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07 juin 2010

L'ANTI-BAYROUISME PRIMAIRE du NOUVEAU CENTRE

Le MoDem raille l'anti-bayrouisme du NC

Le Secrétaire Général du Mouvement Démocrate (MoDem)Marc FESNEAUa dénoncé lundi "l'anti-bayrouisme primaire" du porte-parole du Nouveau Centre, Philippe Vigier, selon qui le patron du MoDem aurait opéré "un virage à 180 degrés" vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Le député NC avait en effet dénoncé samedi "le spectacle pathétique auquel se livre François Bayrou" en rappelant que ce dernier "n'avait pas de mots assez durs il y a quelques semaines encore" à l'égard du chef de l'Etat.

"Avec le zèle des convertis, avec le zèle de celui qui ne peut accepter de voir certains résister là où il a succombé, Monsieur Vigier et nombre de responsables du Nouveau Centre se livrent au seul jeu dont ils sont capables : l'auto-justification, l'auto-satisfaction et l'anti-bayrouisme primaire", a rétorqué Marc Fesneau dans un communiqué. "On comprend bien leur désarroi de constater que, après trois années seulement, leur stratégie d'inféodation à l'UMP a échoué au point qu'à quelques jours d'un congrès Monsieur Vigier et ses amis aient besoin et soient en peine de justifier de leur utilité dans le paysage politique français", poursuit le responsable démocrate.

Dénonçant le vote par le NC de textes "en rupture totale avec la pensée humaniste : bouclier fiscal, budgets en déséquilibre et injustes, travail dominical, loi sur les jeux d'argent...", le secrétaire général du MoDem estime que "c'est sur les actes qu'il faut juger".

 

LE FIGARO du 6 JUIN 2010

04 juin 2010

LETTRE de François BAYROU à tous les Adhérents

L'ARTICLE PREMIER DE TOUT ACTE D'EXISTENCE DU CENTRE, C'EST L'INDÉPENDANCE

JE NE FERAI SUR CE POINT CENTRAL AUCUNE CONCESSION À QUI QUE CE SOIT

 

Dans un courrier adressé ce vendredi 4 juin aux adhérents du Mouvement Démocrate, François Bayrou réaffirme l'indépendance du Mouvement Démocrate, mais aussi la nécessité de dialogue entre les responsables politiques pour trouver des réponses responsables à la hauteur des enjeux auxquels la France est confrontée. Voici ce courrier

 

Le 4 JUIN 2010

 

Chers amis,

bayrou-ech.jpgDepuis quelques jours, on entend un certain nombre de commentaires sûrement très bien intentionnés prétendant que nous préparerions un "changement de ligne", un infléchissement de notre action en direction de l'actuelle majorité, en forme de "retour".

 

Cela mérite une mise au point claire et nette pour éviter rumeurs et intoxications.

 

Nicolas Sarkozy m'a invité à le rencontrer en privé au mois d'avril. Lorsque le Président de la République m'invite, hier François Mitterrand ou Jacques Chirac, aujourd'hui Nicolas Sarkozy, je considère comme normal d'accepter cette rencontre. Je fais de même lorsqu'il s'agit du Premier ministre ou des leaders de l'opposition de gauche. La situation de notre pays est suffisamment grave pour que les responsables conscients des difficultés (ils ne sont pas si nombreux) acceptent d'échanger leurs points de vue, y compris de manière informelle et en toute liberté.

 

Cela s'impose d'autant plus dans les jours de crise que nous traversons. Devant ces difficultés, que j'avais prédites depuis longtemps, personne ne peut affirmer qu'il a la solution. Tout le monde cherche, tout le monde sait (ou devrait savoir) que nous allons vers des temps difficiles, et dans les temps difficiles il n'est pas inutile de réfléchir ensemble. Nous sommes en désaccord, parfois violent, c'est normal, c'est la démocratie, mais nous ne sommes pas en guerre civile. C'est le point de vue que j'ai toujours défendu et que je défends d'autant plus aujourd'hui.

 

Parler entre responsables, sans concessions et sans compromissions, pour moi, pour nous, c'est le b-a ba d'une démocratie de citoyens adultes. Je vous le dis clairement, je continuerai de le proposer, et de le mettre en pratique.

 

À ce titre, je revendique avec fierté que nous ayons ces derniers mois tendu la main à une partie de la gauche, social-démocrate, en espérant qu'elle oserait un jour affirmer son identité. Pour l'instant, cela n'a pas été le cas, mais nous avons eu raison de tendre la main et nous devons continuer à le faire !

 

Il n'y a pas de démocratie sans confrontation des idées et sans dialogue. Et la crise fait du dialogue une obligation.

 

Cette rencontre avec le Président de la République a eu lieu au moment où trois dossiers étaient ouverts par le gouvernement : la burqa, les retraites, et les collectivités territoriales.

 

Sur la burqa, sujet épineux, mis en scène d'abord (ne soyons pas dupes) pour des raisons électorales, mais qui trouble beaucoup de Français, particulièrement de femmes, j'ai indiqué que le texte du gouvernement qui dit seulement qu'en France "nul ne doit dissimuler son visage dans l'espace public" me paraissait raisonnable. Si ce texte ne change pas, je le voterai. C'est aussi le sentiment de notre ami Abdoulatifou Aly, député de Mayotte, seul député musulman de notre Assemblée nationale. Nous sommes ainsi fidèles à notre ligne de conduite : quand une décision nous paraît acceptable, nous votons oui ; si elle ne l'est pas, nous votons non.

 

Sur les retraites, question très lourde (trente milliards d'euros de déficit cette année), j'ai indiqué qu'une réforme était indispensable. Certains disent que la réforme peut être évitée ! Pour moi, cette position est irresponsable. Donc, si la réforme proposée est raisonnable, je la soutiendrai. Dans le cas contraire, je ne l'approuverai pas.

 

Des financements nouveaux doivent être trouvés et mettre à contribution des revenus, notamment du capital, qui jusqu'à maintenant échappaient à la solidarité.

 

Il faut augmenter le nombre d'actifs par rapport au nombre des retraités pour que la charge soit supportable. Cela ne pourra se faire que par une politique qui permette de créer davantage d'emplois en France, par une reconquête de productions nouvelles ou de productions que nous avons laissé s'en aller. Personne n'en parle et c'est pourtant là la clé, la seule clé du problème des retraites, comme c'est la seule clé du pouvoir d'achat, ou de l'intégration par exemple.

 

Il demeure qu'il faudra travailler plus longtemps ! C'est le courage de le dire.

 

Comment y parvenir ? Faut-il faire glisser l'âge légal, progressivement, au-delà de 60 ans ? Pour moi, comme pour Dominique Strauss-Kahn, cet âge n'est pas tabou. À condition que soit traitée la question de la pénibilité de certains métiers, ce qui pour l'instant n'est pas fait.

 

Faut-il augmenter le nombre d'années de cotisations ? Cette solution qui a la faveur du PS et de certains syndicats n'est pas interdite non plus. Mais cela signifie que pour tous ceux qui ont fait ou feront des études, la retraite serait reportée bien au-delà de 65 ans. Les deux solutions ont leurs inconvénients : peut-être faut-il combiner les deux ? Nous en débattrons d'ici au 26 juin, date à laquelle le Conseil national arrêtera nos propositions. En attendant le débat dans nos rangs est ouvert à partir d'une note d'orientation que vous avez reçue il y a quelques semaines.

 

En tout cas, je suis décidé à défendre le seuil (aujourd'hui fixé à 65 ans) où on peut faire valoir ses droits à la retraite sans décote même si l'on n'a pas le nombre de trimestres exigé. Ce "filet de sécurité" est très important, par exemple pour les femmes qui ont repris le travail après avoir élevé des enfants, ou pour ceux qui ont connu la "galère" du chômage, ou pour ceux qui ont travaillé à l'étranger, par exemple.

 

Il faudra enfin penser la vraie réforme, je devrais dire la vraie refondation des retraites, celle qui assurera l'équilibre sur le long terme et permettra à chacun d'adapter librement sa retraite aux conditions particulières de chaque vie professionnelle ou familiale. Pour nous, nous plaidons depuis dix ans pour un système de retraite à points, ou de comptes personnels, où chacun sait, à tout moment, où il en est. C'est le seul moyen, sur le long terme, d'assurer l'avenir de la retraite par répartition. J'ai été heureux de noter sur ce sujet des prises de position nouvelles, par exemple les déclarations de la CFDT. J'ai demandé au gouvernement de faire de cette réflexion sur une réforme à long terme, par exemple à l'horizon 2020 ou 2025, un chapitre important de sa proposition.

 

En tout cas, il n'existe pour moi aucune possibilité responsable et juste de ne pas faire de réforme. Il suffit, dans les rues de nos villes ou villages, de compter les retraités, de plus en plus nombreux, et les actifs, de plus en plus rares, pour voir que nous allons dans le mur. Et aller dans le mur, cela signifie, comme en Grèce, en Espagne ou au Portugal baisser brutalement les retraites de 10 °/ ou de 15 °/. Cela, je ne l'accepte pas et je ne serai pas complice d'une telle lâcheté.

 

Enfin sur les collectivités locales, j'ai combattu à la tribune de l'Assemblée Nationale, et je continuerai à combattre le projet du gouvernement de faire élire les futurs conseillers territoriaux à l'actuel scrutin cantonal, ce qui serait la consécration du bipartisme, un recul de l'idée régionale, une renoncement insupportable à la parité et au pluralisme. Selon moi, une telle loi serait inconstitutionnelle et définitivement inopportune.

 

Savoir approuver quand une décision va dans le bon sens, combattre les décisions injustes, cela a toujours été notre ligne de conduite. J'en suis fier et je le revendique.

 

Cela signifie-t-il une quelconque connivence avec le pouvoir actuel ? Je vois bien la manœuvre qui tente de le faire croire. Mais ceux qui conduisent cette intoxication se mettent le doigt dans l'oeil et il convient, charitablement, de les détromper...

 

J'ai, depuis le premier jour, mis en garde contre les risques que faisait courir la politique de Nicolas Sarkozy.

 

Cela n'a rien à voir avec une mésentente personnelle. Je ne dis pas qu'il n'a aucune qualité, d'énergie par exemple. Je ne lui fais pas porter des responsabilités qui ne sont pas les siennes : je sais bien qu'il n'est pas directement responsable de la crise, même si cette crise est celle du capitalisme qu'il défendait.

 

Mais mon jugement n'a pas changé : les orientations de Nicolas Sarkozy ont porté atteinte à des principes pour nous essentiels.

 

La justice fiscale a été niée par le "bouclier fiscal". Les déficits ont explosé, et pas seulement à cause de la relance. L'éducation est maltraitée, sans vision, et dans une approche uniquement comptable. L'indépendance des médias est mise à mal par la nomination directe des responsables de l'audiovisuel public. Le mélange des affaires privées et des affaires publiques a été une réalité de tous les jours. La séparation des pouvoirs est malmenée. Le Président porte atteinte à la fonction qu'il exerce en se présentant constamment comme chef de parti.

 

Tout cela, je l'ai dit, directement, à Nicolas Sarkozy chaque fois que je l'ai rencontré. Et pour que nul n'ignore quel est mon jugement sur ces graves erreurs, j'ai écrit un livre "Abus de pouvoir" qui n'était ni un pamphlet, ni un mouvement d'humeur, mais un diagnostic et une défense des principes démocratiques et du modèle républicain français.

 

Nous avons combattu sans relâche ces choix qui ont aggravé la situation de notre pays ou l'ont empêché d'avancer. Ce combat, pour moi, n'a pas cessé et ne cessera pas.

 

J'observe d'ailleurs que ce diagnostic, que nous avons formulé depuis trois années, et souvent seuls, est aujourd'hui largement partagé.

 

Tout cela peut-il être corrigé ? Si c'était le cas, tant mieux. Mais cela me paraît, à tout le moins, résolument improbable.

 

Restent les débats sur le "centre", auquel désormais on semble trouver tant de charmes et de vertus.

 

Pour moi, les choses sont limpides : un centre indépendant est vital pour la démocratie française. Ce courant politique est un des piliers de la vie publique. Il est le garant du pluralisme nécessaire puisqu'il empêche le simplisme de la bipolarisation droite/gauche. Il conjugue la démocratie avec la République. Il refuse que la guerre des deux camps soit le seul horizon de notre vie publique. Il se bat contre le monopole du pouvoir attribué à qui que ce soit. Il veut à la fois la justice sociale et une économie inventive et créative, c'est-à-dire libre. Il considère que l'éducation est la pierre de fondation de tout progrès humain. Il défend notre patrimoine naturel comme un bien commun et prend au plein sens du terme l'association des deux mots "développement" "durable". Il pose comme principe que l'économie financière ne doit pas gouverner le monde et doit être régulée. Et il sait qu'un tel projet de société ne se défend pas si l'Europe n'est pas forte, unie et libre. Ce projet politique est en confrontation, et souvent en opposition avec les idéologies portées aujourd'hui par l'UMP et par le PS. Il ne peut donc accepter de se laisser satelliser par aucun des deux partis actuellement dominants.

 

Il peut chercher et trouver des compromis, mais il refuse les compromissions. Il est ouvert, mais il est intègre. Et il ne doit accepter aucune concession, ni sur l'ouverture, ni sur l'intégrité.

 

C'est pourquoi l'article premier de tout acte d'existence du centre, c'est l'indépendance. Je ne ferai sur ce point central aucune concession à qui que ce soit.

 

La faiblesse actuelle de ce courant politique vient de sa division et, pour certains, de sa soumission. Division et soumission, ce sont les deux causes de sa faiblesse électorale actuelle. Je ne ménagerai pas mes forces pour qu'il se rassemble, et pour qu'il se redresse.

 

En tout cas, sa mission est de préparer et d'offrir une alternative réaliste, crédible à la politique qui a été suivie depuis trois ans.

 

C'est parce que je crois à la force et à l'avenir de cette famille politique que j'ai été, je suis, et je serai intransigeant sur le respect de ses principes. Cela demande courage et caractère ? Tant mieux ! C'est ainsi que se forgent et s'éprouvent les vraies aventures humaines.

 

Je vous prie de croire à mon amitié.

 

François BAYROU

02 juin 2010

À PROPOS DE RUMEURS ET GOUVERNANCE

TRIBUNE LIBRE
François VAN DE VILLE a publié un billet "À PROPOS DE RUMEURS ET GOUVERNANCE". Quand les moyens d'état sont utilisés dans les affaires privées. L'erreur et les dérives du quinquennat. Le pouvoir personnel. La double gouvernance. Est-ce que cela peut durer ?

27 mai 2010

François BAYROU au "Grand Jury"

François BAYROU

 

sera le Dimanche 30 Mai

 

au "Grand Jury" RTL-Le FIGARO

 

à 18 h 30 sur la chaîne LCI

26 mai 2010

LETTRE de François BAYROU au 1er MINISTRE

Comme il s'y était engagé, puisqu'il avait été sollicité de le faire, François BAYROU a adressé à Mr François FILLON, Premier Ministre, une lettre dans laquelle il donne le point de vue de notre Mouvement sur le mode de scrutin envisagé pour l'élection des futurs Conseillers Territoriaux lesquels, on le sait, doivent prochainement remplacer et les Conseillers Régionaux et les Conseillers Généraux.

Cette lettre proteste et juge anticonstitutionnel le mode de scrutin actuellement envisagé par le gouvernemeent et soutenu par l'UMP.

Il y va du futur de nos institutions régionales. Ce dossier est important.

voir la lettre de François BAYROU

25 mai 2010

LE RETOUR de François BAYROU

Alain-Duhamel.jpgDepuis sa défaite aux élections régionales, François Bayrou avait gardé le silence. Il en est sorti ce week-end avec une importante interview au journal Le Monde.

 

(Interview d'Alain DUHAMEL sur RTL le 25 MAI 2010)

 

Je crois qu'il y a, dans cette interview, une inflexion qui est à la fois substantielle et volontairement manifeste. Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, en 2007, on sait très bien que François Bayrou s'était comporté non seulement en adversaire irréductible, mais en ennemi passionnel et presque obsessionnel. Il l'avait payé cher. Il l'avait payé cher aux élections européennes - qui étaient une défaite - aux élections régionales - qui étaient une déroute - et en perdant la quasi-totalité de ses élus, et notamment de ses lieutenants politiques.

Il s'en est rendu compte. Il était difficile de le faire autrement, mais enfin c'est aussi un hyper-réaliste. Et donc, aujourd'hui, il opère ce qui est une rectification assez spectaculaire. D'une part, sur la question de la burqa, il prend une position qui est, en fait, très proche de celle de la majorité. Je ne dis pas qu'il ait forcément raison sur le fond mais, en tout cas, c'est déjà un signal politique. D'autre part, et c'est évidemment ça l'essentiel, à propos des retraites, cette fois-ci, il critique directement et vigoureusement la solution préconisée par les socialistes. Il les accuse, en fait, de "déni de réalité" et considère que ce qu'ils proposent n'a aucune chance d'être efficace et, visiblement, il est partisan de l'allongement de la durée de cotisations, de l'élévation de l'âge légal de la retraite.

Cela ne veut pas dire qu'il sera forcément d'accord avec ce que proposera exactement le gouvernement. D'abord, parce qu'on ne le sait pas encore dans les détails. Et puis, ensuite, parce qu'il se peut qu'il ait, lui, des solutions qui différent. Mais en tout cas ce qui est clair et ce qui est intéressant, c'est que, alors qu'on est entré dans une période de crise monétaire et financière spécifiquement européenne, François Bayrou, qui a une sensibilité sociale incontestable, se retrouve, en matière économique, plus proche de la majorité que de l'opposition. Et cela, c'est un changement !

François Bayrou a-t-il vraiment des chances de retrouver un poids politique plus significatif ?

Sa base de départ politique - il faut bien le dire - était étroite. Et c'est lui qui l'a rétrécie ! En revanche, intellectuellement, il est, paradoxalement, dans une très bonne situation. Parce que, s'il y a un homme politique qui, pendant la campagne présidentielle de 2007, avait insisté sur ce qu'il y avait de déraisonnable dans les déficits français et dans l'endettement public. S'il y avait quelqu'un qui, dès ce moment-là - alors que ce n'était pas populaire, en pleine campagne, et qu'il était candidat - a insisté sur la nécessité de la rigueur et d'une grande réforme fiscale, c'est François Bayrou. En ce sens, c'est lui qui avait vu à l'avance, le mieux, parmi les candidats, ce qui se passe aujourd'hui.

Maintenant, il a beaucoup décousu le centre, depuis trois ans. Et on sait bien que les centristes sont répartis entre ceux qui sont intégrés à l'UMP, ceux qui sont alliés de l'UMP, ceux qui cherchent en ce moment à s'émanciper de l'UMP. Et puis, avec ses diverticules sénatoriaux à peu près incompréhensibles, même pour le Président du Sénat. Tout cela existe. François Bayrou sera-t-il capable de recoudre ce qu'il a décousu. On va voir si c'est le couturier français inspiré ou pas du tout.

François Bayrou propose de consulter les Français par référendum sur la révision de la constitution que préconise Nicolas Sarkozy pour introduire une règle d'or sur la réduction des déficits. Est-ce une bonne idée ?

Non. C'est théoriquement séduisant, je pense que c'est extrêmement dangereux. Dangereux parce que la question de savoir à quel rythme, avec quelle ampleur, pour combien de temps et avec quelle technique on doit réduire les déficits budgétaires, franchement, c'est un sujet tellement technique que même si les français sont exceptionnellement intelligents, je pense qu'ils devraient avoir beaucoup de mal à y répondre. D'autant plus que les plus grands économistes ne sont pas d'accord entre eux. Et puis, on sait bien que, quand on interroge les Français par référendum, ils ne répondent pas à la question mais à celui qui pose la question. Et donc, ce ne serait pas : faut-il réduire les déficits ? Mais : faut-il réduire Nicolas Sarkozy ?

22 mai 2010

Philippe BERTA, Président du MoDem du GARD, sur FR 3

Berta.jpgLe Professeur Philippe BERTA, Président du Mouvement Démocrate du GARD, a été invité, en sa qualité de l'un des principaux leaders représentatifs du Mouvement en Languedoc-Roussillon - et proche collaborateur de François BAYROU - à présenter ses arguments face à un représentant du "Nouveau Centre", proche de l'UMP régionale dont il défend les intérêts.


Débat sans complaisance qui marque, sans ambiguïtés, la différence entre un "vrai" centriste, libre et indépendant, et un affilié du courant sarkozyste qui prétend, cependant, vouloir revêtir la casaque centriste.


Les auditeurs n'ont pas manqué de faire la différence.


Vous pouvez voir ici ce débat passionnant et enrichissant (35 minutes) qui s'est déroulé ce Samedi 22 Mai sur FR3.

L'ENTRETIEN de François BAYROU au MONDE du 23 Mai 2010

bayrou_pensif.jpgLe Monde : Approuvez-vous la proposition du Président de la République d'inscrire dans la Constitution la lutte contre les déficits ?

François Bayrou :
Inlassablement, depuis dix ans, j'ai défendu le principe d'une disposition constitutionnelle qui empêche les déficits de se creuser, du moins en période de croissance. La proposition que je défendais était d'écrire tout simplement dans la Constitution qu'à partir de l'année 2015, par exemple, les déficits de fonctionnement ne seront pas admis, sauf pour combattre ou prévenir une récession.
Pour l'investissement, les grands équipements, il est compréhensible qu'en empruntant on partage la charge avec les générations futures ; pour le fonctionnement pour les retraites, pour le remboursement des feuilles de sécu, c'est inadmissible et scandaleux. Je trouve légitime d'en faire un principe constitutionnel. Bien des critiques disent : "Vous n'avez pas le droit de lier les mains des gouvernements à venir".
Cette critique est sérieuse : je propose donc que la modification constitutionnelle soit décidée par les Français eux-mêmes, par référendum. Si des gouvernements ultérieurs estiment nécessaire de rompre avec cette règle de prudence, ils ne pourront le faire sans avoir à leur tour demandé l'accord du peuple.


Le Monde : À quoi attribuez-vous cette propension française aux déficits ?

François Bayrou : Deux choses : dans la culture française, il y a l'idée profondément ancrée que l'inflation, à un moment donné, viendra effacer l'ardoise. Et puis, nous vivons dans la frénésie du court terme. Pour exister au journal de 20 heures, chaque jour, devant chaque accident de la vie, il faut "débloquer", comme on dit, des milliards. Et en effet, on n'a pas arrêté de débloquer, à tous les sens du mot...

Le Monde : La rigueur est-elle inéluctable ?

François Bayrou : La guerre des mots autour du terme "rigueur" est ridicule. Mais il faut se mettre ceci dans la tête : nous sommes entrés dans le temps des choses sérieuses. On nous a fait vivre dans l'illusion que l'Etat pouvait répondre à toutes les demandes à partir de ressources qu'il n'avait pas. C'est fini. Et, pour moi, il est bon que notre pays ouvre les yeux devant la réalité.

Le Monde : Les Français y sont-ils prêts ?

François Bayrou : Je crois que les esprits ont beaucoup évolué. Les responsables politiques aussi. J'ai trouvé intéressant que Dominique Strauss-Kahn dise clairement que le tabou des 60 ans pour la retraite n'avait pas de sens. Mais les appareils de parti, eux, n'en sont pas là !
Lorsque le PS officiel prétend que, pour la réforme des retraites, il suffit de taxer les banques, qu'il n'y a qu'à "prendre l'argent là où il est", comme disait magnifiquement feu Georges Marchais, c'est le pire des messages politiques. cela consiste à dire au grand public : "On peut s'en tirer sans effort puisque les efforts seront pour les autres !" Ce n'est pas ainsi qu'on rebâtit un grand pays.

Le Monde : Vous pensez qu'on va vers des hausses d'impôt ?

François Bayrou : Compte tenu de l'ampleur des déficits, aucun gouvernement n'y échappera. Et lorsque le gouvernement actuel prétend le contraire, il raconte des histoires et il le sait parfaitement. C'est si vrai que le gouvernement a transmis à Bruxelles un plan de redressement qui comporte une hausse de deux points des prélèvements obligatoires ! Mais notre fiscalité est devenue de plus en plus injuste et de plus en plus labyrinthique. Pour obtenir justice, clarté et donc confiance, il faudra le courage d'une profonde réforme fiscale.

Le Monde : Comment interprétez-vous l'effervescence actuelle au centre ?

François Bayrou : Il y a au centre de la vie politique française une famille dispersée, mais réelle. Ce courant de pensée s'est séparé : une partie s'est satellisée autour du pouvoir chiraquien ou sarkozyste, une partie a choisi l'indépendance avec moi, une partie s'est installée dans l'orbite du PS. Mais les événements imposeront un jour ou l'autre que ce grand courant, avec toutes ses sensibilités, se rassemble.

Le Monde : Avec ou sans vous ?

François Bayrou : Le moment venu, je mettrai toutes mes forces au service de cette reconstruction. Mais il y a une condition, et pour moi une seule : il faut que toutes les composantes assument une vraie indépendance. C'est toujours la même histoire : pour être à la hauteur, il faut renoncer au renoncement.

Le Monde : Pourquoi avez-vous récemment rencontré Nicolas Sarkozy ?

François Bayrou : Nous sommes dans une période de crise profonde, où tout le monde cherche l'issue. Dans cette période, chaque fois que le président de la République m'invitera à le rencontrer pour parler des grands sujets, j'accepterai. Idem pour le premier ministre ou les responsables de la gauche. Et, chaque fois, sans tambour ni trompette. Responsables politiques, nous sommes collectivement responsables de la situation du pays. Je ne dis pas "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", mais "tout le monde est responsable".

Le Monde : Comment analysez-vous la crise européenne ?

François Bayrou : Je n'aime pas la mode anti-allemande actuelle. La chancelière Angela Merkel, et son ministre des finances, Wolfgang Schaüble, sont des dirigeants de grande dimension, qui prennent légitimement en compte la hantise historique de leur peuple. Nous les Français, nous aimons l'inflation et la planche à billets. Les Allemands ont perdu leur être, leur sang et leur âme dans une dérive qui a commencé par l'inflation. Si on ne comprend pas ça, on ne comprend rien.

Le Monde : Pourquoi l'Europe ne parvient pas à parler d'une seule voix ?

François Bayrou : Parce qu'il n'y a pas de vision claire. Que doit être l'Europe ? Pour moi, c'est une famille d'Etats et de nations organisés dans un but commun. À l'ère des Etats-continents, ils choisissent de défendre ensemble leur modèle de société. Le jour où cette idée fondatrice sera acceptée par tous, on avancera.

Le Monde : La Commission européenne doit-elle avoir un droit de regard sur les budgets nationaux ?

François Bayrou : On présente bien le budget, avant de le voter, aux citoyens français. Pourquoi pas aux partenaires européens ? Je souhaiterais pour aller plus loin une agence européenne vraiment indépendante chargée de garantir la vérité sur les comptes des différents Etats.

Le Monde : La baisse de l'euro vous inquiète-t-elle ?

François Bayrou : Non. L'euro était surévalué. Nous nous rapprochons d'une parité convenable avec le dollar. Où est le drame ? Ce rééquilibrage a aussi des avantages.

Le Monde : La zone euro peut-elle exploser ?

François Bayrou : Je ne le crois pas. Un pays qui en sortirait verrait ses taux d'intérêt s'envoler, ses déficits exploser, et l'inflation l'envahir. Il ne trouverait plus de crédit. C'est très dissuasif. J'ajoute que l'euro protège tout le monde. Même les forts...

Le Monde : Va-t-on vers davantage d'intégration économique à la faveur de la crise ?

François Bayrou : Si on allait vers une vraie coordination et une vraie coopération, ce serait déjà un pas de géant.

Le Monde : Que faut-il faire en priorité pour assurer le financement des retraites ?

François Bayrou : Un plan en trois étapes :
• d'abord, rétablir l'équilibre financier par de nouvelles ressources et cela impose, par esprit de justice, de faire participer des revenus qui, pour l'instant, étaient à l'abri ;
• ensuite, à moyen terme, admettre que, bien sûr, le déséquilibre des retraites est un problème démographique, qu'il faut augmenter le nombre des actifs par rapport au nombre des retraités : pour cela, il faut devenir obsédés de la reconquête de l'emploi en France, pour les jeunes et pour les plus de 55 ans et ensuite allonger la durée d'activité en faisant glisser le curseur de l'âge légal, ou celui de la durée des cotisations, ou les deux ;
• enfin, pour le long terme, définir dès aujourd'hui, tous ensemble, à horizon d'une décennie, un système de retraite, par exemple à points, plus souple, qui prévoira des transitions entre emploi et retraite, et qui sera équilibré.

Le Monde : Soutiendrez-vous la réforme que va proposer le gouvernement ?

François Bayrou : Si elle me paraît raisonnable, je la soutiendrai. Je n'ai pas passé ma vie politique à mettre en garde contre les déficits pour aller dans le sens de l'irresponsabilité lorsqu'un redressement commence à s'imposer.

Le Monde : Votre geste ne risque-t-il pas d'être interprété comme un "recentrage" dû à votre solitude ?

François Bayrou : Sans concession, depuis le premier jour, j'ai combattu les fautes du pouvoir actuel en termes d'injustices, d'atteintes à la séparation des pouvoirs, de mainmise sur les médias, publics en particulier, de mélange entre intérêts privés et intérêt public. Je continuerai de le faire. Cela me rend d'autant plus libre d'approuver des décisions qui me paraissent équilibrées. Dire oui quand les choses vont dans le bon sens, dire non et se battre contre les erreurs et les abus, voilà ma ligne.

Le Monde : Quelle est votre opinion sur le projet de loi sur la burqa ?

François Bayrou : Je n'ai pas aimé la manière dont le débat a été lancé. Mais la décision est maintenant devant nous : je trouve le texte du gouvernement raisonnable. Le projet de loi ne parle pas de religion, ne cible personne. Il dit simplement qu'en France, on ne dissimule pas son visage dans l'espace public, que vivre à visage découvert, c'est le premier geste de reconnaissance réciproque et de respect. En outre, j'approuve qu'il y ait une pédagogie prévue dans la loi.


Propos recueillis par Françoise Fressoz et Pierre Jaxel-Truer.

12 mai 2010

LA RÉFORME DES RETRAITES

Le Mouvement Démocrate lance une grande consultation nationale près de ses adhérents afin que chacun d'eux puisse donner son point de vue sur cette nécessaire réforme face aux évolutions actuelles qui menace ce régime.

Consultez le site à cette consultation et donnez votre point de vue.

Les résultats de cette consultatation seront publiés dans le 2ème quinzaine du mois de Juin.

11 mai 2010

François BAYROU..., ringard ?

François_Bayrou.jpgPendant la campagne présidentielle de 2007, François BAYROU était le seul à dénoncer déjà l’endettement galopant, alors que d’autres rasaient gratis.

 

Pendant cette même campagne présidentielle, il dénonçait la puissance de l’argent et voulait imposer la taxe “Tobin” en Europe

 

Au début de la crise, il y a plusieurs mois de cela, François BAYROU a été le premier à dire qu’il fallait un grand emprunt européen. Réponse de ceux qui, à l’époque “savaient” : “CE N'EST PAS POSSIBLE !”.

 

Au cœur de la crise, François BAYROU exigeait l’entrée de l’état au capital des banques qui étaient recapitalisées grâce à l’argent public.

 

Aujourd’hui, tout le monde découvre que l’endettement et les déficits budgétaires sont une plaie.

 

Aujourd’hui, tout le monde parle d’une taxe sur les mouvements financiers mondiaux, y compris le Président O’BAMA.

 

Aujourd’hui, tout le monde menace les banques et la finance internationale (après avoir notamment découvert que les banques, grâce à l’argent public, ont démultiplié leurs bénéfices et remboursé par anticipation les “avances” publiques).

 

Aujourd’hui, un grand emprunt européen est (soudain !) devenu "possible" et soutenu par tout le monde.

 

Et il s'en trouve encore, pour certains esprits "éclairés" à la seule "bonne parole" venue d'en-haut, d'affirmer que François BAYROU est “ringard” ?

 

Ben, voyons !

 

(Extrait inspiré d'une note écrite par notre excellent ami Philippe MEYNARD, Maire de Barsac, Conseiller Régional d'Aquitaine, sur son site FaceBook)