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24 mai 2008

FIN D'UN RÊVE, D'UNE AMBITION....

2112530362.jpgLe sujet n’est pas nouveau : voici bien des années que l’existence de la base aéronavale de Garons, située aux portes de Nîmes, fait courir les rumeurs les plus diverses. Aujourd’hui cette rumeur se fait plus persistante que jamais : on évoque clairement sa fermeture, après, d’ailleurs, que déjà Georges Frêche, le bouillonnant Président montpelliérain de la Région, l’ait déjà condamnée sur le papier pour mieux intégrer son trafic civil vers l’aéroport de.... Montpellier.

Cette base a une particularité bien spécifique : elle est d’abord une base militaire de la Marine Nationale qui sert d’appui à la surveillance aérienne de la toute proche Méditerranée. Ses équipements, ses aménagements - dont beaucoup de haut niveau technologique - sont sur un domaine militaire et l’armée en assure la gestion et l’entretien. Mais, de l’autre côté de la piste, se trouvent aussi un pimpant aéroport civil qui, à la fois, reçoit le trafic de lignes internationales (essentiellement assurées par des compagnies lowcast) qui sont un support touristique important pour tout le vaste bassin Nîmes, Arles et Cévennes, mais encore une zone économique de maintenance d’aéronefs civiles.

Si le Ministre de la Défense décide donc de fermer les activités militaires de cette base pour la transférer ou à Istres, ou à Orange, ce n’est pas seulement le personnel de garnison et ses familles - et qui sont fortement impliqués dans la vie économique et sociale locales - qui quitteront le bassin nîmois, mais c’est aussi l’avenir même de l’aéroport civil qui sera rapidement en jeu, ainsi que celui des activités annexes qui s’y sont greffées. En effet, le trafic aérien civil spécifique de cet aéroport ne lui permettra pas, économiquement, de supporter seul l’entretien des équipements existants, d'autoriser l’installation de nouvelles technologies pour rester au niveau sans cesse évolutif pour garantir la sécurité maximale du trafic aérien, et rester aux normes internationales de la sécurité aérienne.

Ce sont donc 700 emplois qui sont directement menacés, outre le support touristique économique en moins qui arrose toute la Provence occidentale d’au-delà du Rhône et vers les Cévennes, à la limite du Languedoc situé plus bas. Ce sont des milliers de touristes en moins qui seront obligés de se détourner ou vers le Sud (Montpellier), ou vers l’Est (Marseille). Un trou béant dans le paysage touristique. Une perte économique considérable.

Le Député du Gard - Yvan Lachaud - qui est très proche d’Hervé Morin, le Ministre actuel de la Défense, semble avoir fait déjà le deuil de cette base. Curieusement, il ne semble plus exiger de son ami ministre le maintien de la base aérienne, mais réclame déjà, en compensation, la venue d’un nouveau régiment. Oui, ce serait mieux que rien. Mais quel que soit ce régiment qui viendrait poser ici ses quartiers, ce n’est pas lui qui assurera la pérennité des activités aéro-portuaires de Nîmes-Garons.

Ce qui choque les responsables politiques nîmois, c’est que le Ministre Morin vient de passer 2 journées complètes à Nîmes à l’occasion du Congrès de son parti politique qui s’y déroulait, qu’il a même trouvé le temps d’assister à un match de fooltbal, mais qu’il n’a même pas pris l’initiative de rencontrer les élus communautaires et ceux régionaux pour évoquer cette fermeture, entendre leurs arguments qui auraient pu justifier à ses yeux le maintien de cette base, outil économique et social important pour tout ce bassin.

C’est une négligence maladroite.

Nous voici donc éloignés de la polémique entretenue par certains maires de communes proches de cet aéroport qui se plaignaient des nuisances sonores des avions Rafale qui se posaient parfois sur la piste gardoise. Le silence risque de devenir désormais insupportable à leurs populations.

Nîmes-Garons, c’était un rêve, une ambition pour un envol de l’économie de tout un bassin de plus de 240.000 habitants. Les voilà donc brisés.

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