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21 avril 2020

DONALD TRUMP, LE MÉDIOCRE....

TRIBUNE LIBRE

de Jean-Michel BRETONNIER

Trump.jpg.... SANS AUTRE HORIZON

QUE LUI-MÊME

- La grande escroquerie des populistes est de faire croire qu’ils ne font pas de politique, alors qu’ils en déclinent la part la plus médiocre. C'est le cas du locataire actuel de la Maison Blanche.

Au risque d’attiser les passions et de déclencher les pires violences, Donald Trump n’hésite pas à soutenir ouvertement et d'encourager les manifestants « anti-confinements » du Michigan, du Minnesota et de Virginie contre le confinement, les appelant à leur « libération » et les incitant même l'usage des armes pour obliger leurs gouverneurs - à majorité démocrate, évidemment ! - à retirer toute mesure de confinement.

Stupéfiant !

Plutôt que d’informer, plutôt que d’expliquer sa politique - encore faut-il qu’il en eût une ! - plutôt que de rassembler, Mr Trump choisit, au plus fort d’une crise sanitaire aiguë et au début d’une crise sociale historique, de jeter de l’huile sur le feu.

Ces trois États sont évidemment particulièrement visés pour des raisons purement électorales : leurs votes seront décisifs lors de la présidentielle de novembre prochain. Et Trump ne l'ignore pas et n'hésitera pas, si nécessaire, à y faire couler le sang pour arriver à ses fins.

Trump, prétendument élu pour renverser un vieux système « corrompu » au nom d’un peuple « méprisé », ne fait, depuis le premier jour et à toute heure, que de la politique, et de la pire des manières. C’est le paradoxe, ou plutôt la grande escroquerie du populisme.

Ce mouvement des anti-confinements se nourrit d’une crise – véritable – de la politique dans nombre de démocraties : des démagogues apparaissent qui promettent de ne plus « faire de politique » et de ne gouverner « qu'au nom du peuple », eux seuls, évidemment, prétendant avoir compris ses aspirations et qu'ils seraient capables de les concrétiser.

Trump, ce populiste élu aussi sur des promesses contradictoires et des slogans, et en absence totale de tout programme cohérent long terme, s'est condamné lui-même à ne gouverner qu'à vue, et à coups de promesses et de slogans. C’est, aux USA, une campagne électorale perpétuelle qui ne s’arrête jamais.

Et, comme le faisait déjà le candidat pendant sa campagne, Trump ne cesse de fédérer son camp que contre le camp adverse. Trump ne s’est jamais voulu le Président de tous les Américains : il ne peut exister qu’en opposant une Amérique à une autre.

En croyant rompre avec « les politiciens », les électeurs américains ont porté à la tête du pays un homme qui ne gouverne qu'à la godille, sans autre but que sa réélection et sans autre horizon que lui-même.

Pauvres Américains, pauvre Amérique. Et pauvres de nous-mêmes d'avoir de tels interlocuteurs pour conduire nos nations.

16 avril 2020

L'EUROPE : PEUT MIEUX FAIRE ?

Billet de  François VAN DE VILLE

politique,mouvement démocrate- L'Europe, confrontée soudain à un choc que nul ne pouvait imaginer il y a encore quelques semaines seulement, a bien failli se montrer sous le jour le plus désespérant, montrant à nouveau son impuissance face aux égoïsmes chroniques venus de tous horizons.

Cette fois-ci, ce sont les Pays-Bas qui se sont montrés particulièrement inflexibles face aux grandes attentes de l'Italie, ce pays étant celui, en Europe, le plus touché par cette pandémie qui n'a pourtant épargné personne. Un vaste débat s'est alors ouvert pendant plusieurs jours, avec ses tergiversations habituelles sur les "grands équilibres" budgétaires que certains défendaient comme un paravent contre tout errement sacrificiel. Face à cette difficulté à s'entendre, l'idée a pourtant germé dans les esprits d'une "mutualisation" de la dette. Une porte s'ouvrait, mais ce n'était pas la dernière à franchir.

Les choses, en effet, n'étaient pas aussi simples qu'il n'y paraissait : en temps de guerre - car chacun admettait que la lutte contre le virus était bien une guerre dont on n'avait pas d'autre choix que de la gagner, ou de périr - les individualismes des uns et des autres - j'allais dire des uns contre les autres - n'ont que faire de l'urgence solidaire. Ce n'est pas nouveau dans l'histoire des nations, même réputées amies.

Mais il faut reconnaître que, dans ce débat qui s'est montré particulièrement âpre, la France et l'Allemagne, enfin sur la même longueur d'onde, ont pesé de tout leur poids dans la balance pour une décision finale : après plusieurs jours d'échanges tendus, un accord a été conclu "au forceps", vendredi dernier, accord qui est une (première ?) réponse au coronavirus…. à 500 milliards d'€.

Je reviens sur ce chiffre qui est important : ces 500 milliards sont donc devenus disponibles immédiatement, dont 240 milliards pour les dépenses de santé, 100 milliards pour les mesures de chômage partiel, et 200 milliards pour un fonds de garantie ouvert pour des prêts aux entreprises en difficulté.

Mais, malgré l'importance de cette somme, on ne peut que la comparer aux 750 milliards accordés séparément au plan de soutien allemand, aux autres 300 milliards de prêts garantis à la France, montant auquel il faut rajouter 100 milliards pour le plan d'urgence français. Mais il faut aussi compter les 2.000 milliards accordés au plan de soutien des USA, partenaire incontournable de l'Europe et actuellement en périlleuse difficulté (quoi qu'en dise Mr Trump dans ses tweets).

Cette valse étourdissante de gigantisme de ces chiffres laisse cependant à penser que, même s'ils étaient justifiables face au chaos semé par le virus, l'Europe aurait pu cependant faire mieux encore.

Je m'explique : l'Union Européenne, première puissance commerciale du monde, a un produit intérieur brut disponible de ±15.000 milliards d'€. Que pèsent donc, en regard, les ±500 milliards accordés ici, les autres ±1.100 milliards à divers plans européens, et enfin les ±2.000 milliards accordés aux USA ? L'Europe est loin de s'être ruinée !

Quand on parle donc de "mutualisation" de la dette (autre nom de la "solidarité" entre nations), quand on s'appelle aussi "Union Européenne" et qu'on occupe cette 1ère place mondiale, peut-être faudrait-il donner un sens plus large au mot "Union" ? Un petit effort s'il vous plait !

Saluons cependant cette première démarche qui a permis de faire sauter de nombreux verrous jusqu'ici très contraignants, le déficit économique de la France, par exemple, explosant soudain de ±3% à ±9%, et sa dette globale augmentant de 15 points de notre PIB. Ce n'est pas réjouissant, mais que de meubles à sauver !

Mais quels autres lendemains cela nous réserve-t-il ? La question reste posée.

14 avril 2020

LE COVIT-19 & LES USA

TRIBUNE LIBRE

de  Jean-Michel BRETONNIER

covit-usa.jpg- Cette épidémie ébranle les USA, un pays fragile au plan sanitaire et qui ne surréagit économiquement qu'à quelques mois de la présidentielle.

Le fil qui relie des millions d’Américains à une bonne santé est ténu : • une espérance de vie en recul depuis 2014, à cause d’une épidémie d’overdoses d’opiacés qui touche prioritairement les États autrefois industriels • une obésité qui atteint 39,8 % de la population en 2018, et près de la moitié des Noirs • des maladies cardiovasculaires qui affectent un citoyen sur deux. Et, dans ce pays où la demande de soins médicaux est, comme on le voit, considérable, 27,5 millions d’habitants doivent l’affronter sans couverture maladie !

Le Covid-19, qui s’invite partout, sévit aux USA sur un champ de ruines sanitaires. Quant à son corollaire, la récession économique, celle-ci s’abat sur un système où l’emploi est la première variable d’ajustement. Alors qu’en Europe, des dispositifs promeuvent le chômage partiel, aux États-Unis, les postes sont brutalement supprimés. En trois semaines d’épidémie, 17 millions de salariés se sont retrouvés au chômage, perdant souvent leur assurance santé par la même occasion.

Les citoyens de la première puissance mondiale ont bien sûr l’habitude de ces montagnes russes. Pourtant, cette crise sanitaire, venant s’ajouter aux crises économiques, pourrait bien épuiser leur tolérance à un modèle de plus en plus dur aux faibles, et de plus en plus doux aux puissants. Donald Trump, qui avait dopé son économie aux déficits budgétaires et aux baisses d’impôts, n’avait pas prévu cette embûche sur le chemin qu’il voyait semé de roses pour sa réélection.

Encore faudra-t-il que son adversaire démocrate sache maintenant rendre crédible, économiquement, un programme de protection sociale que son électorat appelle de ses vœux. Et qu’une partie de l’électorat populaire "trumpiste", tentée par ces propositions parce que de plus en plus fragilisée, ne les considère pas comme dangereusement « socialistes ».

09 avril 2020

L'ESSENTIEL ET LE DÉRISOIRE

Billet de  François VAN DE VILLE

combat.jpg- L'absence de confiance est devenue une sorte de sport national, et pas seulement en France.

Absence de confiance non seulement envers nos dirigeants, quels qu'ils soient, mais aussi envers leurs propres oppositions. Et quand cette défiance se généralise comme aujourd'hui, quand elle atteint même une sorte de complotisme obsessionnel, la tendance naturelle porte les populations à ne miser désormais que sur elles-mêmes.

Cette absence de confiance dégénère ensuite spontanément en réflexes surprenants : on peut alors observer la naissance d'une sorte de processus de défiance généralisée, quel que soit le pays concerné.

Dans un premier temps, comme quand parait un danger pressant comme celui brutal du Covit-19, ce sont les dirigeants de ces pays qui enregistrent spontanément un regain de popularité, surtout si celle-ci, pour de multiples raisons, était plutôt en perte sensible quelques jours auparavant. D'où un certain étonnement des populations qui se surprennent d'elles-mêmes.

Dans un second temps, très proche du premier, ces mêmes populations commencent alors à commenter les décisions prises par leurs gouvernants : comme par exemple si l'on prend l'exemple français, dans la lutte entreprise contre ce virus dérangeant toutes habitudes, en deux semaines d'écart seulement, le degré de confiance a chuté de 18 points de l'estrade gravie quelques jours auparavant. Puis, un peu plus tard, en phase trois du même processus, pour couronner cette défiance, les français trouvent finalement à 73% que leurs dirigeants "n'étaient pas à la hauteur de la situation".

Cette versatilité des opinions n'a rien d'exceptionnel en soi. Mais le phénomène virus l'a accéléré à une vitesse inouïe.

La phase quatre du même processus est plus surprenante encore : la population s'est découverrte soudainement experte en matière de savoir médical. Que n'a-t-on pas lu ici ou là au-dessus de signatures plus ou mois connues et qui se hasardaient à déclarer tout et son contraire ? Et voilà que paraissait notamment sur les plateaux des médias un personnage nouveau en blouse blanche, un peu atypique par ses abords non conventionnels, fort respecté cependant de beaucoup - je veux parler du Professeur Raoult, praticien marseillais - qui affirmait, non sans aplomb et arguments divers solidement exposés, qu'il existait un produit depuis longtemps banalisé - la "chloroquine" - qui était susceptible d'arrêter selon lui l'évolution du "coronavirus" que d'autres prétendaient ne pouvoir freiner faute de vaccin ou autres remèdes spécifiques appropriés.

Et cette apparition a fait soudain exploser un autre combat : celui d'une médecine de teinte méditerranéenne, face à celle plus continentale (j'allais dire plus "parisienne") qui prédominait dans les avis dits "autorisés" de ceux qui les écoutaient soigneusement.

Cet autre combat - qui n'était plus seulement celui contre le Covit-19 - succédait à un autre qui rappelait quelque peu celui antique des Horaces et des Curiaces. Et tous de s'y engouffrer : non seulement les médecines de tous bords et de toutes origines, mais leurs soutiens ou scientifiques, ou politiques, ou de circonstance, ou encore des opinions plus diversifiées issues de personnes.... n'ayant aucune compétence en médecine !

Et l'on a alors vu les français, quand on les interrogeait, même ceux n'ayant jamais ouvert le moindre livre de médecine, répondre à 59% que la "chloroquine" du Dr Raoult était un traitement plus efficace pour combattre notre virus envahisseur.

Plus encore, n'a-t-on pas vu ou entendu ensuite des oracles issus de nos politiques entrer dans ce combat et y prendre partie ou pour l'un, ou pour l'autre camp ! Que d'âneries n'a-t-on pas lues ou entendues, même issues de personnalités fort honorables ! Un journal national a même paginé : "La chloroquine, les français y croient !". Le débat devenait doctrine populaire, et voilà que la presse s'en faisait le relais à son tour.

Nous n'étions alors plus dans le domaine de la science ou des chercheurs, mais dans celui de la croyance. Une étoile nouvelle était née du côté de Marseille, comme hier à Bethléem : voilà un nouveau sauveur qu'il fallait célébrer, pour les uns, ou combattre, pour les autres. Nous étions passés du registre de la raison à celui de l'émotion.

Que penser de ces réflexes incontrôlés, et incontrôlables, des opinions qui vont et viennent au gré des courants et autres réseaux sociaux ?

N'attendez pas de moi que je prenne ici position dans ce débat digne d'autres époques, et non de la rationalité scientifique : je n'ai aucune compétence en la matière, comme l'immense majorité des français. Et cependant, chaque soir, ceux-ci applaudissent leurs soignants issus de différentes écoles scientifiques et qui en appliquent les consignes transmises par nos gouvernants.

Mais je suis cependant tenté d'affirmer que, quelque soit le résultat en cours d'élaboration des effets possibles de cette "chloroquinine", je préfère que ce combat se situe exclusivement entre scientifiques eux-mêmes et ne sorte pas de ce cadre-là : l'opinion publique n'a rien à y faire. Et que nuls autres ne s'en mêlent, et encore moins les "politiques" dont ce n'est pas, pour l'immense majorité d'entr'eux, le métier de médecin ou de chercheurs scientifiques : leurs interventions ne seront jamais que source de confusions et de cacophonies dont nos opinions n'ont nul besoin en cette période.

La France a, aujourd'hui, un redoutable combat à gagner : celui contre le Covit-19. Il ne convient pas de s'en distraire et d'en mener d'autres parallèles.

Mais il convient aussi de nous préparer à cet autre combat, économique celui-là, bien plus redoutable encore que notre actuel virus, et dont nul ne connait la profondeur des abîmes où celui-ci risque de nous y entraîner comme jamais dans nos mémoires cela ne fut connu dans notre Histoire : le pire risque d'être devant nous. Et là, ce sera plus sérieux encore.

Ne quittons donc pas l'essentiel pour le dérisoire.

03 avril 2020

INTERVIEW de Philippe BERTA sur le Covit-19

Le Professeur Universitaire, Généticien et Député MoDem du Gard - Philippe BERTA - a répondu aux interrogations d'Objectif GARD ce Jeudi 2 Avril sur le Covit-19 et les diatribes autour des déclarations contestées du Dr Raoux de Marseille.

Cet interview occupe les 19 premières minutes de cette émission accessible sur le site :

https://www.objectifgard.com/2020/04/02/en-direct-video-o...