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17 octobre 2020

CETTE LUMIÈRE DU SAVOIR QU’ILS NE POURRONT ÉTEINDRE

TRIBUNE LIBRE

de Julien LÉCUYER

obscurantisme.jpg - La barbarie à l’œuvre, ce vendredi 16 Octobre, rappelle que le savoir, parce qu'il est un outil d’émancipation, est l’ennemi des obscurantistes. Il nous appartient donc de le défendre.
 
Le dégoût... La nausée... Une éclipse de l’humanité... La tristesse se mêle à la colère...

Le drame qui s’est noué à Conflans-Sainte-Honorine emporte dans la tombe la richesse du savoir, une vie détruite par l’ignorance crasse du radicalisme, probablement ici islamiste.

Aujourd’hui, cependant, sonnera l’heure des interprétations douteuses et des récupérations politiques. Méfions-nous-en comme de la peste. Les simplifications, comme toute brutalité, seront utilisées par ces mêmes ennemis de notre démocratie qui tuent artistes, soldats et, désormais, les professeurs.

Aujourd’hui, plus que tout autre jour, nous devons être aux côtés de nos enseignants. Ces hussards noirs de la République qui portent l’arme de la connaissance dans la plaie de l’obscurantisme. Ce professeur assassiné aurait peut-être (?) usé des caricatures de Mahomet pour illustrer un cours sur la liberté d’expression. En cela, il œuvrait pour cette chère "laïcité" à la française qui invite à regarder la religion à hauteur d’homme. Il participait à la construction de la conscience critique des enfants, œuvre sublime de civilisation. Mais, pour tout cela, il devenait "coupable".

Mais peut-être aussi cela exigerait un regard plus exigeant sur le sens profond du mot "laïcité" dont le temps finit d'en faire une sorte de fourre-tout de nombreuses interprétations les plus diverses qui peuvent en faire perdre son vrai sens : il faut revenir au texte initial de la Loi et ne pas s'en éloigner au risque de heurter inutilement certaines sensibilités. Mais c'est là un autre sujet.

Il reviendra donc à l’enquête de déterminer le profil du meurtrier : loup solitaire échappant aux radars ? Fiché "S" oublié ? Psychotique ? Qu’importe en réalité !

Il appartient à la Nation française, au-delà de montrer son unité, d’affronter le mal. Cela passe sans nul doute par la poursuite de la mission à laquelle cet enseignant a offert sa vie : instiller dans chaque veine juvénile l’amour de la hauteur, la joie de la mise en perspective, l’enthousiasme des valeurs de liberté que la caricature transporte. Mais cela implique aussi de protéger nos émissaires, qu’ils soient à la guerre ou, désormais, en classe.

Nul projet de loi ne saurait assurer à lui seul cette tâche. Les fronts sont en effet ouverts partout : dans les ténèbres de la pensée de quelques fous, dans les mots d’un prêcheur radical, dans les vertiges d’un Internet devenu nauséabond, dans les halls d’immeubles trop longtemps abandonnés, dans les quartiers laissés pour compte : oui, les fronts sont partout!

Le combat ne fait que commencer pour que la lumière du savoir ne s'éteigne jamais. Et nous devons tous en être les combattants, vigilants et ardents.

16 octobre 2020

LA FRANCE ET LES DROITS DE L'HOMME

TRIBUNE LIBRE

d' Éric DUSSART

droits.jpg- Élue de nouveau au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU,  la France a été interpellée presqu'aussitôt sur la timidité de ses positions en la matière. Surprenant !

Le Président Macron s’est cependant félicité, tout récemment, du retour de la France au sein de ce Conseil de l'ONU pour un nouveau mandat de trois ans, lequel pourrait naturellement couler de source pour notre pays qui se voit en berceau des Droits de l’Homme depuis 1789. Mais d’autres membres de l’ONU, et surtout plusieurs ONG, nuancent cependant notre pays de critiques ciblées.

Le représentant des "Human Rights Watch" à l’ONU pointe le peu d’entrain de Paris à se joindre à la mission proposée par les Pays-Bas, la Finlande et la Suisse sur les violations commises en Libye par toutes les parties. Il rappelle le soutien français au général Haftar, lequel refuse toujours de livrer son bras droit, Mahmoud Al-Werfalli, visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre.

Paris est également montré du doigt pour son silence persistant au sujet du traitement infligé par la Chine aux Ouïghours, comme aux autres minorités du Xinjiang, ainsi qu’à propos de la nouvelle "législation relative à la sécurité nationale" qui compromet l'avenir même de Hong Kong. La signature française, intervenue en juin, à la motion britannique est estimée très tardive, voire même un peu contrainte.

De même, encore plus récemment pour la motion présentée par le Danemark au sujet d’un rapport faisant état de tortures, de détentions arbitraires, de disparitions forcées, entre autres, en Arabie Saoudite. Ainsi, par ailleurs, d’une demande de transparence sur l’épouvantable meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

Là encore, le soutien français est estimé "timide".

On parle encore du Yémen où la France y est suspectée de fournir des armes, comme sur d’autres théâtres de guerre, souhaitant qu’elle ne revienne pas au Conseil pour rester à la traîne des autres pays européens.

Emmanuel Macron a promis cependant que "la France fera entendre sa voix humaniste, féministe et progressiste" et "débarrassée de toute considération étrangère aux Droits de l’Homme".

On jugera sur les faits, et non seulement sur des déclarations d'intentions.