10 janvier 2020
VAINQUEURS ou VAINCUS ?
"VAINQUEURS ou VAINCUS ?"
Dans le conflit des retraites, et en attendant avec impatience un débouché dont nul n'ignore qui sera vainqueur ou vaincu - car il y aura bien quelque part un vainqueur et un vaincu - il semble que l'opinion réunit les uns et les autres dans une même impopularité.
Le Président, même à l'abri d'un Premier Ministre qu'il envoie au front des négociations, est impopulaire. Et son Premier Ministre l'est nécessairement tout autant. Et, côté adversaires, le secrétaire général de la CGT est tout autant impopulaire aussi. Comme le sont les cheminots, et/ou les conducteurs de la RATP, droits dans leurs bottes de vouloir "emm…" les français à tout prix dans leurs déplacements quotidiens.
Ces mêmes français, dans leur grande majorité, les renvoient cependant tous dos à dos, car convaincus que chacun reste coincé dans ses propres convictions et retranché dans ses positions. Et, face à cette guerre de tranchées, nul ne sait si les français soutiennent ou non la réforme proposée, après deux (trop ?) longues années d'études et de négociations, les uns voulant mettre à bas avec indignation les privilèges de certains régimes spéciaux devenus trop criards, les autres craignant que cette réforme n'impacte leur propre devenir de retraités. Tout prend forme d'impasse.
Les sondages se succèdent pour tenter chacun d'éclairer le champ de bataille en cours : aucun ne parvient à y apporter quelque réponse que ce soit.
Un éditorialiste ami avançait récemment l'hypothèse que ces contradictions relevaient d'un réflexe collectif de rejet et d'opposition systématique qui aboutissait, in fine, à refuser à la fois une chose et son contraire.
Les français auraient-ils désappris à dire "oui", à cesser de prendre tout risque de suivre qui que ce soit, ici le gouvernement et son collège d'experts ès-retraites, ou là les mouvements syndicaux, opposés aussi, ou non au projet, et les hordes montantes du tumulte de la rue ? Hormis des fantômes.
Je suis incapable de répondre ici personnellement à cette question. Mais celle-ci ne cesse de me tarauder.
François VAN DE VILLE, Secrétaire Général du Modem du Gard
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