ARCHIVES

Au moment où notre Mouvement va franchir une nouvelle étape en élisant ce prochain 27 Septembre de nouvelles équipes pour le conduire vers de nouvelles échéances, il n’est pas inintéressant de relire une note rédigée au sein de l’UDF du GARD en Août 2000, voici donc 8 ans de cela. Cette note interne avait alors été adressée aux membres du Bureau de cette époque.

Cette note a pour seul intérêt de montrer que, déjà en 2000, naissait lentement cette idée de la 3ème voie qui a donné naissance ensuite à notre actuel Mouvement Démocrate.

Voici des extraits de cette note interne à la Fédération du GARD :

ÉVOLUTION POLITIQUE & NOUVELLES STRATÉGIES

Depuis plusieurs années, la structure de notre société a changé.

Face aux classes situées traditionnellement au sommet de la pyramide de l’échelle sociale...., nous observons le développement d’une vaste classe moyenne composite comprenant des salariés, des fonctionnaires, des commerçants, des cadres moyens, etc.... dont les modes de vie, ou encore les mentalités, se sont considérablement rapprochées les unes des autres. Se confrontant à ces deux couches sociales...., nous observons une énorme masse qui ne cesse d’enfler : c’est la masse des exclus et des maltraités de la vie, masse désormais contestataire de toute forme d’organisation d’une société qu’elle rejette car ne s’identifiant plus à elle, ne reconnaissant plus ses valeurs. Cette masse expose notre société à de graves troubles et ces exclus ne se sentent plus ni écoutés ni considérés.

Cette évolution sociale a modifié tant le ton que la forme de la vie politique sans même que nos responsables en aient toujours pris eux-mêmes conscience.

Même si gauche et droite ne se confondent pas encore, l’ancienne césure droite-gauche tend à s’atténuer. Le clanisme traditionnel - avec sa fracture verticale qui voulait que l’on soit ou de droite ou de gauche et que, traditionnellement, l’on vote systématiquement pour les candidats de son clan - disparaît sensiblement. Ceci se traduit par une volatilité accentuée d’une part croissante de l’électorat qui vote désormais alternativement et indifféremment ou à droite ou à gauche, ou encore se manifeste par une abstention qui traduit la déception d’un électorat ne se reconnaissant plus dans l’action politique menée par les siens, action qui différenciait autrefois clairement une politique de l’autre.

L’action du militant, du responsable ou de l’élu ne peut donc plus aujourd’hui se concevoir comme hier. On gagne de moins en moins une élection parce que l’on appartient à telle famille politique, à tel groupe identitaire ou social, ou encore à telle sensibilité. On gagne un électorat quand le militant politique, le responsable ou l’élu semblent appartenir génériquement à cette humanité multiforme et se montre soucieux de son quotidien, sans verser pour autant dans un populisme racoleur que tous rejettent.

.... Ceci implique donc une toute autre approche, un tout autre mode de fonctionnement de l’action politique, action beaucoup plus exigeante, beaucoup plus quotidiennement proche et présente sur le terrain. Sur tous les terrains.

POSITION DE L’UDF SUR L’ÉCHIQUIER POLITIQUE

L’UDF n’a pas à se positionner à mi-chemin entre gauche et droite parce qu’elle serait au “centre”. Elle n’a pas davantage à être ou de droite ou de gauche. La politique de l’UDF ne peut plus être à la fois progressiste et égalitaire d’un côté, libérale et conservatrice de l’autre. Les discours lénifiants n’ont plus place dans le débat de notre société. Le doctrinaire doit désormais faire place à l’humaniste.

L’UDF doit ouvrir aux citoyens une véritable 3ème voie qui distinguera clairement son message de ceux traditionnels de la droite ou de la gauche, ces derniers n’étant plus entendus des uns ou des autres.

Le voie de l’UDF doit désormais être celle de l’humanisme et des droits de l’homme dans son vécu du quotidien.

Notre mouvement politique se doit donc d’être désormais quotidiennement présent partout sur le terrain, au plus près des citoyens, à quelque niveau de responsabilité ils soient placés (élus, associations, décideurs, groupes d’influence, presse, etc....)....

RÔLE DU DÉLÉGUÉ UDF

Sur un plan pratique, le rôle du Délégué UDF est donc d’aller quotidiennement à la rencontre des citoyens, de les écouter, de leur apporter des réponses face aux problèmes auxquels ils sont confrontés : réponses à l’éclairage de la politique générale du mouvement et de cette 3ème voie que nous représentons, hors les sentiers battus où personne ne nous suivrait. Le Délégué ne peut plus se satisfaire des réponses préfabriquées et partisanes....

L’humanisme doit l’emporter désormais sur le doctrinaire....

(Fin de citation très partielle d’une note adressée en Août 2000 aux 17 Délégués Cantonaux, aux 8 Délégués de Secteur et aux 5 Délégués de Circonscription qui avaient charge de couvrir les 46 cantons et les 353 communes du GARD. Cette note a été rédigée par le Secrétaire Départemental de l’UDF déjà en place à cette époque depuis 1997).

On peut remplacer aujourd’hui dans cette note le mot “UDF” par celui de “Mouvement Démocrate” et on constate que déjà pointait en 2000 la transformation qui a abouti ensuite à la naissance de notre Mouvement, 7 ans plus tard.

L’idée de notre actuel Mouvement Démocrate développée par François Bayrou est donc bien le fruit d’une longue évolution dont il fut l’inspirateur plusieurs années auparavant et qu’accompagnaient déjà les militants de l’époque. Dont des responsables de la Fédération du Gard. Une des contributions qui a d’ailleurs abouti au Congrès de Lyon en Février 2006 à la transformation de l’UDF en “Parti Libre” - libéré des alliances automatiques avec la droite ou la gauche - était d’ailleurs déjà signée.... par ce même responsable de la Fédération du Gard soutenu par la majeure partie de ses militants.

Notre Fédération du Gard a donc toujours été précurseur de ce qui fait aujourd'hui la jeunesse de notre Mouvement. Ceux qui auront demain charge de la conduire vers une nouvelle étape auront entre les mains un bel héritage dont ils pourront être fiers.