Il ne s'agit pas du tout de dire que c'est la même chose. Il y a de grandes différences. Mais on est en train d'entrer dans un système social et politique nouveau, qui correspond à une dérive vers la droite du système, dont certains traits rappellent la montée au pouvoir de l'extrême droite en Europe.

C'est pourtant Nicolas Sarkozy qui a nommé à des postes-clés plusieurs représentantes des filles d'immigrés...

L'habileté du sarkozysme est de fonctionner sur deux pôles : d'un côté la haine, le ressentiment ; de l'autre la mise en scène d'actes en faveur du culte musulman ou les nominations de Rachida Dati ou de Rama Yade au gouvernement. La réalité, c'est que dans tous les cas la thématique ethnique est utilisée pour faire oublier les thématiques de classe.

(Le Monde)

19 décembre 2009

PROMESSE SARKOZYENNE

"Je veux, si je suis élu Président de la République, que d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid.

 

Parce que le droit à l'hébergement, je vais vous le dire, c'est une obligation humaine.

 

Mes chers amis, comprenez-le bien : si on n'est plus choqués quand quelqu'un n'a pas de toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société où vous voulez que vos enfants vivent en paix qui s'en trouvera remis en cause"

 

Discours de Mr Nicolas SARKOZY du 18 Décembre 2006

 

In memoriam....

15 décembre 2009

LE BOUCLIER FISCAL N'A PAS DE JUSTIFICATION ÉCONOMIQUE

saez.jpgEmmanuel SAEZ, économiste, enseignant à l'université de Berkeley (Californie) répond à des questions :

Question : Qu'est-ce qu'une politique fiscale juste ?

Une politique fiscale juste est une politique qui redistribue des hauts revenus vers les bas revenus sans compromettre l'activité économique et d'une façon qui soit la plus transparente et la plus simple possible.

En particulier, dans le cas des très hauts revenus, la politique fiscale juste doit tenter de maximiser les recettes fiscales que l'on peut obtenir des très hauts revenus, ce qui veut dire des taux d'imposition dans le haut de la distribution pouvant dépasser nettement 50 %.


Question : Est-ce que la seule fiscalité juste ne consiste pas à supprimer tous les impôts indirects (TVA...) et en rester aux impôts directs réellement progressifs par rapport aux revenus quels qu'ils soient (travail, spéculation...) ?

Pour moi, les impôts directs, c'est-à-dire fondés sur le revenu total des personnes, et progressifs constituent la forme d'imposition la plus juste et transparente.

En pratique, la progressivité des impôts directs est compromise par le développement de nombreuses niches fiscales, ce qui oblige les Etats à utiliser des impôts indirects, comme la TVA, qui sont moins justes puisque non progressifs, mais qui sont efficaces pour obtenir des recettes fiscales conséquentes.


Question : Que pensez-vous du bouclier fiscal ? N'accroît-il pas les inégalités ?

Selon moi, le bouclier fiscal n'a pas de justification économique solide à limiter l'impôt à 50 % des revenus. En pratique, le bouclier fiscal n'inclut que certains types d'impôt et pas d'autres. Et par ailleurs, l'application pratique du bouclier fiscal est fort compliquée.
Bref, je serais en faveur de la suppression du bouclier fiscal.


Question : Comment se positionne la science économique d'aujourd'hui par rapport au fameux adage "trop d'impôt tue l'impôt", exprimé par la fameuse courbe de Laffer ?
La courbe de Laffer nous montre comment les recettes fiscales varient en fonction du taux d'imposition.

Puisque personne ne voudrait travailler si le taux d'imposition était de 100 %, c'est une courbe en forme de "U" inversé, et le sommet de ce "U" inversé détermine le taux d'imposition qui maximise les recettes fiscales.

Ce taux d'imposition dépend évidemment de la façon dont les agents ajustent leur activité économique en fonction de l'impôt.

En pratique, l'activité économique ne réagit qu'assez faiblement aux changements de taux d'imposition. Néanmoins, si le système d'impôt offre d'abondantes possibilités d'évasion fiscale (niches fiscales), le taux d'imposition qui maximise les recettes fiscales sera faible.

La leçon est donc qu'il faut mettre en place un système d'impôt qui minimise les possibilités de niches fiscales. A partir de là, il devient possible d'augmenter les taux d'imposition très fortement sans compromettre les recettes.


Question : Que pensez-vous de la mesure de Gordon Brown de taxer les bonus supérieurs à 25 000 livres ? Considérez-vous cette mesure comme partielle, et à but électoral, ou pensez-vous que la taxation des bonus est pérenne et susceptible de réduire le creusement des inégalités constatées ces dernières décennies ?

Le Royaume-Uni va augmenter son taux supérieur d'imposition des revenus de 40 à 50 % à partir d'avril 2010.

C'est là la mesure de fond qui rendra le système d'imposition britannique plus progressif.

Le rôle de l'imposition spéciale des bonus jusqu'en avril 2010 est double : premièrement, cela permettra d'éviter que les banquiers augmentent leurs bonus avant la mise en place du taux de 50 % en avril ; deuxièmement, l'imposition des bonus a une valeur symbolique et électorale également très forte. Les banquiers sont jugés responsables de la crise actuelle et ont reçu des aides des Etats très importantes. Il est donc impératif que ces aides ne soient pas dissipées en bonus pour les banquiers.

L'imposition des bonus reste une mesure partielle car elle peut être contournée relativement facilement. C'est pourquoi l'impôt de 50 % en avril 2010 est la mesure la plus importante.


Question : Dans la concurrence fiscale acharnée que se livrent aujourd'hui les Etats (et même, dans les Etats fédératifs, les Etats fédérés eux-mêmes, par exemple les cantons suisses), est-il encore possible de mener une politique fiscale autonome, notamment s'agissant de la lutte contre les inégalités ?

Il est certain que les décisions migratoires, et surtout celles des personnes à hauts revenus, sont un frein potentiel à l'impôt progressif au niveau d'un seul pays.

A la vérité, nous ne savons que peu de choses de l'effet de l'impôt progressif sur les décisions migratoires. Il est impératif que les Etats européens développent davantage de données pour étudier cette question.

La réponse de fond sur le problème de la concurrence fiscale passe par la coordination fiscale des pays de l'Union européenne.

Si les personnes et les capitaux sont complètement libres de circuler, il faut également que l'imposition des revenus, et surtout des hauts revenus, soit relativement uniforme dans les pays européens. Sinon, il devient effectivement impossible d'utiliser l'impôt pour combattre les inégalités.


Question : Avec la taxe carbone, ne va-t-on pas creuser les inégalités dans la mesure où ceux qui ont, par exemple, besoin de leurs véhicules pour aller travailler – sans disposer de véritables solutions alternatives – sont souvent ceux qui déjà financièrement ne sont pas les plus nantis et risquent d'être les plus affectés ?

Le rôle de la taxe carbone est de pénaliser les consommations génératrices d'émissions de CO2, car celles-ci créent des externalités négatives : changement climatique.

Néanmoins, il est vrai qu'une taxe carbone est régressive puisque les bas revenus sont relativement plus touchés par cette taxe. La solution théorique et pratique est donc de combiner la taxe carbone avec une réduction des autres impôts qui corrige exactement l'effet régressif de la taxe carbone. Si cette réduction est proposée de manière transparente, la taxe carbone pourra être acceptée par les populations.

C'est certainement un système bien meilleur que le marché du CO2 avec ristourne pour les entreprises, qui est un système opaque de redistribution.


Question : Êtes-vous favorable à l'impôt négatif pour remplacer toutes les aides destinées aux personnes à faible revenu ?

Les aides existantes pour les personnes à faibles revenus sont déjà une forme particulière d'impôt négatif.

Néanmoins, il serait utile d'intégrer davantage les aides comme le RSA, par exemple, dans le système d'imposition, pour en simplifier l'administration et l'usage.

Il est également important de continuer les réformes des aides pour qu'elles découragent le moins possible l'emploi. La réforme récente du RMI en RSA va dans ce sens. Il faudrait, à mon avis, aller encore plus loin pour que la maxime "travailler plus pour gagner plus" s'applique pleinement pour les allocataires.


Question : Mardi 15 décembre, vous donnez une conférence devant l'Ecole d'économie de Paris. Quelle est, selon vous, la réforme essentielle à mener concernant la fiscalité française ?

Le système d'imposition et d'aides en France est un empilement de dispositifs qu'il est essentiel d'intégrer en un système unique d'aides et d'impôts qui dépende de manière transparente du niveau total de revenus de chaque personne.

En particulier, il faut améliorer les incitations au travail dans le bas de la distribution. Il faut supprimer l'ensemble des niches fiscales pour restaurer un impôt progressif sur l'ensemble des revenus.

Cet impôt doit évidemment être prélevé à la source, comme le sont déjà toutes les cotisations et la CSG.


Le Monde du 14/12/2009

14 décembre 2009

UN DÉCOUPAGE ÉLECTORAL SUR MESURE ?

le-redecoupage-electoral_263.jpg

Une étude indépendante a projeté les résultats des législatives de 2007 sur la nouvelle carte électorale préparée par le gouvernement. Verdict : la majorité sort renforcée de ce redécoupage.

Les ciseaux d'Alain Marleix ont-ils taillé une nouvelle carte électorale aux petits oignons pour la majorité ? Oui, répondront sans hésiter les sénateurs de gauche, lors de l'examen du projet de loi instaurant le redécoupage électoral préparé par le secrétaire d'Etat à l'Intérieur.

Les sénateurs pourront étayer leurs critiques par une toute récente étude indépendante. Oeuvre du collectif "RegardsCitoyens.org", déjà l'origine du site "nosdeputes.fr", cette étude montre que la majorité tirerait effectivement profit de la nouvelle carte électorale.

Aux législatives de 2012, la droite (UMP, Nouveau Centre, MPF et divers-droite) obtiendrait 353 sièges (contre 346 en 2007), la gauche 220 (228 en 2007) et le Modem 4 (3 en 2007).

Ce tableau diffère sensiblement des projections avancées par Alain Marleix. Ce dernier prévoit la suppression de 33 circonscriptions sur 577 et leur remplacement par 33 nouvelles, dont 11 pour les Français de l'étranger. Face aux accusations socialistes de "charcutage" et de "tripatouillage", le Secrétaire d'Etat prétend que les suppressions toucheraient 18 sièges de gauche et 15 de droite.

Or, selon "Regards Citoyens", si l'on exclut les Français de l'étranger, le solde net de ce redécoupage se traduirait en 2012 par une perte de deux sièges pour la droite et de dix pour la gauche, le MoDem gagnant un élu.

Ainsi, en Ille-et-Vilaine, département qui gagne une circonscription, l'étude montre un gain d'un siège pour la droite qui se retrouverait à égalité avec la gauche à quatre élus partout.

En revanche, à Paris, les inquiétudes du PS et des Verts semblent un tantinet exagérées. Si la capitale perd trois élus, deux appartiendraient à l'UMP.

 

L'arbre destiné à cacher la forêt?

(Extrait de l'hebdomadaire "L'EXPRESS")