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15 février 2020

L'AUTRE "MORALISATION" DE LA POLITIQUE

"L'AUTRE "MORALISATION" DE LA POLITIQUE"

TRIBUNE LIBRE

de  Éric DUSSART

morale.jpg- L’affaire Benjamin Griveaux montre que la morale s’insinue dangereusement dans le débat d’idées.

« Il y a là un combat à mener. Un nouveau stade a été franchi », a dit Benjamin Griveaux. Peut-être. D’autres, parmi tous ceux qui sont venus lui apporter leur soutien, dans le monde politique, disent la même chose : un nouveau cap dans la violence des campagnes électorales, qu’ils dénoncent tous.

« En annonçant ma candidature à la mairie de Paris, je connaissais la dureté du combat politique », dit-il encore. C’est peut-être l’erreur originelle.

Avoir accepté que cette dérive des attaques incessantes, personnelles, vienne occulter le débat d’idées, l’échange politique, même âpre, qui fait avancer la société et solidifie la République. Le monde politique est celui des coups bas, des mensonges et des trahisons, et le dénoncer, c’est s’exposer aux moqueries méprisantes qui renvoient à la naïveté.

Mais le coup qui a abattu Benjamin Griveaux n’est pas parti du milieu de la politique. L’activiste russe qui l’a diffusée prétend détenir la vidéo de la jeune femme qui en était destinataire, quand l’ancien porte-parole du gouvernement et elle échangeaient, entre adultes consentants, sur des sujets qui ne regardaient qu’eux-mêmes et que personne ne devrait s’autoriser à juger. Il n’y a rien de répréhensible là, si ce n’est sur le plan de la morale, qu’encore une fois, chacun doit garder pour lui.

L’excentrique Piotr Pavlenski a cru bon de justifier sa diffusion dans un coup de fil à Libération. Il aurait choisi de publier les vidéos pour dénoncer un candidat « qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants » , mais qui « fait tout le contraire » .

On y est : la morale est dans la politique, sous prétexte de lutter contre le mensonge. Comme si tous les coups étaient permis.

« Il faut se ressaisir collectivement », disait hier un élu. En commençant, peut-être, par taper sur les doigts de ce député radié de LREM qui a manifestement relayé la vidéo.

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