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11 novembre 2018

LES CAVALIERS SEULS

LES CAVALIERS SEULS

nationalisme.jpgL'attitude particulièrement méprisante de Donald Trump, depuis son arrivée à Paris vendredi et précédée d'un tweet insultant pour son hôte et jusque ce dimanche 11 Novembre - comme, dans une moindre mesure, celles plus prudentes mais non mois significatives des Poutine ou Netanyahou (pour ne citer que les principaux) - ont illustré le retour des égoïsmes nationaux dénoncés brillamment par Emmanuel Macron et Angela Merkel.
 
Que faut-il retenir de cette journée de commémoration du centenaire de l’Armistice ?

L’image de ces soixante-dix chefs d’État et de gouvernement remontant à pied vers l'Arc de Triomphe, sous une pluie battante et au son des cloches de Notre-Dame retransmises jusque là et rappelant celles qui résonnaient au même instant il y a 100  ans, a été un moment fort, rempli d'une émotion prenante. Puis a suivi celle d'un Donald Trump, faisant cavalier seul, au milieu d'un cortège outrancieusement tankerisé et éloigné de celui pourtant prestigieux qui l'avait précédé, entaché aussi depuis la veille par son absence remarquée d'une cérémonie dans un cimetière où reposent des milliers de soldats américains tombés sous la mitraille de 14-18.... mais absent de cette cérémonie sous prétexte de pluie (!), puis encore son autre absence aux côtés des autres invités d’Emmanuel Macron participant au premier Forum de la Paix. Que dire ? L'on en reste pantois.

On ne saurait se montrer plus "insultant", pour reprendre le vocabulaire du Président américain, à l’égard du multi-latéralisme, ce principe sur lequel repose, malgré ses lourdeurs et ses lenteurs, la paix dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, guerre que les dirigeants des années 20 et 30 avaient pourtant vu venir, tout en étant incapables d’en arrêter la mécanique infernale.

Les années 30 ? Voilà qu’elles se rappellent aujourd'hui à notre souvenir dans les discours entendus hier avec beaucoup de justesse.

Celui d’Emmanuel Macron, soulignant que "le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme" et que ceux qui disent "nos intérêts d’abord" vont à l’encontre des "valeurs morales" de toute Nation. L"America First" de Donald Trump était clairement visé, comme d'autres nationalismes exacerbés et représentés hier par leurs sombres figures.

Celui d’Angela Merkel qui s’inquiète, de son côté, de voir la coopération internationale "et même le projet européen de paix" aujourd’hui remis en question.

Celui, enfin, du Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, évoquant, lui aussi, les années 30 et cet "engrenage invisible" qui a conduit à la guerre malgré les "plus jamais ça" de 1918.

Les "passions tristes" et les "anciens démons, que la France et l’Allemagne ont su ensemble conjurer, sont toujours à l’œuvre, même au cœur de notre Europe, voulue et bâtie précisément pour les en chasser.

Mais, de cela et de ces démons renaissants à l'évidence, Mr Donald Trump - et ses affidés idéologiques - s’en moquent totalement, enfermés qu'ils sont dans leur populisme racoleur.

Si l'on n'y prend pas garde d'urgence, il y a danger. L'Europe est et doit rester notre rempart : car il n'y en a pas d'autres.

F.VDV

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