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04 novembre 2018

SE RAPPROCHER DE L'HISTOIRE

TRIBUNE LIBRE

"SE RAPPROCHER DE L'HISTOIRE"

par Jean-Michel Bretonnier

La célébration de l’armistice cumule les symboles, comme s’il y avait un doute sur nos capacités à prendre la mesure de l’histoire.

mouvement démocrate,politiqueToute initiative du Président Macron est aujourd’hui jugée à l’aune de son impopularité. Ce serait chaque fois sa dernière chance de rompre avec la poisse qui lui colle à la peau depuis l’été. Certains voudraient faire entrer ce long périple destiné à célébrer le centenaire de l’armistice de la Grande Guerre dans cette catégorie. Pourtant, cette «itinérance mémorielle» avait été décidée bien avant que les déboires ne s’abattent sur la Présidence de la République.

En réalité, le chef de l’État ne peut pas rater ce rendez-vous avec l’Histoire. Même s’il a comme espoir secret une reconquête de l’opinion, il investit autre chose que sa personne dans ce parcours de six jours sur la portion de France qui a le plus souffert de la Première Guerre mondiale. Ce sont tous les Français, qu’ils aient ou non voté pour Mr Macron, qui rendent hommage, avec lui, aux innombrables victimes d’un conflit qui fut aussi absurde que dantesque.

Il y a même pléthore de symboles, comme si les penseurs de cet événement étaient pessimistes quant à notre capacité à prendre la mesure de l’histoire et qu’il faille en rajouter : hommage aux Poilus sur les champs de bataille et les villes martyres, consécration de la réconciliation franco-allemande le 11 novembre à Paris et dans la clairière de Rethondes, multilatéralisme au service de la paix avec un forum de chefs d’État, reconnaissance du sacrifice industriel d'une vaste partie de la France et de sa renaissance, etc.

Ce chef de l’État (ce pourrait être un autre), qui dormira plusieurs jours dans des sous-préfectures, loin de l’Élysée, on voudrait même l’imaginer sans portable et serein, sans selfie et sans stress, au contact direct des Français et en prise avec l’histoire. Conditions indispensables pour faire une bonne politique, mais empêchées par les tyrannies de l’instant et de l’image.

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