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06 juillet 2009

COMPTE-RENDU du CONSEIL NATIONAL du 4 JUILLET 2009

Compte rendu du Conseil national du 4 juillet 2009

par Jérôme CHARRÉ

François BAYROU ouvre la séance du Conseil national à 9h50.


François BAYROU exprime une déception d’autant plus rude que quelques jours plus tôt, (…) Il y a des leçons à tirer pour nous, pour lui. Barack OBAMA a, dans ses mémoires, cette phrase sur sa précédente candidature au Sénat : « Tout ce pouvait mal tourner a mal tourné ».

- Paradoxalement, le succès du livre Abus de pouvoir a ecrasé la communication de notre campagne. Nous avons beau eu organisé huit conventions, inviter Guy VERHOFSTADT, Francesco RUTELLI, proposer une alternative à José Manuel BARROSO,… la campagne s’est réduite à l’antagonisme avec Nicolas SARKOZY.

- Aussi, la montée en puissance, autour du film Home, du thème environnemental a pesé. Nous n’avons su l’exploiter.

- Il s’est un climat conflictuel (sondages, journalistes). Les attaques subies étaient plus dures que pendant la campagne présidentielle et venaient de toutes parts.

- Enfin, l’altercation avec Daniel COHN-BENDIT a coûté cher.

Cela mérite deux réflexions :

- Trois des quatre éléments auraient pu être évité. Il faut une organisation pour suivre l’opinion au jour le jour et professionnaliser celle-ci. En effet, 2 instituts de sondages sur 3 nous donnaient à 13-14%. Nous aurions du voir ce renversement de tendance.

- Aussi, les Français n’attendent pas du Mouvement Démocrate qu’il soit dans la mêlée, mais au-dessus de celle-ci. Ils attendent de nous d’être fermes sur les principes, mais avec un style moins polémique, plus bienveillant.

Cela ne signifie, en aucun cas, qu’il faille changer de ligne. Mais, ce sont des temps qui demande fermeté et souplesse.

François BAYROU reprend les propos de Jean-François KAHN qui a dit que le résultat validait la thèse qui est la nôtre : celle de l’existence d’un espace électoral entre le PS et l’UMP. Espace qui a conscience des enjeux de demain : environnementaux, mais aussi sociaux.

Il faut enfin tenir compte de l’extrême relativité des résultats avec seulement 40% de citoyens qui se sont exprimés.


Didier BARIANI, conseiller régional d’Ile-de-France, a rappelé qu’il y a un an, la consultation lancée brutalement sur l’indépendance du Mouvement Démocrate parlait d’une défiance envers la politique de l’UMP, mais aussi celle du PS. Puis, de cette position d’équilibre, on passe progressivement à la stricte opposition à Nicolas SARKOZY. L’aversion envers le chef de l’Etat ne constitue pas une alternative, ni un projet. Résultat, on n’a rien entendu sur le monde, l’Europe et la France. Cette indépendance qui a coûté cher, aux législatives et aux municipales, méritait mieux que cela. Il faut donc changer de stratégie politique et de fonctionnement de notre maison.


Laurent VIBRAIN (Languedoc-Roussillon), estime que le gros problème est l’idéologie. Il faut offrir un autre monde, comme le suggérait déjà Robert KENNEDY.


Philippe GONON (Besançon), considère que cette défaite est à dépasser. Néanmoins, quand il y a des élus et une équipe, les scores obtenus sont meilleurs. On peut donc transformer l’essai.


La Présidente du MoDem de la Sarthe a soulevé le problème de la communication externe. Il est nécessaire de parler des citoyens qui intéressent les citoyens. Il faut aussi que le crédit qu’a François BAYROU, qu’on dit intègre mais égocentrique sur les marchés sarthois, profite aussi au Mouvement Démocrate. Enfin, il y a eu, pendant la campagne, d’importantes lacunes que ce soit sur la gestion de l’agenda ou la livraison des documents de campagne.


Isabelle VERSCHUEREN, présidente du MoDem des Alpes-Maritimes, constate qu’il ne peut y avoir mobilisation si les élus et les candidats ne sont pas impliqués, si le projet n’est pas adopté par les adhérents. Aussi, elle déplore les problèmes de logistique, la trop grande personnalisation de la campagne. Elle estime qu’il y a eu schizophrénie entre les valeurs que nous défendons dans le Projet d’espoir et ce qui est apparu pendant cette campagne. Elle indique qu’elle ne comprend la position de Cap21 et de Corinne LEPAGE dès le soir du premier tour. Enfin, elle demande une plus grande collégialité dans la direction nationale et demande une remise en jeu du mandat de président.


Antoine VIEILLARD, président du MoDem de Haute-Savoie, estime qu’il ne faut pas sous-estimer le temps nécessaire pour la logistique et l’acheminement des documents de campagne. Il souligne que nous sommes déjà en retard pour les élections régionales. Il note un problème d’engagement de nos élus locaux, de préparation suffisamment à l’avance de la campagne. Il juge notre programme trop complexe (27 points !). Celui-ci a même perdu le coté « espoir » pour ne laisser paraître que des messages négatifs.


Claire O’PETIT (Saint-Denis) trouve qu’il y a de graves manquements dans l’organisation, des problèmes sur la désignation des candidats. Beaucoup n’ayant pas candidaté, cela a affaibli l’implication des adhérents. Aussi, elle regrette qu’il a été refusé que les adhérents n’aient pas été conviés à la séance dédicace de François BAYROU à la Fnac. Enfin, avant de se lancer en campagne, il est urgent de régler les conflits dans les mouvements départementaux.


Bernard LEHIDEUX lui répond qu’il faut organiser des temps pour les adhérents et d’autres pour la rencontre avec les Français. Il n’était pas possible pour ne gêner les citoyens dans leur vie d’avoir de nombreux militants en orange.


C. GOUBERT (Pyrénées-Orientales) voit plusieurs défis. D’abord, il est nécessaire de procéder à une analyse lucide des élections européennes. Ensuite, il faut construire l’avenir du mouvement. Pour cela, il faut clarifier notre positionnement idéologique, être plus lisible, revenir aux fondamentaux. Aussi, il faut pallier à la carence organisationnelle : entendre la base, créer des liens entre le siège et les mouvements départementaux, créer un collège des présidents de mouvements départementaux au sein du Bureau exécutif. Enfin, il importe de changer d’image et être en phase avec les citoyens.


Michel VAUNAC (Pyrénées-Atlantiques) considère qu’il faut dépasser cette défaite et rebondir, retrouver nos fondamentaux. Le thème de l’environnement est important, mais il ne faut pas oublier pour autant la lutte contre les inégalités. Nous devons être identifiés à quatre ou cinq propositions fortes, comme pendant la campagne présidentielle. Nous devons liés critique et proposition. Nous devons clarifier notre positionnement stratégique. Enfin, nous devons adopter un leadership collégial.


Une militante du Sud-Est conseille à François BAYROU de prendre un conseiller en image, comme Nicolas SARKOZY, et d’améliorer la communication externe.


Franz VASSEUR (Paris) estime que nous avons besoin d’un « Frédéric LEFEBVRE » pour porter les coups et mettre au-dessus de la mêlée François BAYROU. Il s’inquiète que l’on ait abimé notre capacité de rassemblement.


Rosalie KERDO, présidente du MoDem de la Drôme, rapporte que lors de leur réunion départementale, les adhérents pensent partir si on ne les écoute pas cette fois-ci. Il y a un problème de lien entre les adhérents et le Bureau exécutif. Il faut créer des porte-parole et des pare-feux pour que François BAYROU se mette à la hauteur de la fonction présidentielle. Elle constate qu’on perd de l’intérêt dès lors que l’on prend sa carte au Mouvement Démocrate. Il faut, enfin, mener une campagne terrain, dans les petites communes, oubliées par nos concurrents.


François BAYROU répond qu’il faut comprendre qu’ils ne peuvent être disponibles 24 heures sur 24. Ils peuvent avoir leurs problèmes et ne pas avoir envie d’être pris en photo. En ce qui concerne la campagne de terrain, il rappelle que des conventions ont été organisées à Bouin, en Vendée notamment.


D. WATTEBLED, maire de Lesquin, voit un déficit d’élus de terrain. Il rappelle que nos concurrents ont subis des échecs, notamment le RPR de Nicolas SARKOZY en 1999. Il est donc nécessaire de mener un travail de base pour faire émerger de nouvelles personnalités.


Sylvia CAPPI (Vendée) déplore que pour la convention thématique de Bouin, il n’y ait pas eu de concertation du siège avec la présidence départementale, de retour presse. Elle précise que son mouvement départemental attend encore la désignation du délégué départemental.


Bruno JONCOUR, maire de Saint-Brieuc, trouve très utile de faire un état des lieux quelque soit le résultat des élections. Il trouve les initiatives extérieures aux instances déplacées. Il juge nécessaire de s’adapter aux territoires, de créer un Forum des territoires, de mettre en place des délégations, de réfléchir aux alliances, de revenir à l’éthique, à la fidélité, à la confiance.


Jean LASSALLE salue l’honneur et la dignité de la réaction des parlementaires européens qui n’ont pas été réélus. Il considère que le Mouvement Démocrate est un mouvement qui passionne et qui a réussi à être indépendant.


François BAYROU relève deux questions auxquelles nous n’avons pas su répondre.

- "En quoi sommes-nous différents des autres partis dans notre démarche ?"

Il regrette que la moitié des mails qu’il reçoit soit dédiés aux problèmes internes. Nous avons plus de défauts. Nous gaspillons notre énergie en interne. Les procédures doivent être améliorées. Il faut mettre en place une armée de médiateurs tout en affirmant l’autorité lorsque cela est indispensable.

Dans un mouvement aussi riche que le nôtre, comment se servir des compétences et des talents pour qu’elles soient utiles au mouvement comme à ceux qui les ont. Les expériences menées sur Internet pour les mettre en réseau n’ont pas été satisfaisantes. Enfin, il faut réfléchir sur l’engagement politique, et sa large palette.

Proposition : Elire les candidats aux élections régionales par les adhérents.
Cela pose des problèmes d’organisations et est quelque chose d’exigeant.

- "En quoi notre message est-il différent ?"

C’est le principal sujet. 60% des électeurs se sont abstenus, 80% chez les jeunes, 70% chez les classes populaires. Il y a un problème d’offre et de pauvreté du message parce que trop complexe. Il faut simplifier notre doctrine, notre vocabulaire.


Marielle de SARNEZ annonce la reconduite du groupe Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe (ADLE), fort de 80 membres, troisième groupe au Parlement européen. Guy VERHOFSTADT en a été élu président. Elle indique que les élus MoDem ont pesé pour que le groupe ne soutienne pas José Manuel BARROSO.

Elle trouve que la séance est un exercice salutaire. Elle rappelle que le Mouvement Démocrate est un mouvement jeune qui n’a pu poser les fondations car enchaînant les élections (législatives, municipales, européennes).

Elle propose d’améliorer l’organisation en nommant notamment des secrétaires nationaux, des porte-parole. Elle souhaite donner plus d’autonomie aux mouvements départementaux, y compris financière. Elle souhaite aussi que ceux-ci s’ouvrent aux attentes des adhérents et de la société civile.

Elle estime qu’il faut se doter d’un corpus de pensée. Il est donc nécessaire d’organiser à l’automne un Congrès programmatique (ou de synthèse).

Il faut débattre de la stratégie car nous n’avons pas le droit à l’erreur. Il faut proposer un rassemblement plus large que le MoDem.

Enfin, il faut préparer l’alternance et travailler au rassemblement démocrate, une alternance d’adhésion.


Corinne LEPAGE indique le fond et la forme sont liés. Nous apparaîtrons ouverts quand nous aurons une doctrine et une organisation. Il faut aller vers les corps intermédiaires.

Concernant les commissions, elle admet qu’elles doivent faire plus et mieux. Il faut décentraliser l’organisation et la manière de penser le programme et le projet. De cela, doit se dégager trois ou quatre idées directrices.

Les commissions prépareront pour les Universités de rentrée des fascicules par thématiques pour préparer les élections régionales.


Erwan BALANANT (Finistère) demande à ce qu’il y ait des règles très précises pour l’élection des candidats aux régionales afin d’éviter les dérives et la division.


François BAYROU soumet deux observations :

- D’abord, comme le dit un sociologue qui étudie notre famille politique, il manque les règles d’un cursus honorum interne.

- Ensuite, il faut mettre en avant plus de jeunes.


N. ESSAYAN (Cher) considère qu’il faut entendre d’autres voix que François BAYROU. Dans son mouvement départemental, les adhérents se sont prononcés pour des listes indépendantes au premier comme au second tour des régionales.


François BAYROU en profite pour signaler qu’il ne soutient aucune initiative pour les régionales tant que la stratégie nationale n’a pas été adoptée.


Antoine DUPIN, président du MoDem des Hauts-de-Seine, affirme son accord avec l’élection des candidats pour les régionales. Il indique qu’il faut passer à la synthèse de notre projet, qu’il faut réfléchir à la séquence électorale pour obtenir un corps d’élus.


Jeanne-Marie MASSIP (Val-de-Marne) considère que pour poursuivre la construction de notre mouvement, le MoDem doit avoir confiance en lui et confiance en l’autre. Elle propose trois accélérateurs :

- Parler aux citoyens, en nommant au maximum trois porte-parole nationaux, ayant chacun leur style pour que les médias aient envie de nous entendre.

- Mettre l’adhérent au cœur de notre fonctionnement, en faisant prendre son essor au service Accueil, animation et mobilisation. Il faut transmettre le savoir-faire démocrate.

- Créer un lien entre nos élus, nos adhérents et le citoyens, en créant un Forum des territoires où seraient dispensés formations, dialogues, échanges afin de réconcilier les citoyens avec la politique.


La Présidente du MoDem de Haute-Vienne estime qu’il faut commencer les campagnes bien plus tôt.


D. MASSE (orthographe ?) s’interroge sur le rôle de Cap21.


Corinne LEPAGE annonce qu’à son congrès d’Angers, Cap 21 a réaffirmé son appartenance au Mouvement Démocrate, tout en conservant son autonomie morale et financière.


François BAYROU rappelle que l’UDF existe toujours mais que l'UDF, elle, suit la résolution adoptée au congrès de Villepinte.


Corinne LEPAGE ajoute qu’aujourd’hui la présence de Cap 21 est bien utile au Mouvement Démocrate.


Jean-Luc BENNAHMIAS voit la présence d’une structure dans la structure comme celle d’un courant. Il indique que lui, comme ses amis anciens Verts, n’ont pas fait ce choix.

Il propose que l’élection des candidats doive être ouverte aux sympathisants car la structure d’un parti n’est plus adaptée aux exigences des citoyens.


François BAYROU réaffirme qu’il n’y aura pas de courants au Mouvement Démocrate, que nous sommes un commando, plus soudé qu’auparavant.


Jean-Marie VANLERENBERGHE constate que le débat est riche et fondateur. Néanmoins, il constate qu’il y a eu des dysfonctionnements aussi au sein des mouvements départementaux. Il ajoute qu’il risque d’y avoir un problème de timing, qu’il faut lancer une campagne d’adhésion, et qu’il faut adopter une synthèse.


Jacqueline GOURAULT lance la question de comment concilier mouvement politique (novateur) et parti politique (plus traditionnel.


François BAYROU propose que le groupe de travail chargé de préparer les régionales soit composé du Bureau exécutif et d’un représentant par région, lui-même choisi au sein de groupes de travail régionaux.


Odile ULLRICH (Alsace) demande si dans une stratégie nationale, les spécificités alsaciennes seront préservées. Elle attend que le congrès permette de disperser les divergences. Mais, elle est inquiète quant à l’élection des candidats.


François BAYROU dit ne plus supporter les divisions et que tout mouvement départemental qui a des difficultés doit se faire connaître du médiateur, qui proposera des solutions au Bureau exécutif.


Christophe GINISTY ("Les Promotteurs") (Hauts-de-Seine) se dit déçu de ce Conseil national car le bilan aurait du symboliquement être dressé par Marielle de SARNEZ. Il s’est dit choqué de la non-disponibilité des dirigeants envers ceux qui militent. Il est déçu de la non-reprise des propositions des groupes de projet Europe et des commissions dans le projet décidé par le Bureau exécutif. Il estime qu’il y a danger avec ce choix de désignation des candidats.


François BAYROU lui répond qu’il trouve son initiative et sa diffusion par voie de presse pas convenable. Il indique que cela venant de lui est déplacé.


Rémy DAILLET-WIEDEMANN (Haute-Garonne) s’interroge quant à la capacité du Mouvement Démocrate à avoir plus de souplesse.


Céline ALLEAUME (Paris) propose que chaque mouvement départemental ait un contrat d’objectif avec un reporting régulier.


François BAYROU soumet au vote les dispositions suivantes

  1. Élargissement du Bureau Exécutif avec des responsables de terrain élus et non élus, qui sera effectué dans la semaine du 11 juillet ;
  2. Création d’une équipe de porte-parole nationaux thématiques, chacun ayant la responsabilité d’une commission nationale ;
  3. Création d’un groupe d’adhérents auprès du Bureau Exécutif pour contribuer au règlement des questions d’organisation interne ;
  4. Renforcement du « droit à la médiation » défini au sein des statuts du Mouvement Démocrate par la création d’un groupe de médiateurs nationaux à disposition des 95 mouvements départementaux démocrates ;
  5. Tenue d’un Congrès programmatique à l’automne ;
  6. Mise en place d’un groupe de travail permanent sur la stratégie et la communication ;
  7. Mise en place d’un groupe de coordination des stratégies numériques ;
  8. Publication de l’ordre du jour du Bureau Exécutif hebdomadaire et du relevé de décisions afférent ;
  9. Ouverture de la réflexion sur les modalités d’implication des adhérents au Mouvement Démocrate à la désignation des candidats aux élections régionales, et sur les modalités d’association de la société civile.

Les dispositions ont toutes été adoptées à l’unanimité sauf la 3 (unanimité moins 8 votes contre).

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