25 février 2009
QUAND LE PRÉSIDENT MENT....
QUAND LE PRÉSIDENT MENT.....
Ainsi donc, si l’on en croit la presse de manière maintenant générale, le Président SARKOZY mentirait quand il affirme - c’était il y a encore quelques heures seulement - qu’il aurait reçu l’aval de la Commission de Déontologie pour autoriser Mr PEROL à prendre la présidence de ce qui sera demain la deuxième banque française issue de la réunion de la Caisse d’Épargne avec la Banque Populaire. Étant précisé que, “par hasard”, Mr PEROL, ancien banquier de Rothschild & Cie, est aussi un ami proche de Mr SARKOZY qui lui est redevable de quelques “petits services” passés. On appelle çà offrir un “parachute doré”.
L’affaire, qu’on a d’abord essayé de minimiser, prend plus d’ampleur quand Mr GUEANT, l’éminence grise de l’Élysée, avoue du bout des lèvres que le Président de cette Commission - Mr FOUQUET - n’a en effet donné qu’un “avis personnel qui n’engage pas la Commission”. Et nul ne nie plus davantage maintenant que cette Commission ne s’est pas réunie depuis un mois, ni que celle-ci dispose aussi d’un délai d’un mois pour délibérer sur toute question qui est soumise à son avis.
Or, dans le cas PEROL, celui-ci n’a pas encore été évoqué devant la dite Commission. Et, pourtant, entre le moment du souhait émis par Mr SARKOZY de voir son ami prendre la présidence de ce nouveau groupe et sa nomination effective - prévue ce mercredi 25 Février - il ne se sera écoulé que quelques dizaines d’heures. (Très vulgairement), on appelle çà se “f.... du monde”.
Les dirigeants de la Caisse d’Épargne sont furieux de ce procédé cavalier où on voit un chef de l’État leur confisquer leurs prérogatives sous prétexte d’une éventuelle participation à hauteur de 20% du nouveau capital. Toute la jurisprudence, toutes les règles de droit sont ainsi bafouées. Mais il est vrai que, déjà, Mr SARKOZY veut avoir la haute main sur toutes les autres nominations en France (presse, justice et, maintenant, banquiers) : il y a décidément autour de Mr SARKOZY beaucoup de monde à placer !
Je ne me souviens pas avoir déjà vu procédé aussi cavalier vis-à-vis des institutions de régulation de notre République.
Bien sur, m’objectera-t-on, quel responsable politique n’a jamais menti à ses concitoyens ? On connaît les “pieux mensonges” d’État, ceux que l’art de la négociation ou de la diplomatie imposent parfois à nos gouvernants. Mais mentir à ce niveau pour simplement favoriser l’ascension fulgurante d’un ami personnel, c’est du jamais vu.
Je trouve que voici l’acte le plus grave depuis le commencement du quinquennat de Mr SARKOZY. Est-ce que la France avait besoin de cela, de cette perte de toute crédibilité de son chef d’État au moment où elle est confrontée à la pire crise internationale qu’elle n’ait jamais connue depuis des dizaines d’années et où il est nécessaire qu’il n’y ait nulle tempête à la barre qui la dirige ?
Est-ce qu’un tel manquement ne relève pas de la Haute Cour de Justice ? Pour l’intérêt même de la France dans les circonstances présentes, je ne le souhaite pas. Mais ceci n’ôte en rien la gravité de la situation ainsi créée.
François VAN DE VILLE
16:12 Publié dans TRIBUNE LIBRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : udf, mouvement démocrate, politique, bayrou
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