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17 octobre 2012

RÉPONSE OUVERTE À UN AMI....

Ou de l'éloge de l'indépendance....


Sur un réseau social (Facebook), le Mouvement Démocrate du Gard a fait un compte-rendu sommaire de sa réunion du 16 Octobre dans le cadre de ses “3èmes Mardis Démocrates” mensuels. Réunion essentiellement tournée vers la préparation des élections municipales de 2014. Et ce compte-rendu de faire état que, pas une seule fois, n’y fut évoquée la création probable d’un nouveau parti (UDI) proche de l’UMP à l’initiative de Mr Jean-Louis Borloo et de ses amis ou ralliés.

Sur ce même réseau paraissait peu après un commentaire d’un responsable départemental - et cependant ami proche, Mr Deny Jean - d’un des mouvements politiques affiliés à l’UMP : la “Gauche Moderne”, présidée au plan national par Mr Jean-Marie Bockel, ancien ministre de Mr Sarkozy.

Cet ami semble s’étonner que le Mouvement Démocrate soit attaché si fermement à son “indépendance”. Et de relever, non sans raison, que l’indépendance conduisant à l’isolement était fatalement, dans le cadre du fonctionnement actuel de nos institutions, voué à l’échec.

Cher ami, vous avez raison. Mais qui vous a dit que le ”MoDem” voulait s’enfermer dans l’isolement ?

L’indépendance, telle que nous la concevons, c’est notre liberté de choisir avec qui et autour de quels projets et de quelles ambitions, de quels hommes et de quelles femmes qui les portent, nous allons faire alliance pour les faire aboutir. Notre indépendance, réaffirmée dans notre refus de nous associer dans toute démarche qui ne conçoit d’alliance que dans la seule allégeance à l’UMP - quelle que soit d’ailleurs sa future orientation et quelle qu’elle soit à l’issue de ses élections internes en cours pour choisir son futur leader - cette indépendance-là, nous la rejetons fermement : c’est une atteinte à notre liberté de choisir.

lille.jpgDans votre argumentaire, nous mettez en exergue l’opposition apparente qui existerait à l’alliance qui a été conclue ou ici, à Lille, ou là, à Bordeaux, y voyant une sorte de contradiction. Non, cher ami, vous vous trompez : ces choix relèvent d’une même cohérence.

Sans vouloir nous immiscer dans des débats locaux qui ne concernent que les seuls citoyens de ces deux villes, qui peut nier que si la Ville de Lille, aujourd’hui, est devenue la grande métropole au carrefour de l’Europe capable de se hisser à un niveau comparable de ses grandes voisines - Bruxelles ou Londres - voire même Paris (qui n’est qu’à une heure de trajet), Lille le doit surtout à un grand maire qui s’appelait Pierre Mauroy qui a su avoir un projet et une ambition, et qui a su fédérer autour d’eux une majorité d'hommes et de femmes. Pourquoi voulez-vous, cher ami, que les MoDem lillois aient refusé alors de s’associer à elles ou eux sous prétexte que Mr Mauroy est un militant (et ex-Premier Ministre) socialiste ?

bordeaux.jpgPour Bordeaux, que vous citez aussi, si cette cité qui avait tendance à devenir une “belle endormie” ronronnant en voyant couler la Garonne à ses pieds, si cette cité s’est maintenant réveillée avec des projets et des ambitions innovantes, elle le doit surtout à l’action d’un grand maire - Alain Juppé - qui a su fédérer autour d’eux une majorité d'hommes et de femmes. Pourquoi voulez-vous, cher ami, que les MoDem bordelais aient refusé, de leur côté, de s’associer à elles et eux sous prétexte que Mr Juppé est un militant et (ex-Premier Ministre) UMP ?

Ce qui a fait la réussite de ces deux grandes métropoles, ce n’est pas l’étiquette politique des leaders qu’elles se sont choisis pour conduire leur destin : qu’ils soient PS, UMP ou autre, peu importe ! Ce sont les hommes et les femmes qui avaient un projet, une ambition, une volonté et une capacité de les réunir pour les mener à bien. Et pas autre chose !

La vocation du MoDem est précisément cette liberté de choisir qu’elle appelle “indépendance”. La volonté du MoDem est de refuser de s’enfermer dans le manichéisme des étiquettes politiques qui, en elles-mêmes, n’ont aucun sens : pour s’en référer aux deux exemples que vous avez cités, qu’est-ce qui fait la différence entre un Pierre Mauroy ou un Alain Juppé ? L’étiquette politique ? Non ! Tous deux sont (ou ont été) de grands maires qui ont su faire progresser la collectivité dont ils avaient la charge et rassembler une majorité de femmes d’hommes pour y parvenir. Toutes autres considérations ne sont que verbiages partisans et que ruinent les étiquettes dont on les maquille.

La vocation du MoDem, pour en revenir à votre question implicite, sa vocation est bien de s’associer autour de projets et d’ambitions répondant et respectant les valeurs d’humanisme qui sont les siennes et celles historiques du “centre”. S’associer donc avec des hommes et des femmes, quelles que soient leurs étiquettes politiques. Et s’associer, vous en conviendrez, c’est bien le contraire de s’isoler.

Là est notre liberté et notre "indépendance". Et c’est là où nous ne pouvons nous associer à la démarche actuelle de Mr Borloo qui consiste - jusque quand ? - à ne concevoir d'association qu’avec des gens étiquetés proches de l’UMP et refuser toute approche avec les autres, indépendamment de leurs projets, quels qu’ils soient. C’est une erreur abyssale.

(Un des proches de Mr Borloo s’est même payé le ridicule d’évoquer son refus de s’associer avec un “cartel des gauches”, oubliant en cela que le fondateur du dit “cartel” à cette époque s’appelait Édouard Herriot, Président alors du Parti Radical, prédécesseur à ce poste de Mr Borloo ! Qu’il révise un peu ses livres d’histoire ! Et n’oublions pas ce que doit Lyon et son rayonnement à ce même Édouard Herriot qui en fut longtemps le Maire de gauche, comme Raymond Barre le Maire centriste, et bien d’autres avant ou après de diverses étiquettes).

Vous-mêmes, Mr Deny Jean, vous ne pouvez oublier que le MoDem du Gard a soutenu votre candidature et votre projet aux cantonales de 2011 et a participé activement à votre campagne, au-delà de quelques inévitables grincements ; et nous avons accueilli ensemble Mr Bockel venu soutenir à Nîmes votre candidature. Ceci relevait de la même logique que celle exposée plus haut, même si le système électoral actuel - que le MoDem veut rendre dans son projet plus démocratique et plus représentatif - a entraîné un score immérité. Vous aviez déjà là l’exemple que nous ne voulions pas être enfermés dans cet isolement que vous supposez.

Demain donc, le MoDem s’associera non pas à des étiquettes politiques, mais à des hommes et des femmes partageant de mêmes valeurs proches réunies autour d’un projet et d’une ambition fédératrice. Que ces hommes ou des femmes soient, oui ou non, “encartés” à l’UMP, au P.S. ou à l’une des familles républicaines ou se référant au "centrisme", ou des hommes et des femmes issues de la société civile et non “encartés” du tout, peu nous importe. L’essentiel, c’est eux, ou elles, leurs projets, leurs ambitions au seul service de la cité, leur énergie et leur volonté d’aboutir. Et, contrairement à ce que vous affirmez, la majorité des françaises et des français partagent profondèment ce sentiment-là : seul un système électoral manipulateur au service de quelques intérêts bien protégés, fait croire le contraire. Ne nous y trompons pas.

C’est là qu’est l’indépendance du Mouvement Démocrate. C’est bien le contraire de l’isolement que vous supposez. Le MoDem, actuellement, observe et écoute. Les futures “alliances” viendront en temps opportun, selon les projets, les femmes et les hommes qui les porteront au service de nos concitoyens. Mais alliances, il y aura bien. Soyez-en pleinement rassuré.

Avec toute notre amitié.

François VAN DE VILLE

Secrétaire Départemental du Mouvement Démocrate du GARD

Commentaires

De Mr Deny JEAN

Je vous remercie de m'avoir consacré une tribune alors que je n'avais fait qu'un petit commentaire de votre compte-rendu.

Cher ami, je crois que nous voulons tous œuvrer pour le rassemblement du centre et il me plait de lire sur le site du MoDem les propos de François Bayrou : "Nous sommes donc ouverts à un partenariat entre le Modem et l’UDI."

Je me suis étonné ,que, lors de votre réunion, personne ne parle de ce "partenariat", alors que le sujet a été au cœur des discussions de votre université d'automne en Bretagne.

Il est vrai que, politiquement, nos idées sont proches (l'humanisme, l'économie de marché avec de forts correctifs sociaux, le refus de tout sectarisme...) et c'est pour cela que nous avions convenu d'une alliance pour les cantonales de 2011. Je vous remercie de votre soutien de l'époque même s'il ne fut pas partagé par tous (article du Midi Libre du 17 mars 2011).

Force est de constater que les idées centristes ne sont pas majoritaires et qu'il existe une diaspora centriste qu'il serait bon de rassembler. Sinon, nous risquons de ne jamais être entendus.

C'est pour cela que je soutiens cette initiative de rassemblement des centres initiée par Jean-Louis Borloo.

Je souhaiterais que vous y soyez pleinement associé. Je ne cesse de plaider dans ce sens en tout cas. Votre Président national l'a bien compris, ainsi que bon nombre de vos militants.

Écrit par : Deny JEAN | 18 octobre 2012

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Du MoDem du GARD

Mr Deny JEAN a raison d'évoquer et de se féliciter de l'appel du pied de François Bayrou vers J.L. Borloo. Mais, depuis, on connaît la réponse de Mr Borloo : c'est "non". Ou plutôt, en fait de "partenariat", le MoDem devra se plier impérativement, aux dires du moment de Mr Borloo, à l'alliance obligatoire avec l'UMP ! Ce qui n'est pas concevable pour le MoDem. Donc la porte s'est refermée avec une brutalité qui en a surpris beaucoup.

C'est peut-être la raison du désintérêt momentané des militants du MoDem vis-à-vis de l'UDI quand ils doivent préparer les futures échéances. Pour l'instant on fait sans ! Mais connaissant le "côté girouette" habituel de Mr Borloo, qui sait si demain...? Rien n'est perdu.... Pour l'instant, c'est toujours la guerre souterraine des egos au sommet de l'UDI : laissons le temps déblayer le terrain.

Enfin, affirmer que le sujet de l'UDI a été "au cœur des discussions" de l'Université de Rentrée du MoDem n'est pas tout-à-fait conforme à la vérité : il suffit, pour s'en convaincre, de consulter le programme des différents "ateliers" pour constater que les sujets abordés avaient d'autres perspectives que les "cuisines" politiciennes du moment ; ou lire aussi les intervention de François Bayrou lors de ces Universités pour constater que le cas de l'UDI n'a eu qu'un côté très marginal. Ce qui est normal vis-à-vis d'un parti seulement en gestation dont nul ne sait quel sera demain le projet concret, le seul connu pour le moment étant son assujettissement inconditionnel au futur projet de l'UMP, lui-même aussi en gestation en attendant l'élection de son futur Président.

Wait and see.

Mais Mr Jean a raison de souligner tous les points communs aux différentes familles centristes et qui devraient les inciter à se rapprocher un jour ou l'autre pour mieux exister sur l'échiquier politique. Mais à condition qu'elles n'y perdent pas leur âme, ni leur indépendance de pensée.

"Si tous pensent la même chose, c'est qu'ils ne pensent plus à rien" (F.Bayrou).

Écrit par : MoDem du GARD | 19 octobre 2012

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