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16 octobre 2008

EFFETS D'ANNONCE

(Tribune Libre)

stade.jpgUne récente rencontre sportive a donné lieu à de graves incidents : l’hymne national a été sifflé tout au long de son interprétation, puis le match qui a suivi a été bordé de huées incessantes contre l’équipe adverse dont les supporters étaient très minoritaires..., ou peut-être plus raisonnés.

C’est intolérable. Même si cela n’est pas une première, même si cela est arrivé aussi au cours de rencontres opposant deux équipes de même nationalité, cela démontre le degré d’imbécilité de quelques groupuscules qui sont à l’origine de ces désordres. Cela démontre les graves insuffisances du système éducatif, tant familial qu’institutionnel, qui ne sont plus capables d’inculquer aux nouvelles générations les valeurs fondamentales de respect d’autrui et des symboles nationaux.

Je ne partage pas du tout les excuses de certains qui voudraient rejeter ces désordres aux problèmes ambiants de chômage ou d’exclusion de certaines classes sociales. C’est la solution de facilité par excellence qui consiste à se croiser les bras et à tout laisser faire dans notre société. Réaction tout autant inadmissible.

Mais, fait nouveau, voici que le gouvernement se saisit de ce nouvel incident pour vouloir réglementer l’organisation de ces manifestations sportives. Et, en guise de réponse, il conçoit notamment d’interrompre toute manifestation dès lors que de tels incidents se renouvelleraient.

L’intention est bonne. Mais j’essaie d’imaginer ce qui en suivrait. Imaginons en effet un stade rempli que quelques dizaines de milliers de supporters enflammés et à qui on annoncerait soudain que la manifestation est annulée pour cause de désordres au cours des hymnes nationaux. Les équipes se retireraient dans les vestiaires et on ferait alors évacuer l’enceinte sportive. À moins de déployer de gigantesques forces de sécurité - qui d’ailleurs ne feraient que déplacer le problème de quelques centaines de mètres - que se passerait-il dans les rues et les cités adjacentes ? Le pire serait alors à craindre. Ce serait tout autant intolérable.

Le problème est peu simple à résoudre même s’il mérite qu’on s’y penche. Mais il est fort à craindre cependant que nous n'ayons, de nouveau, n'avoir à faire qu’à des effets d’annonces. Ce ne serait pas la première fois.

Jean BART

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