03 octobre 2007
QUAND JOSPIN DONNE RAISON À BAYROU....
Le livre de Jospin devrait faire un heureux : François Bayrou. Les ouvrages d’autres ”leaders” du P.S. non rénové, (comme Mélanchon) devraient conforter un homme dans ses convictions : François Bayrou. La rentrée de Fabius, ”candidat à rien” - donc à tout - devrait donner un surplus d’énergie à un leader : François Bayrou.
Sur quoi en effet repose le pari de Bayrou ? Sur l’incapacité du P.S. de s’arracher à ses mythes, à ses archaïsmes, à son passéisme, en dépit de ce qui peut être dit sur la ”social-démocratie”, sur ”l’acceptation de l’économie de marché”, sur les ”valeurs” du socialisme, sur la modernité de l’idée sociale....
Or Jospin, Fabius, Mélanchon et d’autres confirment le diagnostic du fondateur du Mouvement Démocrate. Le P.S. reste figé dans son idéologie du XIX° siècle et dans sa fidélité à des alliances - contre nature - avec l’ultra-gauche, la gauche de la gauche et les pires réactionnaires de gauche. Irrécupérable....
N’est pas Mitterrand qui veut. Et ce n’est pas la désertion - pour cause de promotion - de DSK qui va améliorer les choses, faire ”bouger les lignes”, faire sonner l’heure d’une sociale-démocratie moderne. Et digne des valeurs proclamées.
Bien sûr, il reste le ”désir d’avenir” en panne ”d’avenir de désir” : la Jeanne d’Arc victime (selon elle) du ”sexisme” et du ”racisme” des ”évêques Cochon” qui la voudraient sur un bûché. Elle ne représente plus qu’elle-même, en effet, la Ségolène. Et elle aurait pu incarner cette ”voie nouvelle” qui s’impose. Mais elle a tellement montré les limites du charisme de paillettes....
Et, sur le fond, son programme ne repose ni sur un ”projet de société” cohérent, ni sur un socle de valeurs très affirmé, ni sur une éthique politique bien précise.
Le Mouvement Démocrate ne se confond pas avec un ”bayrouisme” imprécis : ce mouvement qui puise sa force dans les valeurs de l’Europe pourrait même s’imaginer sans Bayrou (et c’est un atout considérable, tout à l’honneur de son leader). Mais Ségolène ne porte qu’un ”Royalisme” (républicain) mal défini qui ne vaut (en bien et mal) que par sa personne. La nuance est de taille !
Ces constats doivent consoler Bayrou de bien des déceptions. Je ne parle pas là des ”lâcheurs” du Nouveau Centre ou des nostalgiques d’une UDF dépassée, mais des ”prises” faites dans sa sphère par Sarkozy.
Car on ne l’a pas assez relevé : ce que Sarkozy appelle ”l’ouverture” se résume, d’abord, en des débauchages en série de personnalités qui se retrouvaient dans… la ”Bayrousphère” et qui auraient pu rejoindre le ”MoDem”…
Bockel, Kouchner, Ruffin, Jouyet, AtaIli, Rocard.... La liste est longue, avec quelques exceptions qui confirment la règle (comme Védrine) trop peu ”pro-européens” pour être ”MoDem “ sans modération....
Sarkozy a fauché dans le pré du Béarnais ! Seuls les observateurs politiques sous influences élyséennes ou prisonniers des clivages droite-gauche si pratiques, ne le voient point !
Comme l'écrit Daniel Riot, cela doit surtout encourager Bayrou à être le premier fidèle à son cap, à son ”chemin”, à sa stratégie. Ce n’est pas simple.
Mais c’est à lui de bien montrer que le ”Modem" n’est pas fait d’”habits neufs” d’une formation qui a fait sa grande mutation au Congrès de Lyon en Janvier 2006 avec le ”Penser Libre” mais qu'il est un mouvement vraiment nouveau, le vrai premier parti du XXI° siècle. Preuve n’est pas encore faite. On attend le Congrès, les statuts.... et les municipales.
23:50 Publié dans ARGUMENTS & IDÉES | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Bonjour à vous,
militant socialiste, je partage en partie votre constat sur l'archaisme du PS, de certains de ses leaders et de ses alliances poussiéreuses et qui n'ont plus lieu d'être. Néanmoins, je me permets de vous contredire sur la position de Ségolène. Dire que Ségolène ne représente qu'elle même est un peu rapide, elle a été choisie par 60% des militants socialistes et a rassemblée sur son nom 17millions d epersonnes au deuxième tour des présidentielles.
Et si le projet socialiste n'était pas forcément toujours cohérent, je vous l'accorde, l'action de Ségolène est basée sur des valeurs solides sur lesquelles se retrouvent nombre de sympathisants, de gauche et d'ailleurs : humanisme, priorité à l'éducation, solidarité intelligente, proximité et démocratie réelle, égalité des droits. Elle a réussi à donner un sens nouveau et osé à un discours de gauche en mal de repères. Ne l'oubliez pas car , à mon sens, il y a des passerelles possibles entre le discours de Ségolène et la direction prise par le nouveau MODEM. Bon courage à vous ami démocrate !
Erwann
Écrit par : Erwann LE HÔ | 04 octobre 2007
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