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17 novembre 2008

AU P.S., SAVOIR TENIR DISCOURS

Que le Congrès de Reims soit un fiasco politique et médiatique n’est pas en soi une surprise. Il est surtout le reflet de l’incapacité du PS depuis quelques années à tenir un discours adressé aux électeurs et non simplement aux militants ou à la gauche.

Deux grands perdants à l’issue de ce Congrès : François Hollande et Bertrand Delanoë, mais un seul vrai responsable de cet échec, l’ancien premier secrétaire. Le “meilleur des socialistes”, le “Juppé” du PS qui a réussi tous ses Congrès grâce à son art de la synthèse, est aussi celui qui a perdu toutes les grandes élections nationales.

En cause ? Sa façon de parler brillamment mais uniquement à sa clientèle à savoir les militants. Et son incapacité à parler au pays. Ce qui se joue aujourd’hui ? Un affrontement entre une Martine Aubry qui s’adresse aux cadres, aux militants et à la gauche. Et une Ségolène Royal qui contourne les cadres, qui s’adresse à l’opinion publique donc aux électeurs en prenant appui sur les militants. C’est pourquoi elle désoriente les congressistes. Elle va à l’encontre d’un parti replié sur lui-même. Un parti capable des meilleures analyses sur ses échecs mais incapable d’y répondre. Le PS doit ré-apprendre à parler. À tenir des discours et les adresser aux Français.

C’est la méthode qui a permis à Sarkozy de l’emporter. Il a parlé aux Français, pendant que la gauche tentait de parler à une base en voix de disparition. Le PS doit tenter de tenir des discours à destination du public, mais aussi des discours qui portent. Des discours qui transcendent les clivages. Des discours à même de faire bouger les lignes. Des discours qui fassent espérer à l’instar des grands discours d’Obama et de McCain au soir du 4 novembre.

La comparaison n’est pas flatteuse. Elle suggère néanmoins que c’est moins le PS qui souffre d’une crise de leadership que le pays tout entier qui ne dispose pas d’une génération de leaders charismatiques. L’Amérique est souvent citée comme un mauvais exemple. Au PS surtout. Pourtant le système américain a au moins l’avantage de faire émerger des nouvelles personnalités régulièrement. Et malgré l’énorme machine publicitaire qui accompagne les élections, le vainqueur final aura été celui qui a su manier les armes politiques de toujours : le verbe et la rhétorique.

Commentaires

C'est bien joli, cette petite critique du P.S. mais une autocritique au lendemain de la défaite d'Eric Firoud, qui se présentait comme l'Obama de Nîmes, aurait été davantage d'actualité et beaucoup moins hypocrite. C'est l'hôpital qui se fout de la charité...
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RÉPONSE :
Cette note s'adressait à la classe politique en général. Le congrès du PS n'en était qu'une illustration. Une de plus.
Firoud/Obama ? C'est une formulation purement journalistique qui ne pouvait que prêter à sourire, intéressé compris. Cela n'a jamais été un argument de campagne, sauf à verser dans le ridicule.
La "défaite" de dimanche n'est que celle de la démocratie où 4 électeurs sur 5 ne se sont pas déplacés (participation 21%). C'est le lot commun aux scrutins intermédiaires sans enjeux réels. Défaite dans un tout petit verre d'eau, sans aucune signification. Mr Firoud n'a nullement démérité, si l'on compare aux résultats de mars dernier, dans cette campagne ignorée du plus grand nombre.

Écrit par : JF.CATOIN | 17 novembre 2008

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