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02 février 2020

LE MEDEF CORRIGNE LES DÉPUTÉS

TRIBUNE LIBRE

"LE MEDEF CORRIGE LES DÉPUTÉS"

par  Jean-Michel BRETONNIER

décés.jpg- La Vème République, malgré son exécutif fort, n’a jamais interdit aux députés de réfléchir et d’interroger leur conscience avant de voter. Après avoir, sottement et honteusement, repoussé la proposition de loi portant de 5 à 12 jours le congé pour le décès d’un enfant, le gouvernement et la majorité présidentielle reculent à toute vitesse.

La Ministre du Travail, Mme Muriel Pénicaud, celle qui avait regretté dans un premier temps que la mesure soit entièrement payée par l’employeur, promet aujourd’hui que la majorité défendrait finalement cette proposition, que son extension aux fonctionnaires serait mise à l’étude, et que seraient examinés un accompagnement psychologique et la question des frais d’obsèques.

Sans doute l’ex-DRH a-t-elle senti le vent du boulet. Il faut dire que la bévue, collective aux dires de la ministre, était de taille. On se demande comment le premier réflexe de ces élus du peuple et de ce membre du gouvernement a pu être de s’opposer à une telle avancée. On sait que, parfois, des initiatives d’apparence très généreuses sont irréalistes, ou qu’elles peuvent avoir des effets pervers qui n’apparaissent qu’après examen. En l’occurrence, cet allongement d’un congé très particulier est supportable économiquement et favorable socialement.

On peut mettre ce faux pas au compte de l’inexpérience politique de ministres ou de députés actuels venus, nombreux, de la société civile. Ils n’auraient pas vu le coût en termes d’image d’une telle décision. Plus grave, ils se sont déjà, pour certains, transformés en godillots, votant comme un seul homme. Plus grave encore, certains, pour prouver la pureté de leur foi, appliquent la politique en cours, favorable aux entreprises - défendable en soi - de façon mécanique, sans prendre le recul intellectuel et moral qu’implique toute décision.

Curieusement, il a fallu que le patronat déclare, par la voix de son Présdent, qu’il n’en demandait pas tant, et que notre Président intervienne à son tour pour que ces trop zélés députés se rendent compte de ce qu’ils avaient fait.

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