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25 septembre 2008

L'INCROYABLE AVEU d'Hervé MORIN

morin.jpgLes auditeurs de Dimanche + n'en sont pas encore revenus : il y a quelques jours, sur leur écran de télévision, notre Ministre de la Défense - et inénarrable "Président" du Nouveau Centre - explique calmement comment, entre les 2 tours de la présidentielle, ce fidèle lieutenant de François BAYROU avait recommandé à celui-ci de faire alliance avec Ségolène ROYAL afin de bénéficier de la distribution de portefeuilles ministériels d'une victoire probable d'une telle alliance face à Nicolas SARKOZY. Mais comme François BAYROU a refusé cette alliance tout comme celle avec SARKOZY, il explique comment il s'est rallié aussitôt à celui-ci en trahissant son ami BAYROU pour récupérer côté UMP le portefeuille espéré.

Inouï ! Le comble du cynisme politique....

Un hebdomadaire - pas démenti depuis - explique de son côté et interroge : s'est-il rendu compte de ce qu'il disait ? Est-ce le sourire hypnotique de la sublime Anne-Sophie Lapix qui lui a fait perdre sa lucidité ou est-il tout simplement l'opportuniste sans conviction que l'on imagine qu'il est ?

Le problème de MORIN n'était donc pas que BAYROU ait dit qu'il ne voterait pas SARKOZY, ou qu'il penchait à gauche. Le vrai problème, c'est qu'il refusait de passer un accord. Et sans accord, pas de possibilité d'être ministre.

Incroyable aveu de la vraie nature du centrisme (ndrl : façon MORIN-Nouveau Centre). Savoir valoriser un petit score pour obtenir une bonne place dans une alliance avec le vainqueur, quel qu'il soit.

A la question parfaitement anodine de la journaliste, qui lui demande ce qu'il reproche à François BAYROU, Hervé MORIN part dans un long dérapage non contrôlé :

« J'ai de l'estime et de l'affection pour François BAYROU. Je ne regrette rien du chemin que nous avons parcouru, la seule chose c'est qu'il m'a donné raison : quand en 2007, entre les deux tours de l'élection présidentielle, je lui ai dit qu'il fallait qu'il fasse un choix sinon il irait vers l'isolement. Parce que la Ve République c'est de faire un choix à un moment où à un autre. Le système est bipolaire. A gauche et à droite. Et quand on est troisième au second tour, il faut faire un choix.

Et comme il avait fait campagne essentiellement contre Nicolas SARKOZY, je lui avais dit : "Fais le choix de t'associer au PS." Parce qu'on ne peut pas être seul et être libre et indépendant c'est être en mesure de passer un accord avec quelqu'un. Ce n'est pas d'être seul. C'est le contraire de la liberté que de refuser l'accord.

Je lui ai dit : "Passe un accord." Et il m'a dit : "Je ne le ferai pas." "Bon, très bien mais tu finiras par le faire. »


Qu'a fait Hervé MORIN à l'époque ? A-t-il été au bout de ses convictions en appelant à voter pour Ségolène ROYAL ? Non ! Au contraire, tout le monde s'en souvient, il a appelé à voter SARKOZY parce qu'il refusait la perspective, selon lui inéluctable, d'un accord entre le Modem et le PS. Ce qu'il l'a conduit à fonder le "Nouveau Centre" et à devenir le Ministre (croupion qu'on sait).

MENSONGE ou AVEU ?

Comme on ne voit pas quel intérêt Hervé MORIN aurait eu à mentir en prétendant avoir conseillé à BAYROU de s'allier avec le PS, il ne peut s'agir que d'un aveu : MORIN voulait coûte que coûte valoriser les 6.8 millions de voix de BAYROU pour devenir Ministre, sans attendre 2012.

Le pire, c'est que la bourde du Ministre ne peut même pas s'expliquer par un positionnement tactique. Dès lors, que le Modem s'ouvre à des accords avec le PS, il offre à ses militants la même perspective de devenir élus que le Nouveau Centre. En prenant acte de l'inéluctable alliance Modem - PS, MORIN reconnaît qu'il perd son seul avantage comparatif dans la guerre des centres qui l'oppose à son ancien mentor.

Hervé MORIN a seulement été poussé à la gaffe par un désir irrépressible de se mettre en avant. Les faits lui ont donné raison : il voulait qu'on le sache. Il ne faut pas chercher plus loin.

Hervé MORIN nous rappelle là que la politique est une carrière comme une autre et qu'un parti est avant tout, une machine à conquérir des postes. De ce point de vue, le groupusculaire Nouveau Centre et le déliquescent Parti socialiste restent de redoutables machines à se faire élire, donc des partis efficaces.

On a beau dire, on respire mieux ailleurs, et surtout un air un peu plus pur, que chez ces gens-là.

Voici la vidéo de cet entretien.

Commentaires

la dure réalité du monde politique lire machiavel:
seul compte l'exercice du pouvoir qui est conditionné d'abord par la prise du pouvoir.
Certes Morin est un opportuniste, qui en doute, mais il est d'abord un politique.
Il est aujiourd'hui au pouvoir et exerce ses fonctions dans un des ministères les plus importants, ceci est un fait vérifiable.
En reprenant les conseils aux princes de machiavel, sur le plan politique qui a raison, Morin aujourd'hui avec sarkozy, ou Bayrou hier avec Chirac?

La réponse n'est pas si simple, mais l'arithmétique a ses propres lois, en base 10 deux et deux feront toujours quatre.

Écrit par : Gilles GAMBA | 26 septembre 2008

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