10 mai 2012
LE CENTRE POUR LA FRANCE
Des femmes et des hommes non pas d'un camp,
mais d'un pays et d'un peuple
L’élection présidentielle a livré son verdict. François Hollande a été élu, et Nicolas Sarkozy a organisé la transition comme elle devait l’être. Les Français ont apprécié ce moment républicain, ce qui prouve qu’il y a dans notre pays aujourd’hui un grand besoin d’apaisement.
J'ai pris mes responsabilités....
Dans cette élection, j’ai pris mes responsabilités. Pour moi, la vie, cela consiste à prendre ses responsabilités. Je l’ai fait, est-il besoin de le dire, sans aucune idée d’intérêt, sans aucune sorte de marchandage. On me dit : "vous avez pris des risques ! On va vous le faire payer et vous désigner comme cible". Je l’accepte. J’assume cela. J’ai pris cette décision, parce que je considérais que l’essentiel se trouvait en jeu, qu’au bout du compte, malgré mes réserves sur bien des points, l’alternance offrirait une chance nouvelle au pays.
Et notre marque de fabrique, à nous, c’est que nous ne faisons pas de la politique comme un marchandage : nous faisons de la politique comme un engagement. Et nous pensons que le courage est nécessaire à l’engagement. Or l’engagement, et le courage, c’est précisément ce qu’il faut à la France. Pas le sectarisme. Car la période que nous allons vivre va être la plus rude, la plus exigeante, que la France ait traversée depuis longtemps.
La crise vient plus vite, plus dure....
Je veux vous dire solennellement ceci : la crise vient, plus vite et plus dure qu’on ne l’imaginait ! L’étincelle part de Grèce, mais c’est dans les États endettés de la zone euro, et au premier chef chez nous en France, que l’incendie risque de s’allumer.
Voilà la dure réalité. Cette crise est celle des États surendettés de la zone euro. En finançant à crédit leur train de vie, en dépensant pour le courant et pas assez pour l’investissement, ces pays, et le nôtre, se sont placés dans une situation invivable. La crise qui vient sera la plus rude de celles que notre pays aura traversées depuis la guerre, parce que cette crise risque de menacer d’abord notre modèle social et de services publics.
J’espère que des démarches de croissance seront acceptées par les autorités de l’Union européenne. Mais c’est à l’horizon de plusieurs années. Et elles ne seront acceptées que si, en même temps, les pays cessent de s’endetter, et cela c’est à court terme. Et comme dans toute crise, ce sont les catégories les plus fragiles qui risquent d’être les premières atteintes. Il est très important que les gouvernants aient cela à l’esprit.
Il n'y aura pas de répit....
Et cela a deux conséquences. Il n’y aura pas de répit. Il y aura peut-être un court état de grâce politique, mais pas d’état de grâce économique et social. Et deuxième conséquence : on ne sortira pas de cette crise par les solutions politiques classiques !
François Hollande a un atout : il n’est pas ressenti comme un homme d’affrontements. Je crois, pour ma part, que c’est authentique, il est nouveau, il a un certain crédit dans l’appareil d’État. Surtout, il a obtenu le soutien des catégories populaires les plus fragiles. Mais son programme économique devra être repris en profondeur, à la mesure de la crise, et ce sera un rude exercice de vérité, d’abord dans sa majorité.
S’il trouve en face de lui une opposition agressive et systématique, qui fera feu de tout bois, a fortiori une cohabitation de blocage, il n’existe aucune chance que le pays puisse se redresser. Je suis persuadé que les Français ne veulent pas d’une opposition frontale et systématique pour la période qui s’ouvre. Ils ont envie de gens, même différents, mais réunis qui fassent avancer les choses. C’est dans cette volonté que nous nous inscrivons. Il faut au Parlement un courant politique nouveau qui soit à la fois indépendant et positif. Il faut un courant politique qui dise non à la participation complaisante, non à l’opposition de principe, et oui à l’esprit de responsabilité et d’unité nationale.
Il faut un courant politique qui ne cherche pas l’échec des gouvernants, mais le succès de la France dans les immenses difficultés qu’elle va rencontrer. Des gens qui ne s’en laissent pas compter, qui ne se laissent pas influencer par les intérêts partisans. Et cette force ne peut être qu’au Centre.
Je dis au centre....
Pour la première fois, un vrai centre peut exister. Jusqu’à maintenant, le centre ne se concevait qu’à droite. Jamais, depuis des années, il n’avait pu faire la preuve d’une vraie indépendance, d’une vraie liberté de décision, fondée non pas sur des arrière-pensées, mais sur le plus profond de son engagement.
Or pour qu’un vrai centre existe, il faut qu’il réunisse des femmes et des hommes qui assument leur diversité et ne soient pas toujours du même côté de cette barrière imaginaire qui séparerait les Français.
J’ai beaucoup d’amis qui ont voté Sarkozy et appelé à voter pour lui. Je considère qu’ils en avaient le droit. J’ai des amis qui ont voté blanc. Je considère qu’ils en avaient le droit. Beaucoup d’entre nous aussi ont voté Hollande et moi avec eux.
Ils n’ont pas à être accusés de leur vote. Ils en avaient le droit élémentaire comme citoyens. Aucun contrat, aucune dépendance ne doit empêcher un citoyen d’émettre le vote qu’il considère juste.
Et c’est en acceptant cette diversité, en réunissant ceux qui ont fait des choix de deuxième tour différents, et heureusement, que nous créerons le pôle central libre dont la France a besoin. C’est un grand changement.
La création d'une force centrale....
La création d’une force centrale et libre dans la vie politique française, là est la seule nouveauté, et le seul changement possible. Et cette force centrale qui accepte et veut voir réunies les sensibilités différentes du centre, ceux qui ont voté d’un côté et ceux qui ont voté de l’autre, un pôle qui non seulement accepte la diversité mais la souhaite, c’est la garantie que pour la première fois, un courant refusera le sectarisme, les réflexes de clan, tout pour ou tout contre, toujours pour ou toujours contre !
Au travers des candidats de cette force centrale, pourront s’exprimer tous ceux qui éprouvent un malaise devant la volonté de monopole de l’UMP et du PS. Et je les ai rencontrés, les gaullistes, les sociaux démocrates, les sensibilités sociales de la droite républicaine, les écologistes réalistes. Tous ceux qui n’aiment pas que triomphent les seules logiques d’appareil. Tous ceux qui en ont marre des sectaires d’un bord ou de l’autre.
Quand les décisions seront bonnes et courageuses, le pôle central soutiendra les orientations du gouvernement. Quand elles seront risquées, il le dira clairement. En toutes circonstances, il cherchera à influencer les décisions prises dans le sens du courage, du réalisme, et de l’attention à porter à la vie quotidienne. Il défendra une vision pour le pays, autant que le souci de la vie de tous les jours. Il sera humaniste, pas seulement dans les mots, mais dans les actes. Devant la crise, il défendra l’intérêt national et donc l’unité nationale.
"Le Centre pour la France"
Les candidats de ce pôle central qui auront signé une charte d’engagement se présenteront sous l’étiquette : "Le Centre pour la France".
Ces candidats auront un mot d’ordre : "Nous voulons être utiles à la France, pour qu’elle échappe à ses divisions". Ils ne seront pas les hommes et les femmes d’un camp, mais les hommes et les femmes d’un pays et d’un peuple.
François BAYROU
18:53 Publié dans ARGUMENTS & IDÉES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mouvement démocrate, bayrou, politique
Commentaires
François,
cela fait des années que je me bats pour vos idées, d'abord en Essonne ou j'ai combattu l’élection de la dirigeante en place pourtant conseillère régionale car je sentais la trahison au profit de Mr Dassault, ensuite en militant basique par blog malgré les moqueries diverses. Je le fais non pas par fidélité mais parce que je crois fermement que l'idée d'un pays dépasse le chemin personnel et je me fiche de savoir si vous serez élu ou pas, l’essentiel est de dire ce que l'on pense et de le faire.
je cherche encore une idée dans le "nouveau centre, j'étais à vos cotés en 2003, 2004, nous étions 800 à l'époque et on nous disais morts. j'étais derriere vous,en orange, je le suis encore aujourd hui et je le serais demain même si nous sommes à nouveau seuls, vous êtes la seule vraie chance de notre pays et de son avenir, merci
Écrit par : coulon | 10 mai 2012
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